Une tribune pour les luttes

Le BLIS Hors Série, spécial jeunes majeurs est paru

Jeunesse sans papiers, jeunesse volée !

Article mis en ligne le mercredi 21 novembre 2007

"Jeunesse sans papiers, jeunesse volée",
c’est le slogan du collectif des jeunes
majeurs du Rhône, constitué en 2007,
comme il y en a à Paris et ailleurs,
pour répondre aux très nombreuses
demandes de jeunes majeurs sans
papiers.

C’est autour d’eux que s’est constitué RESF,
le 26 juin 2004 autour de l’appel à la régularisation
des jeunes scolarisés. Par les luttes
menées dans les lycées pour arracher une à
une aux préfectures leur régularisation, ils
ont ouvert la voie au large mouvement pour
la régularisation des parents sans papiers
d’enfants scolarisés. L’opinion publique a découvert
la question des familles, et le combat
a changé d’échelle.

Les jeunes sans papiers, mineurs isolés devenus
majeurs, déboutés du regroupement
familial, d’autres encore bien que mineurs
sont déclarés majeurs à coup d’expertises osseuses
sans valeur scientifique.

18 ans : EXPULSABLES !

Ils sont aujourd’hui plus rarement
à la une des médias. Mais à leurs côtés,
ils ont leurs copains, leurs profs, leurs éducateurs,
le réseau de soutien qui se constitue
en urgence face à la menace que représente
pour eux une législation plus restrictive,
voulue par un pouvoir politique jusqu’auboutiste,
aveugle, qui les arrache à leur école,
leur vie d’adolescent, les renvoie, souvent
dans des conditions indignes, dans un pays
où personne ne les attend plus, sauf pour les
enrôler dans l’armée ou les persécuter. Sinistre
réalité de la logique du chffre dont le ministre
de la chasse à l’enfant est si fier.

Les expulsions de jeunes majeurs ont ceci de
cruel et de spécifique qu’elles brisent des projets
de vie, à un moment où ces jeunes sont
en pleine construction de leur personnalité
et de leur avenir. Les mobilisations autour
d’eux sont possibles et payantes dans la plupart
des cas. Mais il faut qu’ils aient franchi
ce premier pas essentiel qui consiste à se faire
connaître en surmontant leur honte de se
sentir différents ! À nous de les y aider.

Quelques histoires de leurs combats, certains
momentanément perdus, espérons-nous,
d’autres toujours à mener.

Il y a ceux que la
mobilisation des profs, élèves, amis, éducateurs,
toujours présents dans les tribunaux en
particulier, a sortis du centre de rétention, et
accompagnés jusqu’à la régularisation.

Il y a
ceux qui malheureusement ont été expulsés,
souvent parce qu’ils n’étaient pas connus ou
soutenus avant leur arrestation.

Mais, ceux
aussi pour qui ça ne s’est pas arrêté là et qui
sont revenus au bout de semaines ou de mois
d’acharnement pour obtenir leur retour.

Parce que leur vie est ici, leur pays ICI.

à lire et télécharger sur le site de RESF

www.educationsansfrontieres.org/spip.php ?rubrique228

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