Une tribune pour les luttes

Appel de la coordination nationale universitaire .

Article mis en ligne le mardi 30 octobre 2007

Une coordination nationale universitaire, rassemblant 36 délégués
mandatés par 21 universités, s’est réunie les 27 et 28 Octobre à
Toulouse suite à une nouvelle attaque du gouvernement contre le service
public de l’enseignement supérieur : la loi Pécresse, dite "de libertés
et responsabilités des universités" (LRU).

Cette loi permet un désengagement financier de l’Etat au profit des
entreprises et des intérêts privés. Par leur présence accrue dans les
conseils, ils influenceront forcement le contenu des cours. Les
universités auront ainsi moins de financement pour les filières
considérées comme non-rentables par les nouveaux financeurs. Elles
seront gérées comme des entreprises sur des bases de rentabilité : mise
concurrence des universités et des personnels, précarisation et
dégradation des conditions de travail et des salaires, concentration
des pouvoirs au sein des conseils d’administration et dans les mains du
président de l’université. La loi instaure également une pré-sélection
des lycéens à l’entrée de l’université.

Ce démantèlement de l’enseignement supérieur est encadré par le
processus de Bologne, initié en 1999, dont l’objectif principal est la
mise en concurrence des universités à l’échelle européenne (d’où
aujourd’hui des frais d’inscriptions à 1000 euros en moyenne en
Allemagne et au Portugal, à 3000 euros en Italie)

C’est pourquoi, nous exigeons l’abrogation inconditionnelle et
immédiate de la LRU et nous nous prononçons :

– Pour un vrai droit à l’éducation et à la formation pour tous

– Pour la défense des statuts des personnels d’université, pour la
titularisation des personnels précaires

– Contre la privatisation de l’université publique et la politique de
pénurie budgétaire, pour le réengagement financier massif de l’Etat,
pour l’augmentation des aides sociales étudiantes, pour la construction
de logements sociaux à hauteur des besoins.

Mais cette loi n’est pas isolée. Ce gouvernement est résolu à nous
imposer un mouvement social d’ampleur historique. Nous ne devons pas
faire son jeu qui consiste à dresser les uns contre les autres les
travailleurs et les étudiants, le public et le privé, les Français et
les étrangers. Tout au contraire, alors qu’un large mouvement social se
dessine dans tout le pays, alors que le 18 Octobre les salariés de la
SNCF, de la RATP et d’EDF-GDF ont montré qu’ils étaient disponibles
pour lutter, nous devons articuler nos revendications.

C’est pourquoi nous sommes décidés à nous battre :

– Pour le rétablissement des 22 000 emplois de fonctionnaires (dont 11
200 dans l’Education Nationale) liquidés dans le budget 2008 et des 25
000 postes supprimés au cours des cinq années précédentes,

– Contre le démantèlement des services publics.

– Contre la privatisation de la Sécurité sociale et les franchises
médicales

– Pour la défense des régimes spéciaux de retraites, les 37.5 annuités
pour tous, la retraite à 60 ans à taux plein

– Pour l’abrogation des lois anti-immigrés, CESEDA et Hortefeux ; une
carte d’étudiant = une carte de séjour.

– Pour l’amnistie de tous les réprimés des mouvements sociaux.

Nous sommes déterminés à construire la mobilisation dans nos
universités et nos lycées, et l’unité d’action avec les salariés. Au
rouleau compresseur du gouvernement, nous opposons la convergence de
tous les secteurs attaqués, qui seule pourra le faire céder.

Nous appelons les universités à construire la grève avec piquets de
grève dès que possible, comme seul moyen pour gagner, et à bloquer les
CA pour empêcher l’application de la loi.

Nous appelons aux manifestations des 30 Octobre, 8 et 20 Novembre, et à
toutes autres initiatives lancées par les salariés.

Retour en haut de la page

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Thèmes liés à l'article

Manif/rassemblements c'est aussi ...

0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | ... | 1120