Une tribune pour les luttes

Réseau Education sans Frontière des Bouches-du-Rhône

22 ans passés en France à travailler ! Aujourd’hui expulsé ! Ne laissons pas faire cela en notre nom !

M. Karmaoui a été expulsé mercredi 23 juillet de Sète. " Une vie brisée ; pour rien. Si ; pourqu’un ministre puisse ajouter une unité à un total infâme d’expulsés. "

Article mis en ligne le jeudi 24 juillet 2008

Témoignage mercredi 23 juillet 2008

M. Karmaoui nous a appelés cet après-midi de Sète, depuis le bateau par lequel il était expulsé.
Mobilisation des défenseurs des Droits de l’Homme, intervention des élus auprès du préfet..., rien n’y a fait.
M. Karmaoui était en France depuis 22 ans ET IL Y TRAVAILLAIT. Il ne dérangeait personne. Au contraire.
Une vie brisée ; pour rien.
Si ; pourqu’un ministre puisse ajouter une unité à un total infâme d’expulsés...


21 juillet 2008

Dernière nouvelle : échec de l’expulsion grâce à la mobilisation des
camarades présents et à la solidarité des passagers (voir témoignage). Mais il est question d’un passage en correctionnelle ( pas cet après-midi lundi comme annoncé).

M. Karmaoui au cours de son refus d’embarquement, a subi des violences.


Mr Karmaoui qui a refusé son expulsion vers le Maroc hier devrait passer en correctionelle demain lundi 21 juillet . Il risque 4 mois de prison

Il faut donc faxer et mailer de toute urgence au préfet

mail pref : cabinet chez bouches-du-rhone.pref.gouv.fr (ne pas mettre le nom de karmaoui dans l’objet)

Fax : 04 91 57 01 22 et Fax 04 91 15 60 44

Fax gratuit via internet : http://www.alliancemca.net/fax.htm


Témoignages :

C’est l’histoire d’un mec qui est expulsé...

C’est une histoire d’URGENCE !!!

Le RV avec les copains du RESF 13 était fixé à 11h30 dans le hall de l’aéroport. Nous venions tout juste de pénétrer sur l’autoroute à Cavaillon, losqu’on nous a informé d’un changement de programme. El Hocine avait été conduit à l’aéroport à 9 h ce matin et il était possible qu’il soit embarqué sur le vol de 11h30 au lieu de celui de 13h30. Il fallait donc que nous nous dépéchions pour être sur place plus tôt.

Nous étions finalement opérationnels à 11h et déjà une dizaine de membres du réseau avaient commencé à distribuer des tracts aux passagers du vol de 11h30. Pour nous 3, c’était une première expulsion et nous ne savions pas trop comment les choses allaient se passer.

Première surprise, la plupart des passagers ont accueilli favorablement notre démarche. Nous leur expliquons ce que nous attendons d’eux et plusieurs acceptent de nous informer par téléphone, dès leur embarquement, de la présence ou pas de El Hocine dans leur vol. Nous expliquons également aux passagers qu’ils peuvent demander au commandant de bord de refuser d’embarquer un homme menotté, encadré par des policiers. Nous ne rencontrons aucune hostilité , au contraire.

A 11h30, nous avons confirmation de la non présence de El Hocine dans ce premier départ vers le Maroc. Dans l’attente, nous avons mené la même action auprès des passagers du vol de 13h30 vers Marakech. Nous obtenons des résultats identiques, des passagers sont prêts à collaborer.

Nous avons finalement la confirmation que El Hocine sera bien dans ce second vol.

A plusieurs reprises nous hurlons "Non aux expulsions, des papiers pour tous", notre groupe a grossi, nous sommes une trentaine. La présence policière est là, mais n’intervient pas, des policiers nous demandent même des tracts ainsi que des personnes présentes dans le Hall.

Nous décidons ensuite de nous rendre dans la salle située à côté de l’entrée "très filtrée" des personnels, à proximité de la salle de police où doit se trouver El Hocine.

Puisqu’il a été d’accord pour s’opposer à son embarquement, il est important que nous fassions du bruit pour qu’il sache que nous sommes là. Normalement pour être conduit à l’avion il doit passer devant l’endroit où nous nous trouvons. Nous faisons toujours beaucoup de bruit.
Soit en uniforme, soit en treillis avec famas, les flics sont présents mais se contentent de nous regarder.

L’heure approche, toujours pas de El Hocine et puis soudain, coup de thêatre, à travers les vitres, nous assistons médusés à un spectacle révoltant . Entre 2 avions, au milieu des camions, un homme court, vite rattrapé par 3 ou 4 policiers qui le plaquent au sol, sans ménagement et qui lui assènent des coups. El Hocine a été conduit par une autre issue jusqu’à l’avion et il est parvenu à s’en échapper. Les passagers du vol, nous confirment les faits et les brutalités dont ils ont été témoins. Nous hurlons notre révolte. Au bout d’un laps de temps qui nous paraît très long, El Hocine est remis debout, nous remarquons qu’il boite. Il est ensuite embarqué dans une voiture sous bonne escorte, mais ne savons pas pour où. Des employés de l’aéroport, nous confirment que le départ du vol se fera sans l’embarquement de ce passager, qui n’était pas un vacancier mais bien un HOMME expulsé contre son gré vers un pays où il n’a plus mis les pieds depuis 20 ans.

Les gros bras de la PAF, qui ont procédé à l’interception musclée, passent devant nous, rigolards et apparemment fiers d’eux.

Nous pensons, que El Hocine a été reconduit au CRA, hypothèse qui nous sera confirmée en fin d’après midi. Ceux de Marseille projettent de lui rendre visite et demandent qu’à son arrivée au CRA il soit vu par un médecin.

Pour aujourd’hui, El Hocine n’a pu être expulsé, mais demain ? après demain ? par avion ? Par bâteau depuis Sète ? La trentaine qui étions présents avons convenu de rester mobilisés dans les jours à venir.

Pour nous du Vaucluse qui participions pour la première fois à ce type d’action, la journée nous a permis de mieux réaliser ce qu’était UNE URGENCE et au delà de la non expulsion de celui à qui nous étions venu apporter le soutien du réseau, nous avons également pu nous rendre compte par la réaction des passagers que beaucoup désapprouvaient le traitement réservé aux Sans Papiers expulsés. Certains auront même un très mauvais début de vacances et n’oublieront pas le spectacle ignoble auxquels ils ont assisté.

En Vaucluse, nous n’avons ni CRA, ni aéroport, pour autant, si nous le voulons et si nous nous organisons nous pouvons être présents, plus nombreux, au tribunal et sur les lieux d’expulsion, comme le font nos collègues.

Voilà, un CR un peu long, mais nous souhaitions que vous sachiez qu’il faut participer à une telle expérience pour encore mieux comprendre, qu’il faut arrêter toute cette casse à l’humain.


Demain samedi 19 juillet, El Hocine Karmaoui sera expulsé sur le vol pour Casablanca de 13h30 après avoir contribué pendant 20 ans à l’enrichissement de la France.

El Hocine KARMAOUI est arrivé en France en 1986 et depuis n’est jamais
retourné au Maroc où il est né.

Sa famille est en Espagne, ses amis en France.

Tour à tour mécanicien, plaquiste, travailleur saisonnier, il a construit sa vie dans
son nouveau pays, la France.

Arrêté auparavant, par 2 fois par la Police de l’Air et des Frontières, la Justice l’a
libéré 2 fois.

Lorsqu’il a voulu constituer son dossier de demande de régularisation, il lui
manquait toujours l’original de son passeport que la police lui avait confisqué lors
d’un passage au Centre de Rétention.

Aujourd’hui, la France a décidé de l’expulser vers Casablanca

El
Hocine Karmaoui refuse de partir vers un pays qui lui est devenu étranger :
sa vie est ici en France !


NE LAISSONS PAS FAIRE CELA, EN NOTRE NOM !

Rendez vous 11h30 à Marignane ou 11h00 porte d’Aix pour co-voiturage

http://www.educationsansfrontieres.org/

RESF13 : 06 31 32 48 65

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