Une tribune pour les luttes

C.V.D.A. (Collectif contre les Violences et les Discriminations et dans les Avions)

Après la mort de Ebénézer SONTSA, un nouveau témoignage qui accable SN BRUSSELS AIRLINES

Article mis en ligne le vendredi 6 juin 2008


Parmi les nombreux témoignages que nous avons reçus, et que nous
continuons d’attendre [Email : cvda.bel chez gmail.com , en voici un qui démontre que les
brutalités et les discriminations à SN Brussels Airlines le 26 avril
2008 à l’encontre de Serge NGANJUI FOSSO ne sont pas des actes isolés...

Moins d’un mois après ces incidents, dont un drame, la mort de Ebénézer
SONTSA, une adjointe au Maire de Chevilly Larue (France) a été
violemment agressée avec son époux dans un vol de la compagnie SN
Brussels Airlines, alors qu’ils s’opposaient au rapatriement forcé et
dans des conditions inhumaines d’un Congolais vers son pays la RdC.

N’est-il pas temps de tirer une sonnette d’alarme et mettre un terme
à
ces pratiques indignes d’une compagnie qui ne cesse d’affirmer son
enracinement AFRICAIN.

Le CVDA


Hermine RIGAUD
Adjointe au Maire
Chargée de l’action sociale et des solidarités
94550 CHEVILLY LARUE
France

J’atteste que les faits suivants se sont déroulés le 16 mai 2008 dans le
vol
n° SN 353 Y de la compagnie Bruxelles Airlines.

Lors d’un arrêt de transit à Bruxelles, pour un vol en partance pour
Yaoundé
au Cameroun, en arrivant à mon siège, j’ai constaté qu’il y avait un
individu maintenu fortement par 3 autres individus. Cette personne portait
une cagoule et une ceinture qui avait des menottes intégrées. Elle était
couchée sur 3 ou 4 sièges et les autres personnes la maintenaient couchée
afin qu’elle ne bouge pas. On entendait
des hurlements de bête, et la
personne se plaignait de ne pas respirer. Cette situation était
insoutenable
et j’ai été saisie par la cruauté de la scène et tenté
d’intervenir
oralement. J’ai demandé aux individus de desserrer l’étreinte et leur
ai
dit
que je trouvais anormal qu’une personne soit traitée de façon aussi
inhumaine.

Les individus m’ont alors expliqué qu’ils étaient de la police Belge
et
qu’ils escortaient un sans papier. Qu’ils étaient obligés de le
maintenir
car cela faisait 4 fois que cet individu faisait du cinéma. Ils ont ajouté
qu’ils lui avaient donné 250 € qu’il avait refusé et qu’ils
devaient
absolument l’expulser.

Je leur ai indiqué qu’ils avaient le droit d’appliquer la loi mais que
la
convention de Génève sur les prisonniers interdisaient des mesures de
coercition sur les personnes. Qu’en vertu du droit international, ils
ne
pouvaient pas utiliser la force et qu’ils leur appartenait de trouver des
solutions humaines pour pratiquer l’expulsion sans pour autant perturber la
sécurité de l’avion et étouffer l’individu en l’empêchant de
crier.

Les enfants présents dans l’appareil hurlaient tous de peur à cause des
cris
de l’individu. Un monsieur a dit aux policiers que sa petite fille était
complètement terrorisée. Tous les voyageurs ont commencé à protester.
J’ai
alors demandé aux policiers d’avertir le commandant de bord et qu’il
vienne
constater que les conditions de sécurité pour les passagers n’étaient
pas
réunies. Tous les passagers demandaient le débarquement de la personne
maintenue couchée afin que l’on puisse décoller il était inadmissible de
décoller avec une personne maintenue couchée et que trois policiers
tentaient de faire taire.

Mon mari et plusieurs autres passagers ont
souhaité que le commandant de
bord vienne constater la situation. Mon mari ancien policier à la
retraite a
souhaité voir les conditions de maintien de l’individu. Un policier
l’a
discrètement conduit à l’arrière de l’appareil et sorti sur une
petite
passerelle en dehors de l’avion. Un passager m’a informé que mon mari
avait
été conduit à l’extérieur de l’avion. Ne le voyant pas revenir,
j’ai voulu
savoir où il était. Un policier m’a interdit d’approcher mon époux.
Je lui
ai dit qu’il n’avait pas le droit de retenir mon mari et qu’il ne
pouvait
pas m’interdire de le voir puisqu’il n’était sur le coup
d’aucune décision.

J’ai aperçu mon mari sur la plateforme, j’ai alors essayé de le
rejoindre
c’est alors que le policier a fait une clé et je me suis retrouvée par
terre
et le policier sur moi. Il me maintenait sérieusement immobilisée. Il
appuyait son bras sur
mon coup de façon à me couper la respiration.
J’essayais de respirer tant bien que mal et je voyais la haine de ce
policier dans ses yeux. J’ai réalisé qu’il pouvait aller très loin.
Je suis
bien restée allongée et lui sur moi pendant au moins 5 minutes. Je me suis
aperçue que je saignais, j’ai demandé à avoir des soins, le collègue du
policier m’a dit que je n’en aurai pas. Je leur ai dit qu’ils
agissaient
illégalement, le policier qui était sur moi m’a dit que c’était lui
la loi
et qu’il faisait ce qu’il voulait. Il pouvait me débarquer, me mettre
en
garde à vue ou m’expulser. Je lui ai répondu qu’étant française, je
ne
voyais pas où il allait m’expulser puisque j’étais dans l’espace
européen.

Après quelques menaces physiques et verbales, notamment de me faire
payer le
retard de l’avion, de me mettre en prison, le policier m’a relâché.
Plusieurs témoins m’ont
donné leurs adresses afin de se porter témoin.

Le commandant de bord n’est venu à aucun moment et en arrivant à Yaoundé
lorsque j’ai dit aux hôtesses qu’elles devaient avoir honte de
travailler
en cautionnant de tels actes, elles m’ont remis une interdiction de voler
dans les lignes de Bruxelles Air Lines et j’ai dû acheter un autre billet
afin de revenir en France.

Voir également sur Mille Bâbords l’article 8406

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