Une tribune pour les luttes

Appel*

Contre les franchises médicales

mobilisons-nous le 29 septembre

Article mis en ligne le samedi 25 août 2007

Nicolas Sarkozy a annoncé en plein été la création d’une franchise médicale
« ne dépassant pas 50 euros par an » pour financer les plans « cancer » et « Alzheimer ».

Plus ça va, plus on paye.

De lois en décrets, sous des prétextes variables – responsabilisation,
trou de la sécu... – les assurés sociaux
doivent payer toujours plus pour se soigner. 1967
déjà : le ticket modérateur – partie non remboursée par
la sécurité sociale – devait diminuer la surconsommation
médicale. Depuis, du forfait hospitalier au
forfait par consultation en passant par les dépassements,
la part qui nous revient est de 240 EUR en
moyenne par personne et par an. Et pour 900 000 personnes
cela atteint même 1000 EUR ! Pour les salariés les
plus modestes, qui n’ont pas les moyens de s’offrir une
mutuelle, il s’agit d’une charge parfois impossible à
supporter.

Plus on paye, et plus la sécu est déficitaire !

Cela prouve bien que la solution n’est pas là. D’ailleurs,
Nicolas Sarkozy a bien compris que le prétexte du déficit
a du mal à passer. Alors, changement de prétexte.
Cette fois, il s’agirait de financer le plan Alzheimer. Qui
pourrait s’opposer à donner quelques euros pour financer
un objectif aussi indispensable ? Le seul problème,
c’est que pour l’heure il n’y a pas de plan Alzheimer.
Il n’y a que fermeture de lits de gérontologie à l’hôpital.
Il n’y a que privatisation des centres de moyens et
longs séjours.

Qu’est ce qui va se passer avec ces franchises ?

Les gens qui n’ont pas les moyens renonceront à
certains soins comme c’est déjà le cas pour les lunettes
et pour les dents.
Pour ceux qui ont une mutuelle, le ticket modérateur et
le forfait hospitalier sont pris en charge. Mais les franchises
ne le seront pas. La franchise au début c’est
50 EUR, mais après... On voit ce qui ce passe : le forfait
de 1 EUR par consultation qui « promis-juré » ne devait
pas augmenter, est passé à 4 EUR le 1er Août. Les dépassements
d’honoraires devaient rester « raisonnables »,
et maintenant ils peuvent atteindre plusieurs milliers
d’euro pour une opération. Peu à peu les dépenses non
remboursées augmentent. Jusqu’à ce que – comme pour
la voiture – la nécessité de contracter une assurance
privée s’impose.

Les franchises c’est la remise en cause des principes fondateurs de la sécu.

Parce que – riche ou pauvre, jeune ou vieux... – nous
devons tous être égaux face à la maladie, la France a
créé la sécurité sociale en 1945. Le principe en est simple.
Tous cotisent en fonction de leurs moyens. Et tous
chacun en profite quelques soient ses besoins. A l’opposé
de ce système solidaire, celui des assurances.
Selon le niveau – et donc le prix – du contrat la couverture
varie. Ainsi, s’installe une médecine à plusieurs
vitesses, une logique « à l’Américaine » aux effets si
bien décrit par le film de Michael Moore, Sicko.

Le monde entier nous envie notre système de santé. Préservons-le.

Tout d’abord en prévenant la maladie. Les conditions de
vie, de travail, l’environnement, l’alimentation...
autant de pistes pour réduire la survenue des maladies,
comme le cancer, le diabète, et peut-être même
l’Alzheimer. Et puis, disons-le. Notre pays n’a jamais été
aussi riche. Alors, il faut choisir. Exonérer les plus favorisés
comme l’a fait Nicolas Sarkozy avec 13 milliards
d’euros de cadeau à ses amis. Ou partager, mettre en
commun dans le porte-monnaie de la solidarité. Là est
le coeur du débat.

CONTRE LES FRANCHISES MÉDICALES, MOBILISONS NOUS LE 29 SEPTEMBRE !

LE 29 SEPTEMBRE, DANS TOUTE LA FRANCE, NOUS EN DISCUTERONS.
NOUS SOMMES TOUS PROPRIÉTAIRES DE LA SÉCU.
ALORS, PENSONS SON AVENIR ENSEMBLE !

* Alter Ekolo • Association des Médecins Urgentistes de France (Amuf) • Appel
contre la Franchise • Association Nationale des Médecins Référents (AMedRef) • ATTAC France • CADAC • Collectif « La Santé n’est pas une marchandise » • CGT de l’administration centrale des Affaires sociales • CNDF • Convergence
Nationale des Collectifs de Défense et de Développement des Services publics • Collectif des Médecins Généralistes pour l’Accès aux Soins (CoMéGas) • Coordination Nationale des Comités de Défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité • Fondation Copernic • FSU ; LCR • Les Alternatifs • LMDE • Mars-Gauche républicaine • MRC • ONSIL • Parti Socialiste • PCF • Résistance sociale • Syndicat de la Médecine Générale (SMG) • SNICS-FSU • Sud Education • Union des Familles laïques (UFAL) • Union Nationale Alternative
Mutualiste (UNAM) • UNEF • Union Syndicale SOLIDAIRES • Union Fédérale SUD Protection Sociale • Union fédérale Sud Santé Sociaux • Union Nationale des Groupements Mutualistes Solidaires (UNGMS) • Union Nationale des Retraités et des personnes âgées (UNRPA) • Union Syndicale de la Psychiatrie (USP)

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Vos commentaires

  • Le 7 septembre 2007 à 18:06 En réponse à : Contre les franchises médicales

    Il serait temps de suivre le cheminement des sommes versées pour les prélèvement sociaux et de vérifier que tous les organismes créés par la 5ème, dont les frais de gestion sont prélevés sur ces fonds, sont indispensables.
    J’aurais des exemples à vous donner des gachis de la sécu mais trop longs à exposer par écrit.

  • Le 6 avril 2008 à 16:18, par chbrunopasc@aol..com En réponse à : Contre les franchises médicales

    Communiqué
    01-04-2008
    Santé : le dépeçage continue… (Communiqué de Christian Lehmann et Bruno-Pascal Chevalier)
    Selon une dépêche AFP du 25 mars : « Le président de la République a annoncé en septembre 2007 sa volonté d’engager "un grand débat sur le financement de la santé"."
    Qu’est-ce qui doit être financé par la solidarité nationale, qu’est-ce qui doit relever de la responsabilité individuelle à travers une couverture complémentaire ? Ce débat, qui a déjà eu lieu chez tous nos voisins, je demande au gouvernement de l’organiser", a alors indiqué le chef de l’Etat.
    Le gouvernement mène une réflexion sur la prise en charge des soins par l’assurance maladie qui pourrait déboucher sur une loi au "premier semestre 2009", a indiqué mardi la ministre de la Santé Roselyne Bachelot.Ce texte, pourrait redéfinir les soins qui relèvent de l’assurance maladie et ceux qui relèvent de la responsabilité individuelle, »
    Malgré l’emploi du conditionnel, les choses se précisent. Et le mouvement s’accélère.
    Dans la réalité quotidienne des malades, sans concertation, sans communication, sans information, des décisions sont déjà prises. Et appliquées.
    C’est le cas des franchises sur les soins, appliquées avec un tel zèle que certaines caisses de Sécurité Sociale continuent de les prélever au-delà du plafond de 50€, tandis que des patients renoncent à certains soins, amenant les communicants de la Sécu à vanter cet « effet franchise » qui améliorerait fictivement les comptes… en dégradant l’accès aux soins…
    Et pendant ce temps, une nouvelle vague de déremboursements est décidée et appliquée dans la plus grande discrétion, tandis que l’on étudie sérieusement la restriction du cadre des Affections de Longue Durée, évoquant sans honte ni crainte du ridicule l’hypothèse de ne prendre en charge le diabète ou les maladies cardio-vasculaires qu’au stade des complications avérées ( tout en pérorant sur la nécessité de mieux impliquer les médecins dans la prévention !).
    La suite se profile derrière les arguments comptables déshumanisés du gouvernement et les formules creuses censées nous faire croire qu’il réfléchit, consulte, dialogue, « modernise ».
    « Moderniser » serait-il le nouveau synonyme, politiquement correct, de « privatiser » ? Car, sous le pudique euphémisme de « redéfinir les soins qui relèvent de l’assurance maladie et ceux qui relèvent de la responsabilité individuelle », c’est la privatisation qui avance, même plus masquée. Et elle avance vite, espérant prendre le citoyen par surprise.
    Dans ce contexte, la mobilisation contre les franchises est emblématique. Elle porte en elle la colère des malades, des professionnels, des citoyens qui refusent le sacrifice de la santé, de notre santé, sur l’autel de la Bourse et du profit.
    Le gouvernement nous martèle que le trou de la Sécu est un gouffre insondable…
    Mais depuis quand l’actionnariat privé volerait-il au secours d’une action publique qui s’écroule ???
    La vérité, c’est que le secteur de la santé est rentable. Extrêmement attractif. Mais pour que les Français, attachés à leur système d’assurance-maladie solidaire, acceptent la privatisation, il faut leur faire croire que celui-ci est à bout de souffle . Il faut aussi qu’il dysfonctionne, en particulier au niveau des remboursements. Et il faut surtout que le citoyen, de lui-même, se tourne vers les assurances privées.
    Rien de tel, pour faire accepter une réforme inacceptable, que de la déguiser, aux yeux des citoyens, en réforme nécessaire, de faire en sorte qu’ils y viennent eux-mêmes…
    L’instauration des franchises marque, à ce titre, la bascule dans un système de pensée pervers, qui fait porter sur les malades la « responsabilité » du financement de la maladie.
    L’étape suivante, le « tri » des malades, ou des pathologies, n’est qu’un pas de plus vers le système du « chacun pour soi ».
    Nous ne voulons pas de ce système !
    Nous ne voulons pas de ces franchises, qui, au bout de 3 mois, font chaque jour la preuve qu’elles sont un obstacle dans le parcours de soins des malades, des personnes âgées, des personnes à faibles revenus.
    Nous appelons à une journée d’actions contre les franchises, le samedi 12 avril, à Paris devant le ministère de la Santé, et en Province devant les préfectures. Nous invitons tous les malades à y déposer, symboliquement, leurs boîtes de médicaments vides.
    Nous appelons tous les citoyens, malades, professionnels de la santé, bien-portants, invalides et valides, à être solidaires et déterminés, et à se mobiliser, nombreux :
    Le samedi 12 avril, à 14h00
    devant le ministère de la Santé à Paris
    ou devant les prefectures ou sous-préfectures en région

    Dr Christian LEHMANN Bruno-Pascal CHEVALIER

    http://www.appelcontrelafranchise.org http://www.grevedesoins.fr

    06 86 88 30 68 06 89 18 01 77

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