Une tribune pour les luttes

L’eau, un enjeu stratégique pour la vie et la survie des palestiniens

Note de synthèse rédigée par Philippe Bonneau, 6 juin 2003

Article mis en ligne le dimanche 21 mars 2004

La guerre de l’eau entre Israël et la Palestine est au cœur du conflit actuel.

Israël contrôle tout le système de l’eau des territoires occupés de Palestine.
Israël organise un partage inégal et délibéré des ressources en eau : Israël détourne 75 % des ressources en eau des territoires occupés, ne laissant que 25% aux palestiniens.
La consommation moyenne en eau par habitant d’un israélien est 5 fois plus importante que celle d’un palestinien.
Outre le rationnement en eau, les palestiniens sont victimes constamment de destructions de puits, de canalisations d’eau et d’assainissement effectuées par l’armée israélienne.
Israël n’a cessé d’implanter des colonies juives dans les territoires occupés, au plus près des réserves en eau, voire en les détournant à leur profit.
La surexploitation des puits dans la bande de Gaza entraîne une pollution et une salinité qui rend l’eau impropre à la consommation domestique.
Le contingentement de l’eau imposé par Israël rend tout développement impossible dans les territoires occupés, met en cause la survie des palestiniens et engendre de graves problèmes sanitaires.

Ce qu’on a vu, lors de la 26e mission de protection du peuple palestinien, en juillet 2002 :
- la destruction de puits (dans la bande de Gaza, chez Saïd à Betlayia, et dans la région de Rafah), du système d’assainissement et des canalisations en eau (bloc 0 à Rafah)
- la destruction des citernes sur les toits, mitraillés par l’armée (à Ramallah, à Jénine, à Rafah)
- les vertes collines des colonies juives dans la vallée du Jourdain et leur arrosage incessant à côté des espaces caillouteux et secs occupés par les palestiniens.

Plan

- 1. Le contexte historique
- 2. Les ressources en eau
- 3. La consommation en eau
- 4. Le contrôle de l’eau par l’état d’Israël
- 5. Problèmes spécifiques et détails de la vie courante
- 6. Conclusion et perspectives

1. Le contexte historique

Avec l’occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza en juin 1967, Israël a amélioré considérablement sa position stratégique sur l’eau.
L’occupation du Golan a donné à Israël le contrôle de l’ensemble des sources alimentant le Jourdain et le contrôle de la Cisjordanie leur a fourni l’accès au fleuve du Jourdain et aux 3 grandes nappes aquifères (ou bassins versants) de Cisjordanie.

Juste après l’occupation, le contrôle de l’eau est confiée à l’autorité militaire le15 août 1967.
En novembre, l’autorité militaire interdit de fait toute construction de nouvelles infrastructures liées à l’eau, et en décembre elle s’empare de toutes les ressources en eau de Palestine, les déclarant propriété de l’état.

En1982, la compagnie d’eau israélienne, Mekorot (créée en 1937, contrôlée par l’Agence Juive et le Fonds national juif), prend le contrôle de la ressource palestinienne en eau. Des puits palestiniens sont détruits et les ressources en eau sont asséchées par des forages à grande échelle et des prélèvements à partir de puits très profonds pour le seul usage des israéliens.

En 1986, Israël réduit de 10% les quotas en eau qui sont prélevés à partir de puits en Cisjordanie, et cela non seulement en raison de la rareté de la ressource, mais aussi en raison de la baisse de niveau de la nappe phréatique et de la salinité croissante.
Une perte supplémentaire d’eau disponible, due à des fuites dans le réseau (dont la maintenance ne peut être assurée), est estimée à environ 40%.

Dans le contexte du processus de paix engagé à Oslo en 1993, l’eau n’a pas été considérée par Israël comme un sujet devant faire l’objet d’un accord définitif. L’Autorité palestinienne de l’Eau assume une simple responsabilité administrative sur les ressources en eau, alors qu’Israël maintient son contrôle total.
Alors que les palestiniens demandaient 450 millions de m³ d’eau annuellement, Oslo II (1995), les allocations des palestiniens de Cisjordanie sont portées à 80 millions de mètres cubes par an dont seulement 28,6 millions de m³ pour le seul usage domestique. Tout accroissement est fonction de la disponibilité de nouvelles ressources en eau..

Aujourd’hui une partie du problème pour aboutir à une solution sur le conflit sur l’eau réside dans le fait que le processus de paix d’Oslo a institutionnalisé le contrôle total par Israël de la consommation et de la planification de l’eau en Palestine, ainsi que le système de répartition fondamentalement inégalitaire.

2. Les ressources en eau en Israël et en Palestine

Un partage profondément injuste et inégalitaire

On distingue les eaux de surface, et les eaux souterraines.

Eaux de surface

Le principal système d’eaux de surface et le seul permanent pour la Palestine est le fleuve Jourdain et ses affluents. Cinq états riverains partagent les eaux du Jourdain, la Jordanie, Israël, la Syrie, le Liban et la Cisjordanie. À ce jour, les israéliens prélèvent 75% de l’eau du fleuve avant qu’il n’atteigne la Cisjordanie et l’acheminent par un canal opérationnel dès 1964 (depuis le lac de Tibériade jusqu’à la hauteur de la bande de Gaza).

Avant 1967, les palestiniens utilisaient les eaux du Jourdain à travers 140 unités de pompage, qui ont été soit détruites ou confisquées par les autorités israéliennes immédiatement après l’occupation en juin 1967.
Depuis cette date, les palestiniens n’ont plus accès aux ressources du bassin du Jourdain.

Aquifères ou bassins versants et ... les eaux souterraines

85% des eaux souterraines (alimentées par l’eau de pluie s’écoulant dans et à travers les bassins versants) de Cisjordanie et de Gaza sont exploitées par Israël, ce qui lui fournit environ 35% de ses ressources en eau (le reste provenant du Jourdain à 40%, et des aquifères côtiers dont celui de la bande de Gaza à 25%). Il reste 8 à 12% pour les cisjordaniens et 2 à 5% pour les colons juifs.

Parce que la Palestine n’est pas autorisée à utiliser les eaux du Jourdain, les eaux souterraines constitue sa seule source en eau.

En Cisjordanie, il y a 3 grands aquifères montagneux (alimentés par les pluies) :

- l’aquifère occidental (deTulkarem à Jérusalem) : 350 Mm3 dont 40 d’eau saumâtre. L’accès à l’eau se fait par captage des sources et pompage à partir des puits. Un drainage est organisé pour alimenter Israël.
- l’aquifère oriental (de Naplouse à Hébron) : 330 Mm3, utilisé à hauteur de 200 Mm3 pour l’usage des agriculteurs palestiniens et ...de colons
- l’aquifère Nord (autour de Jénine) : 130 Mm3 utilisé par les palestiniens, les colons et Israël.

Près de 200.000 cisjordaniens (soit 10% de la population) n’ont pas accès à un réseau. Cela concerne 208 villages. Ils sont condamnés à recueillir l’eau de pluie (nov. à mars) dans des citernes, à puiser dans des sources (en utilisant des bouteilles et jerricanes), lesquelles sont de plus en plus polluées, à acheter l’eau surtout en été (à un prix 5 fois plus élevé que celui de l’eau du réseau).

Dans la zone militaire de 3 km de large qui longe le Jourdain, dite zone de sécurité, aucun palestinien ne peut pénétrer, ni accéder à l’eau dont 70% est utilisée par les israéliens, 15% par les jordaniens, le reste se jetant dans la mer Morte.

Dans le passé, l’aquifère côtier de la bande de Gaza était partiellement alimenté par l’oued Gaza qui venait de Hébron, mais Israël a stoppé l’alimentation.
L’aquifère côtier offre une capacité de 55 millions de mètres cubes par an. Il est surexploité à un niveau de 110 millions de m³ par an. Une très faible partie de l’eau acheminée par Israël à partir du Jourdain est revendue aux palestiniens !
La bande de Gaza dispose d’un réseau de canalisations desservant une majorité des habitants.

Les 200.000 colons juif de Cisjordanie (Jérusalem-Est exclus) représentent seulement 10% de la population totale de Cisjordanie et les 7.000 colons juifs de la bande de Gaza représentent seulement 6% de la population de Gaza. Les colonies -le plus souvent agricoles- irriguent 60% de leurs terres cultivables (contre 45% en Israël et 6% en Cisjordanie !)
Tandis que dans les implantations des colons juifs, il y a assez d’eau pour remplir les piscines et arroser les gazons, quelque 200.000 palestiniens ne sont même pas connectés à un réseau d’eau et sont donc dépendants de la pluie, des sources et des réservoirs d’eau.
Une partie de la terre palestinienne se transforme en désert.
Les colons juifs et l’armée israélienne détruisent régulièrement les pompes, les tuyaux, les citernes et les réservoirs palestiniens, et ils polluent leurs puits et les aquifères.

3. La consommation en eau

Alors que la consommation moyenne d’eau d’un palestinien (hors agriculture) est estimée entre 50 et 70 l par jour, la consommation moyenne d’un israélien est de 350 l, soit environ 5 fois plus.
La consommation minimale par personne recommandée par l’Organisation Mondiale de la Santé est de 100 l par jour.

L’agriculture a représenté 24% du produit national brut palestinien en 1966, le même pourcentage qu’en 1980-1985. Aujourd’hui l’agriculture contribue à hauteur de 7 à 12% au produit national brut et génère quelque 25% du total des exportations palestiniennes.
Parce que le secteur souffre de restrictions importantes en eau, près de 90% des zones cultivées en Cisjordanie reposent sur des méthodes d’exploitation reposant sur les eaux de pluie.
Alors que Israël irrigue près de 45% de ses terres cultivables, bien que le secteur agricole contribue à moins de 3% de son produit national brut.
Le secteur agricole israélien est le plus grand consommateur d’eau : il prélève 53% du total de la ressource et bénéficie d’importantes subventions pour l’accès à l’eau.
L’allocation faite par l’Office de l’Eau favorise l’agriculture extensive d’Israël au détriment des palestiniens. Par ailleurs des détournements d’allocations d’eau sont faites au bénéfice de puissantes communautés israéliennes où l’agriculture n’existe pas pratiquement !)

La Consommation en eau par type d’usage dans la Région
(en millions de mètres cube/an) en 2000

Pays ménages agriculture industrie TOTAL

Israël 672 1 365 129 2 166

Cisjordanie 57 89 inclus 146
dans ménages

Bande de Gaza 50 85 inclue 108
dans ménages

Le prix de l’eau :

Un palestinien paye le même prix qu’un israélien, alors que le PIB par habitant est 20 fois plus élevé en Israël qu’en Cisjordanie.
De plus, l’eau utilisée par les colonies juives est fortement subventionnée. Un palestinien doit payer 4 fois plus cher qu’un colon pour y accéder.
L’eau, propriété de l’état d’Israël, est achetée au prix fort -celui de l’eau potable- par les agriculteurs palestiniens pour les besoins de l’irrigation : en fait, le prix de l’eau agricole est 4 fois plus élevée pour un palestinien.

Le traitement des eaux usées :

Il y a très peu d’installations de traitement des eaux usées en Palestine et les rares existantes ne fonctionnent pas de façon satisfaisante. Moins de 40% des ménages palestiniens sont connectés à un réseau d’assainissement et donc les eaux usées sont évacuées par percolation dans des fosses ou acheminées dans des camions-citernes vers des oueds où elles sont déversées, posant de redoutables problèmes de pollution de la nappe phréatique

Projection de la demande en eau en 2020.

L’accroissement de la demande en eau dans le futur est une conséquence de plusieurs facteurs incluant la croissance naturelle de la population et la croissance économique des secteurs consommateurs d’eau.
Le tableau suivant fournit des données prévisionnelles de demande en eau pour les trois principaux secteurs économiques en Israël et en Palestine.
Puisque les aquifères sont déjà surexploités, la seule solution pour fournir assez d’eau aux palestiniens est de procéder à une réelle allocation des ressources en eau pure entre Israël et la Palestine.
Ce nouveau partage doit être juste et équitable, et doit assurer également le renouvellement durable de la ressource.
Même si on fait l’hypothèse qu’Israël accepte le principe de ce nouveau partage, il restera un déficit en eau pour les deux états qui doit être comblé par des nouvelles ressources reposant sur la déstalinisation de l’eau de mer ou la réutilisation des eaux usées.

Demande annuelle en eau par habitant (mètres cube/an) 1998

Israël Palestine
En 2000 105 50
En 2010 115 57
En 2040 145 83

Israël - qui dispose actuellement de 2 milliards de m3/an- compte tenu de la poussée démographique, migratoire ou non, et de l’urbanisation doit trouver dans les prochaines années 800 millions à 1 milliard de m3 supplémentaires, alors que les deux tiers de ses besoins actuels sont satisfaits par des apports extérieurs (à la ligne verte).
L’urgence, d’après Mekorot, l’agence de l’eau israélienne, porte sur :
- la désalinisation de l’eau : vers 100 millions de m3/an par unité
- une nouvelle orientation de l’agriculture plus économe en eau
- des pompages dans l’aquifère Ouest ! (cf. le déplacement en cours de la "ligne verte" avec la construction du nouveau mur de l’apartheid, qui est érigé au droit des sources et des puits, qui vont cesser d’alimenter les villages palestiniens ! La perte en eau pour les palestiniens est évaluée à près de 18% de la ressource de cet aquifère ).

4. Le Contrôle de l’eau par Israël

- Dès 1967, l’eau des territoires occupés est propriété publique, soumise au contrôle de l’état d’Israël. Israël a conservé le contrôle total de l’eau dans les T.O. après Oslo II.
Le contrôle est exercé par l’autorité militaire (et non placé sous la tutelle du Ministère de l’Economie).
Creuser de nouveaux puits, poser des canalisations, construire des réservoirs nécessitent un permis. (Avant en Cisjordanie, les autorisations étaient délivrées par la Jordanie et à Gaza il n’y avait pas besoin de permis). Ces nouveaux permis sont accordés au compte-gouttes et avec beaucoup de retards (jusqu’à 4 ans d’instruction des dossiers). Entre 5 à 10 permis ont été accordés depuis 1967 !
Résultat : il existe 350 puits en Cisjordanie, dont 23 forés depuis 1967 pour les seuls colons. Par ailleurs rien n’a été possible pour réaliser un réseau d’alimentation en eau pour les 200.000 palestiniens non raccordés (soit 10% de la population de Cisjordanie).

- L’eau est contingentée : un système de quotas existe depuis 1975. Un métrage du débit est imposé. Chaque puits est équipé d’un compteur. Si il y a dépassement, de lourdes amendes sont appliquées. Le débit des réseaux alimentant les villes palestiniennes est également contingenté par Israël.
Depuis 1975, Israël n’a augmenté les quotas que 4 fois. Les quotas alloués ont augmenté de 20% en 20 ans alors que la croissance de la population était de 84% !
La quantité d’eau pour les agriculteurs de Cisjordanie est gelée depuis 1967. Le plafond est fixé à 90-100 Mm3/an pour 400 villages.
Alors que la quantité d’eau allouée aux colonies juives a augmenté de 100% au cours des années 1980.

- L’injuste "loi des absents" et la proclamation des "zones ou régions spéciales".
Conformément à l’ordonnance militaire de 1967 sur "la propriété abandonnée", Israël prend possession de ces terres , expropriant ainsi un certain nombre de puits qui étaient utilisés par les palestiniens ayant subi l’exode de 1948 et depuis considérés comme absents.
Zones spéciales : il s’agit de zones soumises à rationnement, de districts de drainage, de zones de sécurité militaire. C’est le cas d’une bande de terre le long du Jourdain, considérée comme zone militaire que les palestiniens utilisaient auparavant à des fins d’irrigation.

- La réfection et le nettoyage des puits dans les T.O. est soumis à autorisation, pratiquement jamais accordée.

- Il y a un déséquilibre flagrant dans la régularité des approvisionnements : les Israéliens bénéficient de l’eau courante toute l’année, les Palestiniens sont victimes de coupures arbitraires durant l’été, destinées à réaliser des économies d’eau au profit des colonies.

5. Problèmes spécifiques et détails de la vie courante

Principaux impacts de l’occupation des territoires sur le secteur de l’eau

- Beaucoup de villes et villages palestiniens souffrent d’un gros déficit en eau, en raison du bouclage des territoires occupés, des réoccupations incessantes des villes, des fermetures à répétition des check-points. On note ainsi :
. l’impossibilité des villes de se fournir en pièces de rechange pour les pompages
. l’impossibilité des villages non reliés au réseau de disposer d’un approvisionnement régulier en citernes.

- Les colons israéliens empêchent, par leurs attaques incessantes, l’approvisionnement des citernes auprès des sources habituelles (point d’accès au réseau) des palestiniens. Les colons se sont appropriés ces points d’accès.
Les colons, avec l’appui de l’armée, détournent à leur profit l’eau du résea, provoquant des coupures d’eau aux villages palestiniens.
Ils détruisent parfois même les tuyaux des canalisations alimentant ces villages.
Les puits forés à proximité des villes et villages palestiniens, au bénéfice des colonies israéliennes, affectent non seulement la quantité d’eau disponible (certains puits palestiniens sont ainsi asséchés) mais aussi sa qualité.
Dans la bande de Gaza, les puits israéliens, trop profonds, provoquent l’infiltration d’eau de mer dans la nappe phréatique et augmentent considérablement la teneur en sel et en nitrate des eaux palestiniennes.
La bande de Gaza est écologiquement morte : dans le sud de la bande, les gens boivent une eau croupie, impropre même à l’agriculture, à cause d’une quantité élevée de nitrate.
Aujourd’hui, certains habitants de Gaza ont désormais les dents jaunes.

- En raison des coupures incessantes du réseau d’eau, et de ces problèmes, le prix de l’eau acheminée en citernes n’a cessé de monter.
Une famille palestinienne dépense en moyenne 12 à 15% de son revenu pour s’alimenter en eau, ce qui engendre des difficultés énormes pour satisfaire les besoins vitaux des familles.

- Beaucoup de pompes ne marchent plus, faute de ressources en fuel.

- Les soldats israéliens tirent fréquemment sur les citernes placées sur les toit des habitations situées près des check-points.

- Beaucoup de puits ont été détruits par l’armée israélienne.

La situation sanitaire est fortement dégradée

Dans les hôpitaux palestiniens, la situation est dramatique. La pénurie d’eau, qualitative et quantitative, favorise en amont la propagation des maladies et empêche en aval leur traitement efficace. Le simple contact avec de l’eau polluée a accru, durant ces dernières années, la fréquence des maladies infectieuses : diarrhées, infections du tube digestif et des intestins.

L’insuffisance en eau provoque, quant à elle, carences et déshydratation.

Avec la pratique du stockage de l’eau dans des réservoirs, l’eau devient stagnante et impropre à la consommation. Dans de nombreux cas, les familles palestiniennes lavent tous leurs ustensiles domestiques dans un unique récipient et sont incapables d’assurer une hygiène appropriée à leurs enfants.

6. Conclusion et perspectives

L’utilisation des eaux palestiniennes et la non-satisfaction des besoins élémentaires des populations palestiniennes constituent des violations du droit international (la 4ème convention de Genève de 1949 sur la protection des civils en temps de guerre, la convention de l’ONU sur l’utilisation des cours d’eau internationaux, et ...les nombreuses résolution de l’ONU) : les besoins de la population palestinienne ne sont assurés qu’une fois les besoins des colons juifs et de la population israélienne pris en compte.

La politique israélienne, en privilégiant l’approvisionnement des colonies juives, distingue deux populations dans les territoires occupés : les palestiniens et les colons juifs. Ici, et Israël se conduit comme un état colonisateur : les "indigènes", c’est-à-dire les palestiniens, sont placés en position d’infériorité et doivent se satisfaire d’un statut inégal et inférieur.

Et là une fois encore, l’intervention ce la communauté internationale est nécessaire pour que procéder à un partage juste et égalitaire de la ressource en eau entre les états concernés (Israël, Jordanie, Syrie, Liban et Palestine) et permettre aux palestiniens d’assurer la maintenance et le renouvellement de leurs infrastructures. Par ailleurs, elle préviendra un désastre humain, sanitaire et écologique dans la mesure où cette ressource rare, dite renouvelable, ne l’est pas dans le court terme.

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