Une tribune pour les luttes

Le RESF soutient les travailleurs sans papiers en grève

et aussi communiqué de la LDH : "Les travailleurs invisibles prennent la parole : solidarité avec les salariés sans papiers."

Article mis en ligne le jeudi 17 avril 2008

Le RESF soutient les travailleurs sans papiers en grève

Depuis hier mardi 15 avril, près de trois cents travailleurs sans
papiers, syndiqués à la CGT, ont entamé une grève sur leur lieu de
travail, avec le soutien actif de leur organisation syndicale. Cette
action témoigne une fois encore de ce que la quasi totalité des sans
papiers travaillent, quelles que soient les causes de leur arrivée, et
concourent au dynamisme de l’économie tout en restant exclus des
mécanismes de protection sociale.

Les grévistes dénoncent les conditions de travail souvent inhumaines et
l’extrême précarité auxquelles les condamne leur absence de papiers.
Comment expliquer à nos élèves et/ou à nos enfants que dans un pays
riche, des hommes et des femmes soient en soient réduits à choisir entre
un quasi-esclavage et l’insupportable humiliation d’une expulsion.

Le Réseau Education Sans Frontières (RESF) soutient sans réserve
l’action de ces travailleurs et s’associe à eux pour exiger leur
régularisation. Ils sont les pères et les mères des enfants et des
jeunes que nous défendons.

Le RESF dénonce la violence quotidienne subie par les sans-papiers du
fait de la politique xénophobe actuellement menée de la France.

Nous appelons tous les citoyens pour qui l’égalité des droits n’est pas
un vain mot à rencontrer les grévistes sans-papiers sur leur lieu de
travail et à manifester leur solidarité avec eux.

http://www.educationsansfrontieres.org/?article12882

Réseau national des militants,
collectifs d’établissements, syndicats et associations
pour l’information et le soutien
aux jeunes scolarisés étrangers sans papiers

Adresse postale : C/o EDMP 8 Impasse Crozatier 75012 Paris -

educsansfrontieres chez free.fr /

www.educationsansfrontieres.org

Contact sur ce dossier :

Damien de Blic 06 50 50 02 96
Jean-Michel
Delarbre 06 89 30 86 15 Richard Moyon 06 12 17 63 81


Et aussi la LDH :

Les travailleurs invisibles prennent la parole : solidarité avec les salariés sans papiers.

Déclaration de Dominique Guibert, membre du Bureau national de la LDH au rassemblement organisé le 16 avril 2008 devant le ministère du Travail

Mes chers amis, ces jours de mi avril sont des grands jours parce que les hommes invisibles ont pris la parole !

Ils sont salariés. Ils viennent du Mali, d’Algérie ou d’ailleurs. Ils travaillent dans la restauration, le nettoyage, le bâtiment. Ils payent cotisations sociales pour la maladie et les accidents du travail, mais ils ne bénéficient pas de l’accès aux soins, au médecin, et du droit d’être soignés autrement que par le recours à l’AME, l’Aide médicale aux étrangers ; ils payent des cotisations retraite, mais ils n’ont aucun espoir d’en toucher une ; ils payent leurs impôts comme tous ceux sur leur revenu et parce que comme nous tous our ils consomment des produits sur lesquels les impôts indirects sont lourds, très lourds quand on gagne si peu !.

Ils ? Ces sont les travailleurs sans papiers, ces soutiers de l’économie française, ces obscurs des temps contemporains qui font marcher la machine économique.

Ils comptent souvent de nombreuses années de présence sur le territoire français, souvent plus d’une dizaine. Ils sont venus pour vivre et pour faire vivre leur famille. Et s’ils trouvent des emplois, bien qu’ils ne disposent pas des autorisations réglementaires nécessaires, c’est qu’ils remplissent une fonction économique. Ils ne prennent le travail de personne, ils prennent celui qui n’est pris par personne.

Le 15 avril 2008, ils ont pris la parole, ils ne se tairont plus. Ils ne veulent plus vivre dans la peur du contrôle, dans l’attente de la régularisation, dans la précarité des conditions de vie. Ils ne veulent plus être des exclus de la vie sociale. Ils ne veulent plus être ces ombres que personne ne voit.

Les travailleurs sans papiers veulent leur dignité.

La LDH soutient leurs revendications. La disposition législative récente qui prévoit une possibilité de régularisation de celles et ceux qui disposent d’un emploi régulier ne doit pas être utilisée au compte-gouttes, comme un geste symbolique limité à quelques exceptions : tous ces salariés, qui relèvent de son champ d’application, doivent en bénéficier. Car nous ne pouvons accepter que les espoirs nés de cette réglementation nouvelle aient été dans le même mouvement étroitement bornés par la parution de la liste des métiers concernés. Il faut changer cette politique de camouflage qui consiste à dire quelque chose dans la loi et à pratiquer son contraire avec des arrêtés. Parce que « la loi doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse », il faut en finir avec l’arbitraire et l’insécurité sociale qui entretiennent des conditions d’exploitation inacceptables. C’est non seulement une question de morale politique mais aussi, en dépit des mensonges xénophobes, l’intérêt de tous les travailleurs de ce pays.

La LDH appelle à participer massivement à toutes les initiatives de solidarité avec les salariés sans papiers en lutte. C’est le sens de notre présence et tout particulièrement à ce rassemblement d’aujourd’hui 16 avril devant le ministère du Travail, responsable de cette situation.

La LDH hier, comme aujourd’hui, manifeste toute sa solidarité envers les salariés sans papiers. Et demain, nous continuerons à revendiquer la régularisation de tous les sans papiers, avec les organisations syndicales quand ils sont salariés, avec RESF quand ils sont parents d’enfants scolarisés, avec UCIJ pour changer une réglementation inique qui crée des clandestins parce une politique d’immigration choisie est un mensonge et un leurre, avec toutes les forces qui, au nom des droits des l’Homme, luttent pour un changement de la politique d’immigration.

Dominique Guibert, membre du Bureau national de la LDH.

II - Liste des lieux de grève

A Paris :

- La chaîne de restaurant « Chez Papa » : grève et occupation - 206 rue Lafayette – 75010 Paris – métro Louis Blanc

- « Pizza Marzano » SARL Mountain Pizza Company : grève et occupation 30 boulevard des Italiens – 75009 Paris – métro Opéra

- « Fabio Lucci » : piquet de grève depuis le 27 mars – avenue Jean Jaurès – 75019 Paris – métro Porte de Pantin

- Entreprises de construction – désamiantage – démolition – TDBM (Blanc Mesnil) – ARCADEM (Les Pavillons sous Bois) – DEMERET (Rueil

Malmaison) – COGEDIM : grève et occupation – 6/8 rue Xantrailles – 75013 Paris – métro Olympiades

Dans le 91 :

- VEOLIA : grève et occupation – 31 rue Ampère – Z.I. de Villemain – 91320 Wissous

- LPP : grève et occupation – 1 chemin de la Maison Blanche – 91790 Boissy-sous-Saint Yon

- MILLENIUM : grève et occupation – 14 rue Ampère – 91430 Igny Ø /BBF/ (jardinage) : grève et occupation – Zone Industrielle (près de intermarché) – 91540 Ormoy

Dans le 92 :

- US PASSION TRAITEUR : grève et occupation – 145/153 boulevard de Valmy – 92700 Colombes

Dans le 93 :

- Magasin CASA NOVA : grève et occupation – 58 avenue Victor Hugo – 93320 Les Pavillons-sous-Bois

Dans le 94 :

- Entreprises de nettoyage : ISS (Roissy) – SENI (Kremlin Bicêtre) - SAMSIC (Roissy) – DUCA (Grigny) … et bien d’autres Grève et occupation : Maison du nettoyage – Fédération des Employeurs – 3 rue Jean Jaurès – Bâtiment A – 94800 Villejuif

- PARIS STORE : Centrale d’achat distribution – 15/21 rue du Puits Dixme – 94657 THIAIS

— 

16 avril 2008

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