Une tribune pour les luttes

Ils ont osé...

Christiane France et son papa ont été expulsés !

Trois autres enfants restent encore en prison au Centre de rétention de Lyon !

Article mis en ligne le jeudi 7 juin 2007

Lyon le 6 juin 2007.

Christiane n’aura pu dire au revoir à personne ! Ni à ses copains de classes, ni à son instit, ni à sa grand-mère (qui n’a pu aller la voir au centre de rétention faute de papier)

Christiane ne pourra pas participer demain jeudi 7 à la fête de son école... elle en parlait pourtant au téléphone.

Ce matin à 5 h, ils étaient emmenés du centre de rétention.
On ne l’a appris qu’ en début de matinée pour certains et au rassemblement de 13h30 pour d’autres.

Bien sûr la famille n’avait aucune information à l’avance sur la date de départ et le numéro de vol. La cimade non plus ! Nous n’avions plus qu’à faire des suppositions, en fonction des vols, mais en sachant aussi que la pratique du vol particulier, privé ... ne les dérange pas quand la mobilisation est là !

Les enseignants, parents et autres citoyens informés dans la matinée ou lors du rassemblement sont consternés par la manière de faire.

Certains parents et enfants, prévoyant malheureusement un départ dans les jours à venir, avaient prévu d’aller ce mercredi après-midi rendre visite à Christiane pour lui porter des affaires ...

Un enfant n’est pas sans papier !

Jusqu’à maintenant, les préfectures et la police ont toujours justifié la rétention et l’expulsion des enfants en disant que c’était la volonté des parents de garder les enfants avec eux et donc l’intérêt supérieur des enfants de rester avec leurs parents....

Or dans ce cas, le père a exprimé sa volonté de laisser l’enfant en France, et l’enfant sa volonté de ne pas partir avec le père.

Le 5 juin faisait un courrier demandant que la garde de sa fille soit confiée à une personne de sa famille, en situation régulière, vivant à Lyon. Il déclarait aussi vouloir que sa fille sorte du centre de rétention.
Séphora : 3 ans de Toulouse, depuis le 1er juin
Gracia : 4 ou 5 ans de Digoin 71, depuis le 4 juin

Béni : 3 ans de Digoin 71, depuis le 4 juin

Christiane France n’aurait pas dû être expulsée !

L’avocat, Maître Sabatier, a déposé une 2ème requête en référé, pas encore jugée, demandant le retour de Christiane France aux frais de l’Etat français. Il a essuyé un rejet pour sa première requête sur la rétention de Christiane sans l’accord de ses parents. Il envisage de plus d’aller en Cassation au Conseil d’Etat. Le fondement de l’illégalité réside dans le fait qu’un enfant mineur ne peut être ni retenu ni reconduit à la frontière selon la loi en vigueur.

Si la prefecture a réussi son expulsion, elle a aussi réussi à mobiliser de nouvelles personnes, qui découvrent avec horreur les pratiques “humaines” face aux sans papier.

Vous pouvez envoyer vos félicitations au préfet du rhône !
préfet du Rhône Jean Pierre Lacroix Fax 04 78 60 49 38 (s’il y a un prb, essayer le : 04 78 60 15 46)
jean-pierre.lacroix chez rhone.pref.gouv.fr

Jeudi 7 juin : la fête de l’école Berthelot aura une tonalité très particulière !!

Les parents prendront la parole.

Ci-dessous le communiqué de la FCPE de l’école.

Aux parents et familles de l’école Berthelot Christiane France et son père, Samuel Kweleng,

ont été expulsés, mercredi 6 juin à 5 heures du matin

Mardi 5 juin, M. Kweleng, suite au jugement du tribunal administratif confirmant l’arrêté préfectoral de reconduite à la frontière avait pris la décision difficile de confier sa fille, Christiane France, à un membre de sa famille, résidant et travaillant à Lyon. Il espérait ainsi lui assurer un meilleur avenir.

Depuis le 5 juin, l’avocat avait entamé les démarches pour que la personne désignée par M. Kweleng devienne le tuteur légal. Ces démarches auraient dû permettre à Christiane de sortir du centre de rétention.

Cette expulsion au petit matin est un scandale humain.

Christiane ne pourra pas participer au spectacle de l’école, ce soir. Elle ne pourra pas non plus finir l’année scolaire parmi nous comme elle le souhaitait tant. Elle l’avait courageusement dit au juge. Ses camarades, très touchés par la rétention, ne la verront plus cette année.

C’est aussi une procédure juridiquement contestable.

Depuis le placement en rétention, parents, instituteurs, membres du réseau Education sans Frontières, s’étaient relayés au centre de rétention pour soutenir M. Kweleng et sa fille. Mardi soir encore, à 21 heures, des parents étaient présents au centre et rien ne laissait présager une expulsion.

L’avocat de M. Kweleng confirme que Christiane France n’aurait pas dû être expulsée sans la décision du juge concernant le placement. Une autre avocate, spécialiste des droits de l’enfant assure même qu’une simple lettre du père - détenteur de l’autorité parentale -, suffisait à faire sortir Christiane du centre de rétention.

L’avocat de M. Kweleng poursuit les démarches
pour permettre le retour de Christiane en France.

Nous restons mobilisés et prêts à intervenir. Nous vous tiendrons informés.

Vous pouvez aussi nous laisser une adresse mail dans la boîte aux lettres FCPE (au 19).

Vous pouvez aussi consulter le site du réseau Education sans frontières (RESF) : www.educationsansfrontières.org

RESF organise un pique-nique multiculturel le 16 juin au parc de la Tête-d’or en soutien à l’ensemble des familles sans papiers dont les enfants sont scolarisés en France.

Restons mobilisés !

Trois autres enfants sont en prison au centre de rétentio de Lyon, carrefour de toutes les horreurs :

Séphora : 3 ans de Toulouse, depuis le 1er juin

Gracia : 4 ou 5 ans de Digoin 71, depuis le 4 juin

Béni : 3 ans de Digoin 71, depuis le 4 juin

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