Une tribune pour les luttes

Sauvons le Recherche - Communiqué du 19 juillet 2008.

L’emploi scientifique en 2009

Suppressions de postes dans l’enseignement supérieur et la recherche.

Article mis en ligne le mardi 22 juillet 2008

Malgré un discours officiel affirmant que la recherche et l’enseignement supérieur constituent des priorités nationales, en dépit de grandes déclarations visant à faire croire qu’aucun gouvernement n’avait jamais fait autant pour la recherche, l’annonce des orientations budgétaires de l’emploi public pour 2009 montrent que la réalité est tout autre.

Contrairement à diverses promesses qui nous avaient été faites, la recherche et l’enseignement supérieur français n’échapperont pas (cette année, ni sans doute les prochaines) à la doctrine gouvernementale de non-renouvellement d’une partie des postes libérés par les départs en retraite. Alors que Valérie Pécresse déclarait le 29 juin 2007 "il n’y aura pas de suppressions de postes dans les universités mais au contraire des moyens supplémentaires", son annonce de la suppression d’un poste sur six libérés par des départs à la retraite dans l’enseignement supérieur et la recherche constitue une volte-face contraire aux besoins de l’enseignement et de la recherche. Les besoins sont pourtant bien connus : nécessité de développer l’activité de recherche, d’améliorer l’encadrement universitaire, de résorber la précarité qui la fortement augmenté depuis 5 ans. En outre, des créations d’emplois sont possibles : la justice va ainsi créer plus de 500 emplois en 2009, comme en 2008 ; les services du premier-ministre aussi ...

Pour justifier les suppressions de postes dans l’enseignement supérieur et la recherche, Valérie Pécresse a évoqué un "effort de rationalisation, de bonne gestion".

La rationalisation en question s’appelle la précarisation : il s’agit pour le gouvernement de remplacer les postes pérennes par des emplois de contractuels, sur des CDD courts pour la plupart, financés en bonne partie par l’Agence Nationale de la Recherche, sans perspectives d’avenir pour les jeunes chercheurs. La rationalisation consiste donc à transformer des emplois stables (ceux qui permettent à leurs titulaires de s’engager dans une recherche risquée, ceux qui permettent d’assurer l’indépendance des chercheurs) en emplois précaires, sur des projets que l’administration ou le gouvernement seront en mesure de piloter. Une telle stratégie ne peut engendrer qu’une régression scientifique de notre pays.

Cette volonté de précarisation affichée existait déjà en 2004 ; elle a été une des raisons principales du lancement de la pétition "Sauvons la Recherche" qui a abouti à un recul spectaculaire du gouvernement quelques mois plus tard. Un appel lancé par SLR en juin 2008, déjà signé par plus de 13 000 personnes, annonce une grève administrative si certaines demandes ne sont pas satisfaites. L’une d’entre elles concerne précisément l’emploi scientifique. Si les propos de Valérie Pécresse étaient confirmés, nous lancerons donc cette grève administrative dès la rentrée. Nous suspendrons notamment notre participation aux activités d’expertise et d’évaluation pour l’ANR et l’AERES. Nous refuserons de transmettre toute donnée permettant le pilotage de la recherche au moyen d’indicateurs contournant l’expertise scientifique. Et si le gouvernement reste sourd à nos demandes légitimes, pour les directeurs de laboratoires, les responsables d’instances scientifiques et les membres de ces dernières, nous démissionnerons de nos mandats. Il est encore temps pour le gouvernement d’éviter de créer une nouvelle crise.

http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article2017

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