Une tribune pour les luttes

Des familles Rroms, plus de cinquante personnes, des vieillards, un bébé de trois mois jetés à la rue , dans le froid, à Marseille !

Ce matin 17 décembre 2007 : opération grand froid à Marseille !

Article mis en ligne le lundi 17 décembre 2007

A 8h Madame la Ministre du logement annonce à la radio que des places
d’hébergement sont disponibles pour tous les sans abris dans le cadre du
plan hivernal et que la loi sur le droit au logement opposable entre en
application.

A la même heure à Marseille le Préfet pour l’égalité des chances donne
l’ordre à la police d’évacuer par la force un immeuble rue d’Aubagne
occupé par une cinquantaine de personnes des femmes, des personnes
âgées, des handicapés, des enfants, un nourrisson. Pendant que les
déménageurs entassent dans les camions les quelques meubles, les maigres
biens personnels sont regroupés le trottoir.

Où vont-ils dormir ce soir ? le commissaire de police ne sait pas ,
aucun service social n’est présent, le SAMU social municipal n’est
paraît-il pas averti. Le Sous-Préfet en charge du dossier, informé par
la L.D.H. présente sur place, se dit surpris mais ne propose pas de solutions !

Ce soir dans les rues des Marseille (Il fait froid ) ces
familles viendront grossir les rangs des SDF alors qu’elles avaient
jusqu’à ce jour au moins un abris. On nous réplique à la préfecture
qu’il ne s’agit que de l’application d’une décision de justice !! Mais
il semble que la loi ne soit pas égale pour tous, surtout lorsqu’il
s’agit de familles Rroms de nationalité roumaine et donc de citoyenneté
européenne mais qui manifestement ne sont pas les bienvenues en France
et encore moins à Marseille. Ils ne seraient donc pas concernés par le
plan d’hébergement d’urgence et peuvent être expulsés même en période
hivernal.

Ce comportement de l’Etat français largement dénoncé par les instances
européennes est indigne d’un pays dit civilisé et protecteur des droits
de l’homme. Nous n’aurons de cesse de dénoncer de telles décisions aussi
inhumaines qu’absurdes et qui donnent des gages aux partisans de la
xénophobie et du racisme.

De nouvelles expulsions sont annoncées dans les
prochains jours, la L.D.H. exige leur annulations ! Un relogement doit être
proposé en urgence aux familles expulsées .

Marseille le 17/12/2007


Marseille le 17 décembre 2007

LIGUE DES DROITS DE L’HOMME

SECTION MARSEILLE NORD / SUD

ldh.marseille.ns chez wanadoo.fr

tel : 06 61 56 65 20 - BP 21 L’ESTAQUE
13467 MARSEILLE CEDEX 16

Monsieur Michel SAPPIN

Préfet de Région Provence, Alpes, Côte d’Azur

Préfet des Bouches du Rhône

Monsieur le Préfet,

La Ligue des Droits de l’Homme proteste énergiquement devant le scandale que représente l’expulsion, ce matin, d’une cinquantaine d’adultes et d’une quinzaine d’enfants dont un bébé de quelques mois au 54 rue d’Aubagne dans le quartier Noailles à Marseille. Le propriétaire âgé a voulu récupérer son bien mais ces familles Rrom Roumaines occupaient cet immeuble vacant depuis plus de deux ans.

Fallait-il les mettre à la rue en plein hiver avec leurs maigres affaires en garde meuble ?

Fallait-il le faire sans qu’une solution de relogement soit proposée ?

Pourquoi a-t-on autorisé le concours de la force publique sous l’égide de Monsieur le Préfet à l’égalité des chances et à la solidarité ? Quelle solidarité, quelle égalité des chances ?

Pourquoi tant d’inhumanité au XXIe siècle dans le pays dit des droits de l’Homme ?

Nous savons que pour Monsieur Brice Hortefeux ces Rroms Roumains ne sont pas des européens comme les autres. N’en demeurent-ils pas moins des êtres humains ?

Ce cas dramatique met en lumière l’absence de politique de l’hébergement et du logement des plus défavorisés sur Marseille. Par le déficit voulu de logements sociaux accessibles vous vous trouvez dans l’incapacité d’appliquer la loi sur le logement opposable.

Les associations vous ont avancé des solutions provisoires de relogement dans des mobiles home. D’autres ont proposé l’application de la loi de réquisition sur les logements vacants. L’application de celle-ci permettrait par exemple la mobilisation des logements sociaux et bâtiments publics vacants. Il pourrait être aussi envisagé la location de logements privés en lieu et place de la location de chambres d’hôtels. Il existe des solutions, pourquoi ne pas les mettre en oeuvre ?

Nous exigeons avec force au nom des droits les plus élémentaires de la personne humaine que ces familles soient relogées décemment et que les prochaines expulsions prévues soient annulées.

Monsieur le Préfet, au nom du Droit au logement de tout être humain, pas d’expulsion sans relogement. Recevez, Monsieur le Préfet, mes respectueuses salutations citoyennes.

Philippe DIEUDONNé

Président Ligue des Droits de l’Homme

Marseille Nord-Sud

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