Une tribune pour les luttes

Sept mesures de reconduite à la frontière, en une semaine, pour Nasrin

Récit de comparution immédiate du 29 mai 2008

Article mis en ligne le samedi 31 mai 2008

Nasrin est une jeune femme guinéenne de 35 ans, mère de deux enfants. Elle est arrivée à l’aéroport Charles De Gaulle le 21 mai. Sa demande d’asile politique effectuée à Roissy a été immédiatement refusée, comme dans la plupart des cas à l’aéroport.

Elle est accusée de s’être soustrait sept fois à des mesures de reconduite à la frontière. Tous les jours, du 21 au 27 mai, la police a tenté de mettre la jeune femme dans un avion pour la reconduire de force dans son pays de départ. Tous les jours elle s’est démenée pour faire échouer les mesures de "reconduite à la frontière".

Lors de son procès le 29 mai, la jeune femme semble traumatisée par la semaine qu’elle a passée en zone d’attente : voix basse et saccadée, longs moments d’hésitation lorsque le juge la questionne. Son état laisse imaginer l’acharnement dont la PAF a fait preuve à son égard dans le centre de rétention. Son avocat souhaite faire valoir les droits de Nasrin et solliciter la commission de recours de l’OFPRA pour effectuer une seconde demande d’asile politique. Pour cela il a besoin de temps et demande au Tribunal un renvoi de l’affaire, c’est à dire que sa cliente soit jugée ultérieurement, lorsqu’elle aura pu faire valoir ses droits et qu’elle aura éventuellement obtenue l’asile politique. La légitimité de la demande d’asile pourrait réduire la répression du Tribunal. La question est de savoir si Nasrin passera en prison ou en liberté la période qui la sépare de la date du futur procès.

Pour sa défense, l’avocat de Nasrin rappelle au Tribunal que celle-ci a un passeport authentique et que son visa est toujours valable. Et il a fait venir à l’audience une cousine de Nasrin qui est prête à l’héberger le temps qu’elle fasse sa demande auprès de l’OFPRA et que le procès soit repoussé.

L’audience dure 11 minutes puis le Tribunal délibère et condamne Nasrin à passer en prison la période qui la sépare de la future audience, fixée au 12 juin. Soit une semaine de rétention et 15 jours de prison pour une demandeur d’asile politique dont le visa est toujours valable. Et c’est en prison que Nasrin devra tenter de faire valoir ses droits auprès de la commission de recours de l’OFPRA...

http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=100590

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