Une tribune pour les luttes

Campagne contre la rétention

en hommage à Kazim

Samedi 1er décembre 16 h Cours Belsunce devant l’Alcazar

Article mis en ligne le vendredi 30 novembre 2007

Mercredi 28 novembre 23h30

Nouvelle expulsion d’un père d’élève mise en échec à Marseille avec libération à la clé !

M. Brahiti, M. Tastan estent toujours prisonniers
Kazim lui n’est jamais ressorti vivant

RESF LANCE UNE CAMPAGNE CONTRE LA RETENTION

Rassemblement, expo, projections...

Samedi 1er décembre à 16h Cours Belsunce devant l’Alcazar

Ce mercredi matin M. NAILI, tout comme M.BRAHITI la veille, n’a pas été expulsé par bateau comme annoncé. Dès 8h30 une trentaine de manifestants, (professeurs de l’école de son fils aîné et militants RESF) s’étaient rassemblés aux abords du port bien décidés à ne pas laisser se banaliser l’éclatement d’une vie de famille, conséquence d’une politique du chiffre meurtrière.
Ils apprenaient alors que la préfecture renonçait à l’expulsion. M. NAILI dont la rétention prenait fin ce jour est donc sorti libre vers 15h du centre de rétention de Marseille, le Préfet ne demandant pas la prolongation de sa rétention.
Pour être totale, cette victoire doit maintenant s’accompagner d’une logique régularisation de cette famille. L’école Vincent Leblanc (13002) et le RESF s’y attacheront.

Mais derrière les barreaux de la prison pour étrangers (CRA) se trouvent encore :
- M. BRAHITI, père de deux enfants dont un scolarisé en maternelle à Aix en Provence, arrivé en 1999 en France après avoir fui les violences en Algérie.
- M. TASTAN, kurde qui a déjà fait 3 ans de prison en Turquie, père de Sedat Tastan 20 ans cas emblématique à Marseille et de quatre autres enfants. Il passe jeudi 29 novembre devant la cour d’appel d’Aix pour contester son maintien en rétention.

- et tous les autres anonymes qui comme eux supportent difficilement l’enfermement en vue d’être expulsé alors qu’ils n’ont fait dans leur grande majorité que respecter les lois de la République et construire leur vie en France.

Si difficilement que les grèves de la faim et autres tentatives de suicide se multiplient. Pour certains c’est leur troisième ou quatrième séjour en rétention. Trente deux jours à chaque fois (le maximum). Inexpulsables ! Alors à quoi bon leur faire endurer ces souffrances de l’enfermement quasi carcéral ? Et pour les jeunes qui y sont maintenus prisonniers pour la première fois c’est une épreuve dont ils ne ressortent pas indemnes.

Kazim Kustul n’est pas ressorti tout court. Le 1er décembre 2006, ce jeune turc de 20 ans, qui pratiquait la lutte à haut niveau et qui selon sa famille se sentait bien dans ses baskets, s’est suicidé dans sa "chambre". Victime de la chasse aux sans papiers de N. Sarkozy pouvait-on lire sur la banderole de la manif qui lui rendait hommage 10 jours après sa mort.

Le RESF tient à lancer sa campagne contre la rétention samedi 1er décembre 2007 en hommage à Kazim. Cette campagne s’achèvera fin janvier 2008 au moment où le parlement européen étudiera la directive de la honte prévoyant d’instituer une durée de rétention unique en Europe : 18 mois !

SIGNEZ LA PETITION http://www.directivedelahonte.org/



Tract qui sera distribué :

Les Centres de Rétention Administrative (C.R.A.)…

Des prisons pour étrangers !

A Marseille, celui du Canet, est une bâtisse qui a coûté plus de 17 millions d’euros à la
collectivité. Ouvert en juin 2006, il compte 120 « places ». On y « retient » des étrangers
dont le seul crime est d’être dépourvus de titre de séjour. Il remplace celui d’Arenc (lugubre
hangar créé clandestinement en 1964 et qui n’a été officiellement reconnu qu’en 1981). Ce
nouveau centre, l’administration l’a voulu plus « humain », notamment pour pouvoir y
enfermer des familles (en France 240 enfants enfermés depuis janvier 2007). Mais c’est en
réalité un univers carcéral. Verrouillage électronique, chambre d’isolement pour les
éventuels récalcitrants, les « retenus » peuvent recevoir des visites au parloir ... Le rapport
2006 de la Cimade (seule association autorisée à fournir une aide juridique dans les CRA)
évoque une « prison de haute sécurité ».

Le CRA du Canet héberge un tribunal. Un juge des libertés statue sur les maintiens en
rétention (actuellement, la durée maximale est fixée à 32 jours). Ce tribunal devrait être au
Palais de Justice (principe de la séparation des pouvoirs) mais la cour d’appel d’Aix-
enProvence a estimé la procédure régulière : « Le fait que la salle d’audience [...] dépende
d’un ensemble immobilier plus vaste dont la gestion dépend du ministère de l’Intérieur
n’affecte en rien l’indépendance de la justice »...

Dès lors quel espoir pour les personnes retenues ? Elles risquent à tout moment au cours
de leur rétention d’être expulsées vers leur pays d’origine, même si elles n’y ont plus
d’attaches, même si leur sécurité n’y est pas assurée, même si leur vie, leur famille, leur
travail, leur avenir sont ici. Et pourtant heureusement, la moitié des personnes maintenues
dans les CRA en ressortent sans être expulsées.

Aveuglément, le gouvernement est passé au stade industriel de sa politique d’internement et
d’expulsion des étrangers en entrant dans une "course au chiffre". Ces CRA, toujours plus
grands, s’assimilent aujourd’hui à des camps de rétention pour satisfaire à la politique du
chiffre de N. Sarkozy ministre ou président. Objectif 9000 expulsions en 2003 ; 16 000 en
2004 ; 20 000 en 2005 ; 25 000 en 2006 ; 25 000 en 2007 ; 28 000 ? en 2008...). Les rafles
de sans-papiers sur la voie publique ou à domicile se multiplient pour atteindre l’objectif
chiffré annuel créant ainsi volontairement un climat de peur. Un certain nombre de
personnes, pour échapper à la capture, se sont enfuies par les fenêtres, se blessant
gravement, ou se tuant.

Il y a un an, le 1er décembre 2006, Kazim Kustul, jeune homme turc de 22 ans,
était retrouvé pendu dans sa "chambre"du centre de rétention de Marseille.

Nous lui rendons aujourd’hui hommage.

Selon un projet de loi qui sera examiné au parlement européen en janvier 2008, la rétention
pourrait être portée à 18 mois dans toute l’Europe.

NON à la directive de la honte

 :
signez la
pétition sur http://www.directivedelahonte.org/ et interpellez vos députés européens

En ce moment, ils sont retenus au Centre de Rétention Administrative (CRA)
du Canet à Marseille...

M. Brahiti, père de deux enfants.

A été expulsé le 30 novembre 2007, malgré la forte mobilisation du RESF à l’aéroport et le
soutien de l’école où sont scolarisés ses enfants. M. Brahiti réside en France depuis 1999, date à
laquelle il a fui les violences en Algérie. Opéré d’un ulcère à l’estomac il reçoit des soins médicaux
auxquels il n’aurait pas eu accès dans son pays d’origine. Sa femme et lui ont deux enfants,
Ahmed âgé de 7 ans et Medhi âgé de 2 ans et demi, ils ne parlent que le français. L’aîné est
scolarisé à Aix en Provence et l’état de santé du plus jeune est tel (fort asthme), que les médecins
déconseillent fortement tout déplacement. Monsieur Brahiti travaille dans la restauration, paye ses
impôts et son loyer. Il a été arrêté le 18 novembre alors qu’il sortait pour acheter une baguette.
Une première tentative d’expulsion par bateau a été empêchée par l’action solidaire des marins
CGT-SNCM mardi 27 novembre.

Sa femme et ses enfants ont besoin de lui pour continuer à vivre normalement.
Mais M. le Préfet Sappin a préféré s’acharner.

EXIGEONS LE RETOUR DE M.
BRAHITI AUPRÈS DE SA FAMILLE !

M. Tastan, père de 5 enfants.

Il y a un mois, la cour d’appel d’Aix cassait la décision prise par le juge des libertés et de la
détention de maintenir le jeune Sedat Tastan, kurde de 20 ans en rétention : son arrestation en
préfecture, lors de son dépôt de dossier, était jugée déloyale. Sedat a subi trois tentatives
d’expulsion en mars 2007, toutes déjouées par la mobilisation du RESF et la solidarité des
voyageurs des avions à destination de la Turquie. Aujourd’hui c’est M. TASTAN père qui est au
centre de rétention après s’être fait arrêter, suite à un banal contrôle d’identité alors qu’il
conduisait. Cette famille qui vit en France depuis maintenant cinq ans, risque d’être brisée. 5
enfants, dont 4 scolarisés dans les écoles, collèges, et lycées de Marseille vont se retrouver
orphelins de père. En Turquie, c’est la prison qui attend M.Tastan, celle-là même qu’il a fuie après
y avoir passé trois ans car il était soupçonné de militer au sein du PKK (parti politique kurde).

Personne n’ignore la situation politique désastreuse pour les kurdes en ce moment en Turquie :
peut-on renvoyer des hommes dans un pays où l’on sait qu’ils seront persécutés ? NON.

M.
le Préfet Sappin : LIBEREZ M. TASTAN !

Et tant d’autres encore, dont nous ne connaissons pas la situation (2800
personnes depuis le début de l’année 2007 dans ce centre !) ...

Que pouvez-vous faire ?

Signer les pétitions demandant leur libération et leur régularisation.

Vous tenir informés, par notre site ou en laissant vos contacts, des actions de soutien.

RESF13 : 06 31 32 48 65 mail : resf13 chez no-log.org

site : http://www.educationsansfrontieres.org

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