Une tribune pour les luttes

Marseille

Bienvenue à nos visiteurs au pays des droits de l’homme.

Témoignage.

Article mis en ligne le samedi 23 août 2008

Maître El Hassane TASS

Avocat au barreau de Rabat

à

Monsieur Jean-Pierre Dubois

Président de la Ligue des droits de l’Homme

FRANCE

Nice, le 12 août 2008


Monsieur Le Président,

Par la présente, de me permets de me rapprocher de votre haute bienveillance, en ma qualité de militant et membre de le Ligue de L’AMDH, et ce dans le cadre d’un control effectué à l’aéroport de Marseille par la Police des Frontières lors de notre entrée sur le territoire français.

Je me permets, donc, de vous relater le déroulement de ce control aéroportuaire dont l’origine ainsi que les conséquences qui en résultent malheureusement, s’associent vraisemblablement à un « acharnement » et à un non respect des lois.

Le 05/08/08 à 21 heures : Mon épouse, ma mère, âgée de 76 ans, mes deux filles, respectivement âgées de 16 ans et 8 ans et moi même étions arrivés à l’aéroport de Marseille. Après avoir présenté nos passeports à la Police des Frontières, trois d’entre eux nous ont été acceptés (mes deux filles et moi dont vous trouverez ci-joints les copies des passeports). Quant à ma mère et ma femme qui se trouvaient de l’autre côté de la file d’attente, elles ont été contrôlées par un autre agent de police (de son prénom Karine) et qui a demandé d’autres pièces supplémentaires (assurance +billets retour) ; En présentant lesdits documents, elle a exigé une réservation d’hôtel.

Faute de maîtrise de la langue française, j’ai du intervenir pour expliquer au policier que ma mère est prise en charge avec le reste de la famille et par conséquent par moi même et que les services consulaires nous ont délivré les visas sans nous exiger une réservation d’hôtel préalable pour l’obtention de celles-ci. Aussi, j’ai informé les agents, que ma mère a un fils français qui nous attend à l’aéroport, chez qui nous nous rendons pour quelques jours.

A cet instant, l’agent de police nous a confisqué nos passeports et compris ceux qui étaient admis sur le territoire français tout en utilisation des termes humiliants, des injures (est-ce que vous venez en France pour aller vous disperser dans la nature.... !) Et des termes touchant à la dignité humaine (t’es sale...) et nous a mis à part jusqu’à ce qu’elle eut terminé avec tous les autres passagers.

Après une heure d’attente,, elle nous a ordonné de la suivre au sous sol et nous a forcés d’y entrer, dans lequel on est restés du 05/08/08 à 22 heures au 06/08/08 à 00H30 heures.

J’ai demandé des éclairages sur notre situation, et à ce moment, l’agent a appelé son hiérarchie (Patricia). Cette dernière a refusé de nous écouter. Elle m’a ordonné de répondre par oui ou par non et nous a forcés de confirmer que nous sommes entrés en France de façon illégale. Or nous avons tous des visas "Schengen" qui nous permettent de circuler librement dans tous les pays signataires de la convention. Elle a insisté qu’on devrait passer par l’Espagne et de ce fait elle a rempli des fiches de refus d’entrer et annulé l’admission sur les passeports déjà établis.

Je lui ai précisé que je suis venu d’abord visiter la France et que par la suite, je comptais me rendre en Italie puis Espagne avant de retourner au Maroc mais elle n’a rien voulu entendre.

Ensuite, elle ont emmené, mon épouse, ma mère, et ma fille au centre de rétention du Cannet et m’ont mis avec ma deuxième fille aînée dans une cellule au sous-sol du poste de Police. Après une heure moins le quart, ils sont revenus pour nous mettre avec le reste de la famille au Cannet. Ils ont pris nos bagages à part, avec à l’intérieur des médicaments de mon épouse, allergique et de ma mère, cardiaque ; Ils nous ont fouillés de la tête aux pieds. Ils nous ont mis dans deux cellules différentes, sans manger ni boire. On a quitté le Centre de Rétention du Cannet le 06/08/08 à 13 heures.

Ils nous ont veillés très tôt le matin. J’ai appelé ANEM (Agence Nationale es Etrangers et des Migrations). Un membre de cet organisme nous rejoint et a pu constater que les procédures qui ont été prises à encontre ont été injustifiées. Il a pris l’initiative de contacter le responsable de l’aéroport et on a été enfin réadmis après que mon frère, (Monsieur Driss TASS) nous a pris en charge (prise en charge que mon frère avait signalé dès le début du control des agents et avait même proposer d’effectuer la réservation d’hôtel).

Ainsi, il en résulte, une famille entière, traumatisée, très affectée et qui a beaucoup de mal à se remettre de ses émotions car bafouée dans sa dignité et victime d’actes, que je qualifierai de xénophobes

Ma plus jeune fille (8 ans), fait des cauchemars depuis. Quant à ma mère et mon épouse, elles continuent à refuser de sortir de la maison.

Je considère que tous ce que nous venons de subir est un acharnement et constitue non seulement une violation grave des droits de l’homme et de la Convention de Schengen, des procédures pénales et administratives françaises mais aussi un déni complet de la citoyenneté française de mon frère, auquel on a refusé tout contact avec sa famille. Aussi Je remercie les agents qui ont repris le service le 06/08/08 et qui ont rempli leurs tâches avec objectivité.

Aujourd’hui, l’objet de ma requête est d’une part, dénoncer de tels agissements afin que justice soit rendue mais aussi, d’éviter que de telles déviations très graves à mon sens, soient reproduites et tolérées.

Restant attentif à toute observation de votre part, je vous prie de recevoir, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations les plus respectueuses.

El Hassane TASS

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Vos commentaires

  • Le 10 octobre 2008 à 17:39 En réponse à : Bienvenue à nos visiteurs au pays des droits de l’homme.

    LIBERTE EGALITE FRATERNITE,
    TAZMAMART ...
    Désolé pour votre mésaventure mais il semblerait que la PAF s’inspire de plus en plus de pratiques policières type régime tyrannique où le sujet de droit n’a que fort peu de place ... On a déjà connu ça des deux côtés du détroit de Gibraltar ...

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