Une tribune pour les luttes

Mémoires de femmes

Filles de Mai 68

mon MAI à moi

Article mis en ligne le mardi 8 juillet 2008

collectif

Préface de Michelle PERROT

Genre : récit
Collection : document
Nombre de pages : 120 pages
Format : 12 x 19
Date de parution : février 2004
ISBN : 2-911803-84-1
Prix de vente public : 15 euros TTC
Port et emballage compris en CEE
Pour commander par email borddeleau chez aol.com


Editions LE BORD DE L’EAU

http://www.editionsbdl.com/index.html

Elles ont entendu Michelle Perrot parler du silence des femmes dans l’histoire.
Elles ont voulu dire Mai 68.

Elles se sont réunies.
Elles ont parlé et beaucoup ri.
Elles se sont souvenues

...

Loin des discours des "personnalités" censées représenter le "mouvement", elles témoignent dans ce récit à plusieurs voix de leur expérience de mai 1968. En voici quelques exemples…

Anne Feig.
En 68, j’ai 25 ans et je finis ma licence d’allemand. L’année 68-69, je pars enseigner le français dans un lycée allemand. C’est donc à Francfort que je peux apprécier, dans les manifs, l’intelligence et les qualités d’orateur d’un certain Cohn-Bendit...

Chantal Cambronne-Desvignes.
_ En 68, j’ai 32 ans, et je suis enceinte de mon quatrième enfant. Enseignante, je suis durement chahutée au collège, et l’échec de mon couple me plonge dans le plus profond désespoir. Ce qui se passe en mai est pour moi le début d’une re-naissance.

Florence Herlin.
En 68, je viens d’avoir 25 ans. Je suis depuis un an professeur d’histoire dans un lycée du nord de la France. Année riche en expériences : mon premier poste, l’indépendance, la vie de province, enfin l’irruption de mai.

Françoise Bonnot-Jörgens.
En 68, j’ai 24 ans, je fais des études de lettres modernes à la Sorbonne, je finis ma licence et depuis la rentrée 67 je milite au GLM (Groupe de Lettres modernes) de l’UNEF.

Gisèle Moyroud.
En 68, j’ai 30 ans, deux filles, ma carte au SNI. J’enseigne aux Abrets (Isère) à 500 m de mon domicile, dans un collège rural en préfabriqué, le français, l’histoire-géo, et accessoirement le dessin, la cuisine, l’instruction civique...

Luce Haccard-Perrin.
En 68, j’émerge tout juste d’une interminable et douloureuse adolescence, d’un long séjour dans les couloirs d’une mort programmée et jamais achevée. Bref, je suis mûre pour NAITRE, vraiment, cette fois. Pour les autres, j’ai 27 ans, je suis documentaliste à l’Educ Naze, et viscéralement rebelle à toute autorité. Mûre, donc, pour le gauchisme…

Marie Manet.
J’ai 25 ans le 2 mai 1968. Je suis infirmière de nuit dans une clinique d’Aix-en-Provence. J’élève seule ma fille de trois ans.

Marion Page.
Je sors de l’Ecole normale de Nantes en 1960. En 68, j’ai 30 ans tout juste, et j’ignore tout du monde ouvrier, et aussi du monde des étudiants… Mariée à un cadre technique travaillant dans les arts graphiques, j’ai deux filles, de 5 ans et 14 mois. J’habite la banlieue sud où nous venons de faire construire grâce au Crédit Foncier. Je travaille à Paris 14e, dans une école maternelle près du boulevard Brune, et j’y emmène ma fille. Je songe vaguement à un troisième enfant (qui naîtra en 70), mais pas encore au divorce, je quitterai le domicile conjugal en 1983 seulement !

Salima Fanton.
En 68, j’ai 17 ans. Lycéenne à Paris. J’habite en proche banlieue et je prends le bus et le métro tous les jours, et DONC, je commence à faire l’expérience d’une "certaine" LIBERTE. J’ai un petit ami qui m’aime et que j’aime. J’ai une bonne copine de lycée. Elle est catho de gauche et s’appelle Marie-Jeanne. Ma vie amoureuse est très secrète. Je me retrouve enceinte. J’avorte dans une grande SOLITUDE….

Simone Gipouloux.
En 68, j’ai 54 ans et je suis professeur de psychopédagogie à l’Ecole normale d’institutrices de Bordeaux. Je vis les événements sur deux plans en même temps : mon fils, en terminale, est très engagé, et je suis témoin de ce qu’il vit ; moi-même, dans ma profession, je m’implique complètement dans ce qui se passe.

Sylvette Dupuy.

En 68, j’habite New York où j’ai suivi mon mari, j’ai un bébé, des nattes dans le dos et encore mes joues d’adolescente, je porte de longues jupes, je suis heureuse et néanmoins en quête. Sous les pavés, la plage bruisse. Et je suis convaincue que « les marges, c’est ce qui fait tenir la page » (Jean-Luc Godard).

Un Livre fort, émouvant… qui rappelle ce que fut aussi mai 68 : une renaissance pour les femmes.

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Vos commentaires

  • Le 20 août 2010 à 14:35, par Capa TV En réponse à : Filles de Mai 68

    Bonjour,

    L’Agence Capa prépare actuellement la première émission contributive dédiée à l’histoire contemporaine. Diffusée sur France 5, le 7 novembre prochain, le premier volet de C’EST NOTRE HISTOIRE sera consacré aux années de présidence du général de Gaulle (58-59), et notamment mai 68.

    Pour sortir des sentiers battus, cet exercice mémoriel - composé d’un documentaire de 52 minutes et d’un plateau d’une durée équivalente orchestré par Marie Drucker - sera placé sous le signe du contributif.

    C’est pourquoi, nous cherchons à recueillir en amont de l’émission, les témoignages de ceux qui ont vécu cette période.

    Photos, documents d’époque, vidéos, enregistrement de votre témoignage par webcam, seront associés aux archives de l’Ina et aux récits d’historiens afin d’élaborer cette émission d’un genre nouveau.

    Si vous voulez participer à cette aventure, envoyez-nous vos contributions sur le site France 5 :
    http://www.france5.fr/c-est-notre-histoire/

    Pour toute information complémentaire, contactez-nous à :
    cestnotrehistoire chez capatv.fr

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