Une tribune pour les luttes

Programme de l’Université d’été d’ATTAC

Toulouse Université Le Mirail 24-28 août

Article mis en ligne le dimanche 17 juin 2007

www.attac.org/

L’Université d’été est un des temps forts de la vie d’Attac, mouvement d’éducation populaire tourné vers l’action. L’objectif de l’Université est de proposer à tous les participants, qu’ils soient ou non initiés aux sciences sociales et à l’économie, des clés pour comprendre les réalités de l’économie néolibérale, et, plus largement, l’organisation du monde telle qu’elle est imposée partout à la majorité des populations. Il s’agit de nous armer mutuellement pour analyser et critiquer les politiques néolibérales appliquées par les acteurs publics et privés.

L’Université d’été est aussi un moment privilégié de débats, l’occasion d’échanges nécessaires pour que s’expriment les différentes sensibilités d’Attac sur les grands thèmes qui traversent le mouvement social. Enfin, l’université d’été se veut fidèle à l’ambition altermondialiste d’Attac : elle donne une grande place aux débats sur les propositions pour construire un autre monde conforme à nos valeurs.

Comme il le fait tout au long de l’année, en participant très largement aux débats organisés par les comités locaux partout en France, le Conseil scientifique apporte une contribution importante, tant pour l’organisation de l’Université elle-même que pour son animation. Cette dimension est, pour le Conseil scientifique, le prolongement naturel des travaux qu’il mène tout au long de l’année.

Cette année 2007, notre Université revêt une importance particulière pour au moins deux séries de raisons. Elle se tiendra après les élections présidentielles et législatives qui affecteront fortement notre paysage politique. C’est également l’année du redémarrage d’Attac, après deux années d’une grave crise qui a brouillé l’image de notre mouvement. Cette Université d’été est, ainsi, l’occasion de consolider la reconstruction d’Attac.

Pour ces raisons, nous avons décidé de proposer plusieurs changements dans l’organisation de l’Université d’été 2007.

Tout d’abord, le thème transversal visera l’approfondissement du Manifeste altermondialiste qui a été conçu pour porter les analyses et propositions d’Attac sur la place publique, en France et dans monde , à l’occasion de la campagne électorale française. Mais notre manifeste a besoin d’être enrichi pour mieux répondre à la demande sociale. Ce sera l’objectif principal des débats qui seront organisés autour du Manifeste.

Le programme de l’Université est organisé autour des sept piliers retenus dans le Manifeste. A chaque pilier est associée une quinzaine de sessions ; soit une centaine de séances au total, de deux heures et demi chacune se tenant en parallèle pendant la durée de l’université, comme les années précédentes. Chaque filière (ou pilier) est organisée autour des deux dimensions retenues dans le manifeste : analyses et propositions alternatives. Au cours de chacune des sessions qui seront ainsi proposées, deux à trois intervenants animeront un débat avec les participants après avoir présenté les analyses de référence.

Autre innovation : Attac est traversée par des débats de fond sur certains thèmes, ce qui est le reflet légitime de notre diversité. Il est important que les points de vue différents puissent s’exprimer. C’est la condition de la démocratie interne. C’est aussi un moyen de progresser en construisant collectivement nos analyses. C’est pourquoi il a été décidé d’organiser trois séances plénières, ne se faisant donc pas concurrence, de telle sorte que chaque participant de l’université ait la possibilité d’assister à chacune de ces sessions.

Les trois thèmes retenus pour ces plénières sont Attac et le mouvement altermondialiste, le déficit démocratique en Europe, les alternatives au libre-échange. Chaque séance plénière sera animée par une personne qui veillera à faire en sorte que les intervenants s’expriment de façon équilibrée les uns par rapport aux autres, en même temps qu’elle aura la tâche d’organiser le débat avec les participants dans la salle.

Jacques Cossart, Gérard Gourguechon, Dominique Plihon

Abattre les piliers du néolibéralisme

Au regard des débats qui traversent ATTAC-France, il a paru important que soient organisées trois séances plénières, c’est-à-dire sans concurrence. Chacune d’elles sera animée par une personne qui veillera à faire en sorte que les intervenants qui sont programmés interviennent de façon équilibrée les uns par rapport aux autres, en même temps qu’elle aura la tâche d’organiser le débat avec les participants dans la salle.

Ces plénières seront consacrées aux trois sujets suivants :

• Perspectives et difficultés de l’altermondialisme :quelles mobilisations futures pour Attac ?

L’animation sera confiée à Susan George.

Aurélie Trouvé et Jean-Marie Harribey, notamment, présenteront les perspectives d’Attac-France dans le cadre de celles de l’altermondialisme.

Cette plénière sera, en même temps, celle qui clôturera l’Université et débutera le mardi 28 août à 14 heures 30.

Quelle réponse au déficit démocratique au sein de l’Union européenne ?

L’animation sera confiée à Christelle Baunez.

Les trois intervenants seront : Bernard Cassen, Sven Giegold et Pierre Khalfa.

Elle débutera le lundi 27 août à 17 heures

Quelle alternative au libre-échange ?

L’animation sera confiée à Jacques Cossart.

Les trois intervenants seront : Gérard Duménil, Jeannette Habel et Dominique Plihon

Elle débutera le dimanche 26 août à 17 heures

Pendant toute la durée de l’Université, une salle sera mise à la disposition de la commission « formation » qui proposera, en particulier, des réflexions-formations en matière de logiciels libres.

De la même manière seront organisées dans une salle spécialement aménagée à cet effet, en continu, des séances de cinéma qui seront programmées par « Voir et Agir ».

Enfin, des dispositions sont prises pour que soient projetés dans un cinéma de la ville de Toulouse un ou plusieurs films avec débat. Est étudiée, par ailleurs, la possibilité d’une séance de théâtre.

PROGRAMME THEMATIQUE

FILIERE 1 : CONSTRUIRE UNE MONDIALISATION SOLIDAIRE POUR REMPLACER LE LIBRE-ECHANGE ET LA LIBRE CIRCULATION DES CAPITAUX.

Responsables de filière : Gérard Duménil, Dominique Plihon

Cette filière s’inscrit dans le prolongement et l’approfondissement du premier pilier du Manifeste « Une mondialisation solidaire contre le libre-échange et la libre circulation des capitaux ». Changer la mondialisation, c’est en effet d’abord remettre en cause la liberté totale des échanges des biens, des services et des capitaux, fondée sur la seule logique de la rentabilité et la concurrence généralisée entre les peuples. C’est en revanche permettre aux hommes et aux femmes de circuler librement. Les réflexions et débats sont organisés dans les 10 ateliers de cette filière afin de prendre en compte les deux dimensions qui caractérisent notre démarche d’éducation populaire tournée vers l’action : comprendre et proposer un diagnostic, d’une part, proposer et construire des alternatives, d’autre part.

I.- Comprendre le capitalisme néolibéral

1) Marx et Keynes : deux analyses des mécanismes financiers pour comprendre le néolibéralisme (Gérard Duménil et Jean-Marie Harribey)

2) Les deux Karl, Marx et Polanyi : marché, travail et accumulation (Geneviève Azam, Gérard Duménil)

3) Nouveau capitalisme et néolibéralisme (Gérard Duménil et Dominique Plihon)

4) Délocalisation et mobilité des capitaux : qui finance qui ? (Dominique Plihon ou Michel Husson et Gérard Duménil)

II.- Changer le monde

5) Réforme de l’OMC et régulation du commerce international (Susan George et Dominique Plihon)

6) Quels échanges Nord-Sud ? Protectionnisme ? (Jacques Cossart et Dominique Plihon)

7) Mobilité des personnes (François Lille et Patrice Cuperty)

8) Remettre en cause la propriété intellectuelle (accords ADPIC) (Geneviève Azam et Aurélie Trouvé)

9) Quel système financier ? (François Morin et Dominique Plihon)

10) Echanges, traités et accords régionaux (Françoise Clément, Denise Mendez, Frédéric Viale)

Bibliographie :
• Attac, Les Pièges du libre-échange, quatre-pages.

• Paul Bairoch, Mythes et paradoxes de l’histoire économique, La Découverte, Paris, 1999.

• Pascal Combemale, Introduction à Keynes, La Découverte, Repères n° 258, 2000

• Pascal Combemale, Introduction à Marx, La Découverte, Repères n° 467, 2006

• Gérard Duménil, Dominique Lévy, Économie marxiste du capitalisme, Collection Repères, La Découverte, Paris, 2003.
• Jérôme Maucourant, 2005, Avez-vous lu Karl Polanyi ?, La Dispute.

• Susan George, Remettre l’OMC à sa place, Mille.et.Une.Nuits, Paris, 2001.

• François Morin, Le nouveau mur de l’argent, Le Seuil, 2006

• Dominique Plihon, Le nouveau capitalisme, La Découverte, Repères n° 370, 2004

• Séminaires d’Études Marxistes (S. de Brunhoff, F. Chesnais, G. Duménil, D. Lévy, M. Husson), La finance capitaliste, Presses Universitaires de France, Paris 2006.


FILIERE 2 : CREER UNE PLANETE DURABLE AU LIEU DE CONSIDERER LA NATURE COMME RESERVOIR INEPUISABLE ET DEPOTOIR AU SERVICE DES PROPRIETAIRES DU CAPITAL.

Responsables de filière : Geneviève Azam, Aurélien Bernier, Jean Chesneaux

Cette filière s’inscrit dans l’approfondissement du deuxième pilier du Manifeste altermondialiste d’Attac. L’accélération de la crise écologique et la profondeur de la crise sociale que nous traversons sont les deux facettes d’un système, qui avec les politiques néolibérales et la globalisation financière, renforce une économie conjointement prédatrice des humains et de la nature. La crise écologique et les solutions envisagées questionnent également l’avenir démocratique des sociétés. L’ "écologie de marché", qui s’appuie sur une écologie a-politique et a-sociale, tente de dessiner une nouvelle frontière pour le capitalisme.
Voilà pourquoi cette filière est également transversale. Elle poursuivra et approfondira le travail amorcé pendant le séminaire organisé par Attac et des partenaires du mouvement social et écologiste : "les mouvements sociaux confrontés à la crise écologique". Elle articule une approche théorique et quelques grands problèmes environnementaux, pour nous permettre d’avancer collectivement dans la formulation des alternatives que nous proposons. La globalité de la crise écologique rend encore plus évidente la nécessité d’articuler le local et le global, le social et l’écologique, le court terme et le long terme. Attac et plus globalement le mouvement altermondialiste ont à se saisir de cet enjeu central pour l’avenir des sociétés.

I.- Aspects théoriques

1) Quel statut social pour l’environnement et la nature ? La crise écologique : un moment historique qui nous prend au dépourvu (Geneviève Azam et Jean Chesneaux)

2) Le productivisme contre l’écologie (Bernard Guibert) et Néo-libéralisme et crise environnementale (Geneviève Azam)

3) Quelle conception de la richesse et quel modèle de développement ? (Pierre Concialdi et Jean-Marie Harribey)

4) Qu’est ce que l’écologie politique ? Principe de précaution et principe responsabilité (Geneviève Azam et Jean-Paul Deléage)

5) Crise environnementale, inégalités sociales et rapports Nord-Sud, et dette écologique (Claude Quémar)

6) Protocole de Kyoto, marché des droits à polluer, et perspectives internationales ; taxes écologiques (Aurélien Bernier, Vincent Drezet, Jean-Marie Harribey)

II - Thèmes particuliers

7) Les maladies créées par l’environnement, notamment le cancer. Les conséquences de Tchernobyl Pr Bandajevski et Pr. Belpomme

8) Accès aux médicaments pour les pays du Sud (Jean-Paul Moatti, Jean-Claude Salomon)

9) Pesticides : un péril pour la santé et l’environnement. OGM : du cadre français aux accords internationaux, les outils juridiques pour refuser les disséminations (Aurélien Bernier, François Veillerette)

10) Sécurité alimentaire, souveraineté alimentaire (Claudine Blasco, Aurélie Trouvé, Annie Weidknnet)

11) Face à la crise énergétique et à la crise alimentaire mondiale, les agrocarburants sont-ils la solution ou le problème ? (Sven Giegold, Aurélie Trouvé)

12) Quels choix énergétiques pour quel type de société ? (Jacques Cossart, Philippe Mühlstein)

13) Les mouvements sociaux confrontés à la crise écologique. Comment poursuivre le travail du séminaire (Geneviève Azam et le groupe Ecologie-société du Conseil scientifique d’Attac)

Bibliographie
• Attac, Le développement a-t-il un avenir ? Pour une société solidaire et économe, Mille et une Nuits, 2004

• Attac, Le petit alter, dictionnaire altermondialiste, Mille et une Nuits, 2006

• Attac, Les OGM en guerre contre la société, Mille et une Nuits, 2005

• Dominique Belpomme, Avant qu’il ne soit trop tard, Fayard, 2007

• Jean-Philippe Desbordes, Atomic Park, Actes Sud, paris, 2006

• Jean-Pierre Dupuy, Retour de Tchernobyl, Seuil, Paris, 2006.

• Benjamin Dessus, Hélène Gassin, So Watt, Editions de l’Aube, 2005.

• Hervé Kempf, Comment les riches détruisent la planète, Seuil, Paris, 2007

• Fabrice Nicolino, François Veillerette, Pesticides. Révélations sur un scandale français, Fayard, Paris, 2007.

• François Ost, La nature hors la loi, La Découverte, Paris, 2003.

• Revues : Ecologie et Politique (Jean-Paul Deléage, Syllepse) ; Alternatives Sud (Syllepse) ; Cahiers de Global Chance (en particulier cahier n°21 sur l’énergie)


FILIERE 3 : GENERALISER L’INTERVENTION CITOYENNE PLUTOT QUE LA MISE SOUS TUTELLE DE LA DEMOCRATIE

Responsables de filière : Didier Brisebourg, Thomas Coutrot, Pierre Khalfa

Le Manifeste altermondialiste d’Attac a reconnu une place centrale à l’appropriation de la politique, et donc du pouvoir de décision dans les affaires communes, par chacun.
Force est de constater qu’actuellement des pans essentiels à nos vies sont laissés à l’appréciation de décideurs ( gouvernements, commissions, puissances économiques) sans véritables débats publics ni contrôles des populations concernées.

Les procédures de prises de décisions dans une démocratie représentative, au nom de la gouvernance, maintiennent la plupart du temps les citoyens à l’écart. Au niveau français, les décrets, ordonnances, arrêtés permettent trop souvent de contourner non seulement le débat public, mais aussi le parlement qui n’est même pas maître de son ordre du jour. Au niveau européen, l’initiative de la loi est donnée en exclusivité à la Commission. Enfin, au niveau mondial, la faiblesse des institutions internationales ne permet pas de traiter les problèmes mondiaux que sont par exemple les inégalités nord/sud, le réchauffement climatique, ni de taxer les mouvements de capitaux spéculatifs afin de dégager des ressources mondiales de financement.

Dans l’ordre de la production de biens et de services, le marché international n’est jamais évalué en termes de bienfaits pour les populations mais seulement en termes de bénéfices donnant lieu à des parts de plus en plus importantes de dividendes. Les lobbies industriels agissent de manière plus ou moins cachée auprès des décideurs politiques pour faire valoir leurs intérêts, quand ils ne placent pas directement leurs hommes au sommet de l’Etat. Mais surtout, le néolibéralisme vise à exclure ce qui relève de l’économie du débat public et de la décision citoyenne, le marché étant censé réguler l’activité économique au bénéfice de tous.

L’appropriation de la politique, c’est-à-dire la conquête de la direction des affaires publiques, par chacun, est l’outil nécessaire par lequel les droits individuels et collectifs pourront être mieux garantis. L’objectif des sessions de cette filière de l’université d’été est d’approfondir la réflexion d’Attac sur les voies et les moyens d’une irruption de la démocratie à tous les niveaux de la vie de nos sociétés. Cette appropriation passe par la critique des institutions actuelles, par l’exploration et la mise en débat de nouvelles procédures.

1) Approches philosophiques de la démocratie (Philippe Corcuff, Yves Sintomer)

2) Retour sur les origines, la démocratie athénienne
(Pierre Khalfa).

3) Démocratie représentative, participative, directe (Didier Brisebourg, Yves Sintomer)

4) La désobéissance civile ou civique, respiration ou négation de la démocratie ? (Didier Brisebourg, Jean-Baptiste Eyraud ou Annie Pourre)

5) La parité, indicateur et outil du processus démocratique. Les conditions sociales de la démocratie (Christiane Marty)

6) Quelle démocratie en France ? (Etienne Chouard, Dominique Rousseau)

7) Citoyenneté de résidence ou de nationalité ? (Gustave Massiah)

8) Laïcité, espace public et convictions religieuses (Patrice Cuperty, Julien Landfried)

9) Justice et démocratie : quelles relations ? (Jean-Marie Harribey, Evelyne Sire-Marin)

10) Face aux menaces globales, des processus démocratiques à l’échelle de la planète ? (Evelyne Sire-Marin)

11) Individualisme et démocratie (Philippe Corcuff, Albert Richez ou Juan Roy de Menditte)

12) Capitalisme, marché, démocratie (Christophe Aguiton, Thomas Coutrot)

13) Mouvement social et engagement politique (Christophe Aguiton, José Bové ou Claire Villiers)

14) Le syndicalisme en Europe et dans le monde (Marc Delepouve, Christian Pilichowki)

Bibliographie
• Paul Alliès, Le grand renoncement. La gauche et les institutions de la 5ème république, Editions Textuel 2007

• Patrick Brabant, Lettres aux anticapitalistes (et aux autres) sur la démocratie, Editions L’harmattan 2005

• Alain Caillé (sous la direction de), Quelle démocratie voulons-nous ? Pièces pour un débat, Editions La Découverte 2006

• Cornelius Castoriadis, La montée de l’insignifiance, Editions du Seuil, collection Points 2007

• Philippe Corcuff, Jacques Ion, François de Singly, Politiques de l’individualisme, Editions Textuel 2005

• François Flahaut, Le paradoxe de Robinson - Capitalisme et société, Editions Milles et une nuits 2005

• Sadri Khiari, Politique de la racaille, Editions Textuel 2007

• Julien Landfried, Contre le communautarisme, Editions Armand Colin 2006

• Pierre Manent, Histoire intellectuelle du libéralisme, Editions Hachette-Pluriel 1997

• Pierre Rosanvallon, La contre-démocratie, Editions du Seuil 2006

• Yves Sintomer, Le pouvoir au peuple, Editions La Découverte 2007

• Jacques Testart, Le vélo, le mur et le citoyen, Editions Belin 2006

• Christine Bard, Christian Baudelot, Janine Mossuz-Lavau, Quand les femmes s’en mêlent : genre et pouvoir , Editions de la Martinière 2004

• Geneviève Fraisse, Muse de la Raison, démocratie exclusive et différence des sexes, Editions Alinéa 2001


FILIERE 4 : PROMOTION DES BPM ET SERVICES PUBLICS POUR METTRE FIN AUX POLITIQUES SERVANT PRIORITAIREMENT LES PROPRIETAIRES DU CAPITAL.

Responsables de filière : Jacques Cossart, Vincent Drezet

Une des revendications premières du mouvement altermondialiste est d’exiger que les citoyens puissent exercer le libre choix de leur société commune. Pour ce faire, chacun sait que la qualité de l’environnement physique et intellectuel, tant au niveau collectif qu’au plan individuel, est essentielle. De ce point de vue, les services publics, plutôt que l’accès aux biens et services par le biais des seuls marchés, constituent un atout au service de tous. De la même manière, les biens publics aux niveaux mondial, régional et national, sont la garantie, nécessaire bien qu’insuffisante, d’une planète accueillante pour les êtres humains qui la peuplent aujourd’hui et qui doivent y vivre demain.

La prétention, avec les dix sessions qui sont proposées ici, n’est pas d’apporter des réponses définitives à cette problématique. Elles visent, simplement, à permettre d’explorer quelques unes des pistes qu’il faut emprunter pour parvenir à cet autre monde que celui d’aujourd’hui qui satisfait, d’abord et de plus en plus de manière inégalitaire, les propriétaires du capital.

1) Protection sociale : la sécurité sociale, retraite (Michel Husson ou Pierre Khalfa, Bernard Teper)

2) Services publics : un choix de société articulé autour de la démocratie (Jacques Cossart, Pierre Khalfa)

3) Services publics : pierre angulaire de l’égalité hommes-femmes (Lysiane Rolet, Muriel Radix)

4) Services publics : pierre angulaire du développement au Sud (Françoise Clément, Gustave Massiah)

5) AGCS, Bolkestein, accords bilatéraux... : un choix de société : la « marchéisation » (Jacques Cossart, Frédéric Viale)

6) Les biens publics, les biens communs, les droits de propriétés : un choix de société (Jacques Cossart, François Lille)

7) Un mal public, la prostitution (François Lille, Christiane Marty)

8) D’où viennent les ressources, la fiscalité au service des citoyens (Vincent Drezet)

9) Les taxes globales, secret bancaire et paradis fiscaux (Jacques Cossart, Dominique Plihon)

Bibliographie :

• Les Biens publics mondiaux, Haut conseil pour la coopération internationale

• Pour un serpent fiscal européen, SNUI, Syllepse 2005

• Les nouvelles contributions financières internationales, La Documentation française, 2004

Débat fiscal : les véritables enjeux 2007, La Lettre du Conseil scientifique n° 1 http://france.attac.org/spip.php ?rubrique997

• KAUL Inge, GRUNBERG Isabelle, STERN Marc A., Les biens publics à l’échelle mondiale, Oxford University Press, 1999.

• LILLE François, À l’aurore du siècle, où est l’espoir - Biens communs et biens publics mondiaux, Tribord, Bruxelles, 2006 .

• Ouvrage collectif (voir entre autres les articles d’Inge Kaul et Joseph Stiglitz) L’avancée des biens publics, Albin Michel, Paris, 2006.

• Poulin Richard, La mondialisation des industries du sexe, Imago, 2005


FILIERE 5 : CONSTRUIRE UNE SECURITE ECONOMIQUE ET SOCIALE CONTRE LE POUVOIR DES ACTIONNAIRES

Responsable de filière : Jean-Marie Harribey, Gérard Régnier

Le Manifeste altermondialiste dénonce l’accaparement par les actionnaires du pouvoir associé à la propriété du capital et d’une fraction de plus en plus grande de la richesse produite. Le corollaire de cet objectif suprême (la valeur pour l’actionnaire) est la précarisation du travail, la montée du chômage et des inégalités, créant une situation d’insécurité croissante pour les salariés. La revendication d’une sécurité économique et sociale, appelée aussi sécurité sociale professionnelle, qui est alternative à la flexibilité, émerge au sein des syndicats et des mouvements sociaux. Plusieurs propositions peuvent contribuer à la faire valoir, notamment le revenu garanti et les droits sociaux attachés à la personne.

La construction d’une sécurité pour les travailleurs implique également que le chômage soit combattu à la racine, c’est-à-dire en remettant en cause une répartition des revenus inégalitaire qui empêche que les ressources soient affectées à l’investissement, aux salaires, en réduisant le temps de travail, et en promouvant une production de qualité et répondant aux besoins sociaux.
Derrière les questions de l’emploi et de la répartition des revenus, se profilent les questions des finalités du travail, et donc de la production. La mise en cohérence des impératifs sociaux et des impératifs écologiques représente un enjeu majeur pour définir un mode de développement solidaire et écologique.

I.- Les inégalités

1) Inégalités monétaires et non monétaires en Europe et dans le monde (Pierre Concialdi, Jean Gadrey)

2) Inégalités hommes-femmes (Claudine Blasco, Christiane Marty)

II.- Emploi

3) Autres chiffres du chômage (Thomas Coutrot)

4) RTT , quel emploi (Michel Husson, Jean-Marie Harribey)

III.- Répartition des revenus

5) Revenu maximum revenu garanti (Dominique Plihon, Gérard Régnier)

La sécurité sociale et professionnelle

6) Flexibilité et/ou sécurité droits sociaux attachés à la personne (Thomas Coutrot, Patrice Cuperty)

IV.- Les droits des travailleurs dans les entreprises

7) L’autogestion dans l’histoire ouvrière (film sur l’expérience Lip)

8) Démocratie économique contre capitalisme (Daniel Bachet, Thomas Coutrot)

9) L’Europe comme aire de régression ou de progrès social (Julien Lusson, Anne-Cécile Robert)

Bibliographie

• Attac, Le développement a-t-il un avenir ? Pour une société solidaire et économe, Paris, Mille et une nuits, 2004

• Attac, Pauvreté et inégalités, ces créatures du néolibéralisme, Paris, Mille et une nuits, 2006

• Attac, Le Petit Alter, Dictionnaire altermondialiste, Paris, Mille et une nuits, 2006

• Coutrot Thomas, Démocratie contre capitalisme, Paris, La Dispute, 2005.

• Garrouste L., Husson M., Jacquin C., Wilno H., Supprimer les licenciements, Paris, Syllepse, 2006.

• Harribey Jean-Marie, L’économie économe, Le développement soutenable par la réduction du temps de travail, Paris, L’Harmattan, 1997.

• Husson Michel (dir.), Travail flexible, salariés jetables, Fausses questions et vrais enjeux de la lutte contre le chômage, Paris, La Découverte, 2006


FILIERE 6 : CONSTRUIRE UN MONDE DE COOPERATION POUR METTRE FIN A LA GUERRE PERMANENTE ET AUX POLITIQUES SECURITAIRES

Responsables de filière : Nils Andersson, Janette Habel, Claude Serfati

Poser les fondements d’un autre ordre international, élaborer un projet alternatif au néo-libéralisme hégémonique, demande de connaître l’état du monde à transformer, les enjeux de la période historique dans laquelle on intervient, le rapport des forces aux niveaux national, continental et mondial, une connaissance de l’histoire, des cultures de chaque peuple.

Démarche qui, dans la période présente, nous confronte à de multiples interrogations et nécessite de renforcer notre compréhension et analyse

- du système inégal qui régit les relations internationales

- de la guerre comme moyen de domination ou de résistance

- du dramatique engrenage occupation/terrorisme

- des propositions venant d’Amérique latine ou des politiques d’Empires suivies dans le Moyen-Orient

- des discours nationalistes et des dérives populistes qui tiennent lieu de réponse aux conséquences de la mondialisation,

- du rôle et des effets des fondamentalismes religieux,

- des violations des principes du droit international et des menaces que représentent le tout sécuritaire.

- de l’État-monde en gestation, qui sera produit de l’impérialisme ou le fait du « peuple-monde »

I.- Poser les fondements d’un autre ordre international

1) Modifier l’ordre inégal du monde. Les directoires qui assurent la domination et l’hégémonie des grandes puissances (ONU, G8, FMI/Banque mondiale, OTAN) (Nils Andersson, Dominique Plihon)

2) Un autre monde pour une autre ONU, la réforme du système des Nations Unies ; les propositions du Manifeste (Nils Andersson, Djilali Benamrane)

3) Quelle politique européenne extérieure et de sécurité ? La Politique étrangère et de sécurité commune (PESD) (Pascal Boniface, Sven Giegold, Luc Mampaey)

II.- Economie politique du militarisme contemporain

4) Les « guerres pour les ressources » (Afrique, Amérique latine, ..) Des marchands de canons aux fonds d’investissement : la guerre une bonne affaire ? La France : l’introuvable fin de la Franceafrique. (Djilali Benamrane, Luc Mampaey)

5) Militarisation au Moyen-Orient et en Méditerranée. Industries militaires et trafic international des armes, un marché globalisé (Nils Andersson, Françoise Clément)

III.- Logique de guerre, engrenage répressif ou recherche de la paix

6) Le terrorisme, de l’acte individuel à la stratégie dans les guerres asymétriques. La nécessité de définir juridiquement le terrorisme (Nils Andersson, Evelyne Sire-Marin)

7) Droit international et dérive sécuritaire (juridictions d’exception) (Nuri Albala, Evelyne Sire-Marin)

IV.- L’Amérique latine et centrale face à l’Empire

8) La Stratégie américaine sur le continent (Janette Habel)

9) Les gauches en Amérique (Janette Habel, Stéphanie Treillet)

10) La culture américaine séculière et religieuse : A droite toute ! (Susan George)

V.- L’enjeu de l’Eurasie (Moyen Orient)

11) La situation internationale, crise de l’hégémonisme Etats-unien et mouvement altermondialiste (Pascal Boniface, Gustave Massiah)

12) L’Irak et le Moyen Orient, celui qui domine l’Eurasie domine le monde (doctrine Brzezinski)
(Nils Andersson, Pascal Boniface)

13) L’Etat-monde ; un concept pour l’analyse de processus qui se développent, pour l’essentiel, « derrière notre dos » au sein du système-monde capitaliste (Jacques Bidet, Gérard Duménil)

Bibliographie :
• Maurice Bertrand, L’ONU, La Découverte, 2004

• Gérard Chaliand, Arnaud Blin, Histoire du terrorisme de l’antiquité à Al Qaïda Bayard, 2006

• Attac, L’empire de la guerre permanente, Etats-Unis et mondialisation, Mille et une Nuits, 2004

• ONU droits pour tous ou loi du plus fort ? Regards militants sur les Nations unies (Nuri Albala, Nils Andersson, Gustave Massiah...) CETIM, Genève, 2005

• Jacques Bidet, Explication et reconstruction du Capital, PUF, 2004

• Attac, Le G8 illégitime, Mille et une nuits, 2007

• Nils Andersson, Daniel Iagolnitzer, Vincent Rivasseau (sous la direction de), Justice internationale et impunité, le cas des Etats-Unis, (Nuri Albala, Pascal Boniface...), L’Harmattan, 2007

• Claude Serfati, Le rôle du pouvoir militaire des Etats-Unis dans la mondialisation dans : Ph. Hugon et C-A Michalet (sous la coordination de), Les nouvelles régulations de l’économie mondiale, Karthala, 2005


FILIERE 7 : PRESERVER ET DEVELOPPER LA DIVERSITE CULTURELLE CONTRE LE FORMATAGE DES ESPRITS

Responsables de filière : Gus Massiah, Régine Tassi

Les transformations sociales à long terme se gagnent dans les batailles d’idées. Les néolibéraux ont parfaitement compris, souvent même mieux que leurs adversaires, que ce sont aussi les idées qui assurent l’hégémonie dans le gouvernement le monde. D’où leur volonté d’assurer leur emprise idéologique par un effort permanent de monopole de l’expertise dominante et de la pensée intellectuelle. D’où aussi leur volonté de propagande pour que les individus intériorisent bien que la mondialisation libérale et le « tout-marché » planétaire sont non seulement inévitables, mais également souhaitables.

A travers cette propagande, le néolibéralisme, en tant que système de domination, cherche à conférer une légitimité démocratique à la logique commerciale

Les systèmes éducatifs, notamment par l’enseignement de l’économie, et le système médiatique sont les vecteurs privilégiés de cette entreprise de décervelage. Mais cette offensive est aussi culturelle et linguistique, tant il est vrai que la promotion de la diversité dans ces domaines entre directement en contradiction avec l’utopie d’un individu « mondialisé » consommateur de « world food » (en l’occurrence de « fast food ») et de « world music », jouant sur les mêmes « play stations » et s’exprimant dans la langue unique de la globalisation.

La dimension idéologique de la domination néolibérale a trop souvent été sous-estimée.

Dévoiler les contraintes cachées qui pèsent sur tous les systèmes sociaux et culturels est une des composantes essentielles du combat contre la domination néolibérale, tout comme l’est la promotion de la diversité culturelle.
Il est nécessaire d’en analyser les ressorts et les méthodes. Il faut aussi donner la parole à toutes celles et ceux, beaucoup plus nombreux qu’on ne le croit, qui résistent, parfois victorieusement, au décervelage et au rouleau compresseur néolibéral.

C’est en luttant contre les idées reçues et les évidences que Attac a connu une grande partie de ses succès.

I.- Qu’est-ce que l’idéologie ?

1) Rôle des représentations ; représentations et rapports sociaux (Marx, Durkheim, Weber, Bourdieu, Godelier, etc.)
(Régine Tassi )

II.- Publicité

2) Néolibéralisme, consumérisme, démocratie. (François Brune)

III.- Laïcité

3) Quelles conceptions de la République et de la laïcité ? (Gustave Massiah, Bernard Teper)

IV.- Culture

4) Culture et mondialisation (Gustave Massiah, Alain Lefèvre)

5) Politiques culturelles alternatives, culture « des banlieues » (Valérie de Saint-Do, Alain Lefèvre)

V.- Langue

6) Contre la dictature du tout-anglais
Pourquoi il faut se battre pour le droit de travailler et de créer dans sa langue, donc pour le français en France. (Bernard Cassen, et un syndicaliste d’une entreprise en lutte sur ce sujet)

VI.- Education

7) Education publique : entre tradition républicaine, transformation et introduction des logiques néolibérales (Régine Tassi)

8) Education et esprit d’entreprise (Marc Delepouve, Régine Tassi)

VII.- Médias

9) Les médias, cibles et enjeux de la mondialisation libérale : la critique de la mondialisation libérale peut-elle faire l’impasse sur la critique des médias ? (Fernando Malverde, Nadine Floury)

10) Médias et mobilisations sociales : Lorsque les mobilisations sociales contestent les "réformes" libérales, les médias au secours des gouvernements (Nadine Floury)

VIII.- Manifeste

11) Mesures du pilier VII du Manifeste (analyse et propositions)


Filière Cinéma documentaire, par Voir&Agir

Un rappel

C’est dès 2003, à l’Université d’été d’Attac en Arles, que Voir&Agir a mis en place, avec le comité local, un espace de projections-débats au cœur du Palais des congrès.

Avec, dans une salle de projection dédiée :

- une programmation de films faite en concertation avec les camarades d’Arles,

- une information, au sein de l’université, précisant les horaires des séances,

- des séances supplémentaires à la demande.

- des débats s’organisant spontanément avec les spectateurs présents.

Naturellement, le fil conducteur dans le choix des films a toujours été la proximité avec les thématiques traitées et chères à Attac et ses militants.

L’expérience a été renouvelée en 2004, puis à Poitiers en 2005. Elle fait l’objet d’une filière spécifique depuis 2006.

Se servir du cinéma

Le cinéma documentaire, aussi appelé "cinéma du réel", est un moyen essentiel de connaissance et un outil pour éveiller la conscience du citoyen aux problèmes de la société contemporaine, comme l’atteste le succès récent de quelques films en salles.

Depuis toujours, le cinéma accompagne les luttes ouvrières, tiers-mondistes, sociales... et maintenant environnementales. Cependant, les images produites bénéficient rarement d’un débouché dans les salles, ou encore d’horaires de programmation favorables lors de leur diffusion à la télévision. Il faut donc trouver d’autres moyens de circulation pour les films.

Repérer les films importants qui alertent sur l’état du monde, les faire connaître, est donc une nécessité pour Attac.

Les faire sortir de la quasi clandestinité que leur impose le système dominant, se doter des moyens nécessaires pour y parvenir est un impératif.

De nombreux comités locaux ont une pratique régulière des projections-débats et utilisent les documentaires pour déployer leur travail d’éducation populaire. D’autres y viennent progressivement.

Un problème à traiter

Communément, les films sont des biens intellectuels, leur exploitation est régie par le droit d’auteur. L’objet du droit d’auteur est d’assurer la rémunération des auteurs, de leur permettre la maîtrise et le contrôle de leurs oeuvres et, par là, de favoriser la production de nouveaux biens culturels.

Attac ne peut faire l’impasse sur le respect des droits, et en particulier du droit moral accordé à l’auteur de fixer les conditions d’utilisation de son oeuvre. Un droit qui s’exerce même en l’absence de contrepartie financière, comme lors des moments forts de l’Université que sont les projections en soirée, et auquel le copyleft n’échappe pas non plus.

La possibilité d’exploiter des documentaires dans les comités locaux, en particulier pour les projections gratuites, suppose donc que les droits en aient été négociés préalablement avec leurs détenteurs : producteurs et réalisateurs.

Une ébauche de solution

C’est la raison pour laquelle, sans prétendre apporter toutes les solutions, Voir&Agir a constitué un catalogue de documentaires, destiné aux comités locaux et associations amies, dans le respect des ayants-droits.

Personne morale, l’association Voir&Agir, partenaire d’Attac, mène des négociations, signe des contrats et honore les engagements pris. C’est un travail indispensable mais dont la gestion est assez lourde. C’est aussi une formule plus souple et moins onéreuse qu’un achat de droits global.

La vente des DVD, à un tarif plus que raisonnable, assure l’autonomie financière de l’association qui fonctionne sans subventions et grâce à des bénévoles.

Une programmation en cours de construction

De nombreuses projections seront proposées sur les thèmes de l’Université d’été 2007.

Le catalogue et les DVD seront disponibles sur la table de vente de Voir&Agir, en parallèle à la filière.

Les animateurs de l’association, Sylvie Agard et Serge Monteil, seront présents comme lors d’autres événements d’Attac pour organiser les projections et répondre aux questions.

Le 15 mai 2007

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