Une tribune pour les luttes

La révolution d’octobre 1917 : un double langage

par Bruno

Article mis en ligne le mercredi 14 novembre 2007

Bonjour,

Le samedi 17 se tient dans vos locaux une réunion intitulée « La
révolution d’octobre 1917 ».
www.millebabords.org/spip.php?artic...

Dans la présentation de cette réunion on peut y lire (en bonne place) : « La révolution d’octobre 1917 est le produit de l’action consciente
et massive des travailleurs »

C’est presque une provocation de présenter les choses ainsi.
“La révolution d’octobre” a été menée par une poignée de bolcheviks et
a mis fin à des mouvements de masses qui s’exprimaient depuis février
17. “La révolution d’octobre” est la FIN DE LA RÉVOLUTION.

Il faudrait arrêter de prendre des vessies pour des lanternes (rouges) :
Le présent mérite un regard historique sur le mouvement communiste
sans complaisance : L’abandon de la guerre révolutionnaire, la
signature du traité de paix avec l’Allemagne, les ententes entre
l’URRS et l’Italie fasciste, les camps d’entraînement et les usines
d’armement allemandes sur le territoire de l’URSS pour contourner le
traité de de Versailles est-ce que cela est révolutionnaire ? et
est-ce que c’est voulu par la masse consciente des travailleurs ? j’en
doute !!!. Quelques semaines après octobre la Russie se comporte comme
un État bourgeois. Le socialisme dans un seul pays commence dès 1918.
Le regard de la Russie se porte plus vers les ambassades des pays
bourgeois pour y mendier une reconnaissance en tant qu’ÉTAT que vers
les mouvements révolutionnaires (donc la masse consciente des
travailleurs). L’internationalisme révolutionnaire est complètement
vidé de son contenu avec la création en 1919 du Comintern, qui n’a
jamais aidé les mouvements révolutionnaires locaux autrement que pour
servir aux relations étrangères de l’URSS. Nous assistons dès le début à
la mise en place d’un double discours : Révolutionnaire pour la
propagande, et diplomatique (voire contre-révolutionnaire) dans les
actes.

Si on revient sur cette période c’est bien ce double langage qu’il
faut mettre en évidence !

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Vos commentaires

  • Le 17 novembre 2007 à 00:57, par RI En réponse à : La révolution d’octobre 1917 : un double langage

    Salut, nous voudrions répondre à tes commentaires sur la réunion publique que Révolution Internationale va faire ce samedi 17 novembre à Mille Babords. Il est certain que les questions que tu poses nous interesse et interesse beaucoup de gens qui se posent des questions sur cette révolution. Tout d’abord il n’y a de notre part aucune provocation à tenir une réunion sur ce thème, mais tout simplement de débattre sur un évènement historique qui a marqué le 20° siècle et qui marque encore (voir tous les articles dans la presse et les émissions de TV qui lui sont consacrés). Les médias nous expliquent que février 17 a été une véritable révolution, opposé à octobre 17 qui a été un véritable coup d’Etat des bolchéviks pour instaurer une dictature sanguinaire.Il s’agit d’une véritable falsification historique. Nous n’allons pas te répondre dans le détail, mais rappeler certains faits occultés par ces médias, à savoir que les ouvriers ont spontanément créé des Conseils ouvriers, reprenant ainsi l’expérience de 1905, et ont mis à leur tête le socialiste révolutionnaire Kérenski. Ils avaient des illusions quant au fait que celui ci et son gouvernement provisoire puisse arrêter la guerre impérialiste. Or soutenu par les américains, les anglais et les français, Kérenski n’avait pas du tout l’intention de se retirer du front, bien au contraire. Les ouvriers ont commencé à perdre leurs illusions sur le Gouvernement Provisoire, les bolchéviks par contre ont toujours dénoncé la guerre comme une guerre impérialiste, et c’est grace à leur intervention de dénonciation de ce gouvernement bourgeois et de la dénonciation du caractère impérialiste de la guerre qu’ils ont pu acquérir une confiance grandissante au sein de la classe ouvrière. En juillet 17, le gouvernement provisoire a voulu provoquer les ouvriers de Pétrograd dans une insurrection prématurée,( la capitale était isolée du reste de la Russie), les ouvriers bolchéviks l’ont dénoncé et exhorté les ouvriers à ne pas tomber dans le piège. Cet évènement a permis au prolétariat d’éviter une défaite sanglante, et de juillet à octobre, les bolchéviks ont appelé la classe ouvrière à reprendre en main leur organisation autonome, les Conseils,contre le Comité Central dirigé par les bourgeois SR et menchéviks. Les conseils sont les véritables organes de pouvoir de la classe ouvrière, c’était donc à eux de mener l’insurrection pour chasser les SR et menchéviks. La nécessité de l’insurrection a été discutée par des millions de travailleurs dans des meetings où tous les orateurs avaient le droit à la parole. Les bolchéviks étaient les plus résolus à mener cette insurrection et faire en sorte que les Conseils ouvriers prennent le pouvoir. C’est le Comité militaire révolutionnaire, directement issu du Conseil de toute les Russie qui a mené l’insurrection, et en son sein les bolchéviks avaient une place importante. Cette insurrection s’est faite à le veille du Congrès des Soviets, et c’est le CMR qui a remis aux Soviets le pouvoir. Nous sommes loin d’un coup d’Etat et c’est la première classe dans l’histoire qui agit de manière ouverte, consciente et maitresse de ses actes. Tu dis aussi que la Russie a déjà mis en place le socialisme dans un seul pays en 1918, et qu’elle a trahi tous ses principes révolutionnaires. Là aussi la vérité historique doit être rétablie : les bolchéviks savaient très bien que le salut de le révolution ne pouvait être que dans le développement de la vague révolutionnaire en Europe et au niveau mondial. D’ailleurs les ouvriers du monde entier ont salué la révolution russe comme leur révolution. Rosa Luxembourg, révolutionnaire allemande assassinée par les Corps Francs à la solde de la Sociale démocratie a dit : le problème était posé en Russie, il ne pouvait pas être résolu en Russie. Tout avait été fait pour pousser la révolution en Europe, mais le prolétariat tardait à faire la révolution, et lorsque des mouvements ont eu lieu, la bourgeoisie a massacré (Finlande, Hongrie, Allemagne). La révolution russe était isolée, une guerre civile et un cordon sanitaire mis en place par les impérialistes la menaçait. Il est certain que les mesures prises par les révolutionnaires n’étaient pas des mesures socialistes, mais des moyens pour attendre la révolution mondiale : la paix de Brest Litovsk, le rationnement, l’augmentation de la durée de travail...C’est la défaite de la révolution mondiale qui a fait qu’en Russie la contre révolution, par le biais de l’Etat dirigé par les bolchéviks, avec à sa tête un Staline avec son "socialisme dans un seul pays" a pu triompher. Tous les vieux bolchéviks, les millions d’ouvriers ont été massacrés et cela sous l’oeil complaisant de la bourgeoisie internationale. Nous t’avons donné les grandes lignes, il y a bien sur beaucoup d’autres choses à dire, nous t’invitons à venir discuter avec nous de cette question dans une ambiance fraternelle et avec confiance. Nous ne sommes pas opposés à la confrontation des idées bien au contraire, et c’est le débat qui permettra d’avancer. Fraternellement. RI.

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