Une tribune pour les luttes

L’agriculture biologique sur la mauvaise pente

Confédération Paysanne Languedoc - Roussillon

Article mis en ligne le lundi 10 novembre 2008

Suite à la conférence régionale sur l’agriculture biologique à Montpellier, la déception est immense. S’il est certes important d’augmenter les superficies cultivées en bio, les solutions proposées en ce 6 novembre vont à l’opposé de ce qu’attendent petits paysans et consommateurs.

Le déplafonnement des aides, même partiel, est une aberration qui devrait très rapidement entraîner, encore une fois, la captation des aides par les plus grosses structures et une fragilisation des plus petites. Ce sont pourtant ces petites structures, avec l’appui d’aides plafonnées, qui ont permis le développement précurseur de l’agriculture biologique en Languedoc Roussillon (seconde région de France en superficie avec 4,4 % de la SAU ; 5,7% des exploitations en bio, près du double des chiffres nationaux). Pour la confédération paysanne, le développement de l’agriculture biologique doit se poursuivre par l’augmentation du nombre de petites exploitations et non par la concentration des moyens sur une minorité de structures. Or le mot « installation » n’a pas été prononcé une seule fois pendant la conférence.

Concernant la commercialisation, le problème a là encore été pris à l’envers. Ce n’est pas à l’agriculture biologique de s’adapter à une grande distribution qui impose déjà l’industrialisation et l’élimination massive des paysans. Il faut au contraire renforcer vente et approvisionnement locaux et directs. Ce sont là les meilleures garanties d’une valorisation du travail des producteurs, d’un suivi de la qualité des produits et d’un impact positif sur l’environnement et la santé de tous.

Enfin, le développement de l’agriculture biologique passe par sa diffusion dans la restauration collective. Cela ne doit plus être une fois par mois dans quelques cantines, mais devenir la règle quotidienne. Des exemples régionaux comme Prades (66) et Barjac (30) montrent que cela est possible.

La confédération paysanne demande donc une réorientation de la stratégie régionale de développement de l’agriculture biologique s’appuyant sur le maintien du plafonnement des aides, sur une politique forte d’installation de nouveaux paysans en bio, et sur la mise en place de circuits de distribution adaptés aux attentes des producteurs et des consommateurs et non à celles de la grande distribution. C’est à ce prix seulement que l’on pourra développer l’agriculture biologique de façon cohérente, en faisant d’elle une agriculture peuplante, sans en trahir les principes fondamentaux.

Contacts :

Pascal Pavie, Commission Bio Languedoc-Roussillon, 04 68 31 13 11

Chantal Jacovetti, Porte-parole régional, 06 71 97 54 60

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