Une tribune pour les luttes

samedi 11 novembre 2023

AVIGNON

10 h 30

rue Alexandre Blanc, 84000

14e rassemblement départemental

pour la réhabilitation des 639 fusillés pour l’exemple de la guerre de 14-18

à l’appel de l’Association Républicaine des Anciens Combattants, la Libre Pensée, la Ligue des Droits de l’Homme

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Le bilan de la première guerre mondiale est effroyable. Pour notre seul pays : 1 397 000 soldats et 300 000 civils morts, 4 266 000 blessés dont 740 000 mutilés, 640 000 veuves, 760 000 orphelins.

A cette horreur s’ajouta la terreur instituée pour faire obéir les hommes.

Après l’échec de l’offensive en Lorraine, en août 1914, le général Joffre, commandant en chef des armées, demanda l’instauration de cours martiales. Messimy, ministre de la Guerre, donna alors aux autorités militaires des pouvoirs exceptionnels.

D’août 1914 à septembre 1918, les conseils de guerre ont prononcé 2 300 condamnations à mort ; avec les exécutions sommaires (les officiers pouvaient alors légitimement abattre sans jugement un soldat), ce sont au moins 639 soldats qui ont été fusillés "pour l’exemple", des hommes choisis au hasard - ou aussi en raison de leur engagement syndical comme les ouvriers maçons Baudy, Prébost et Morange - jugés rapidement par des conseils de guerre spéciaux improvisés, condamnés à mort au moindre doute, sans moyen de se défendre, sans recours possible.

Insulter un officier ou s’endormir lors d’une garde, se dissimuler pour éviter de monter à un assaut suicidaire ou ne pouvoir y monter en raison de l’épuisement ou d’un état de choc psychologique, battre en retraite sans y être autorisé alors qu’on faisait partie des rares survivants d’une attaque, refuser d’aller rejoindre dans la mort des milliers de camarades des précédentes vagues d’assaut, proférer des propos jugés séditieux alors que l’on est saoul, autant de prétextes à des condamnations à mort par des officiers qui voulaient à tout prix imposer leur autorité, voire exorciser l’incompétence criminelle du Haut Commandement comme lors de l’offensive d’août 1914 ou celle du Chemin des Dames en 1917.

Dès 1915, la Ligue des droits de l’Homme demande qu’il soit mis fin aux conseils de guerre spéciaux. A la Chambre des députés, Pierre Brizon, qui avait participé à la conférence internationale contre la guerre à Kienthal en 1916, déclara : « J’appelle ici l’attention du gouvernement et de la Chambre en m’adressant à leurs sentiments de sympathie et de justice pour le soldat du front, plus de peine de mort pour des coups de tête. Messieurs, à l’heure où je parle on fusille les soldats sur le front ! Des balles françaises assassinent des soldats français. Nous réclamons la même discipline pour les officiers que pour les soldats. Ne fusillez pas les généraux, je ne le demande pas. Mais ne fusillez pas non plus les soldats au nom de la discipline »

Pour les familles des « traîtres », pour leurs veuves et leurs orphelins, s’ajoutèrent au deuil le déshonneur public, l’humiliation face aux monuments aux morts où ne figuraient pas les noms des « lâches », le refus des pensions de guerre...

Dès la fin de la guerre, des familles de fusillés pour l’exemple engageront le combat pour la réhabilitation avec l’appui de la Ligue des Droits de l’homme, d’associations d’anciens combattants, de syndicats, députés et partis. 40 victimes seront réhabilitées avant que n’éclate la seconde guerre mondiale.

Depuis 1988, la Libre Pensée a été à l’initiative de rassemblements pacifistes le 11 novembre revendiquant que les fusillés pour l’exemple soient réhabilités.

La réhabilitation doit devenir réalité ! La loi de réhabilitation votée par l’Assemblée nationale, le 13 janvier 2022, a été repoussée au Sénat. Nous ne renoncerons pas !

Tous les fusillés pour l’exemple de 14-18 doivent réintégrer sans réserve la mémoire collective, à égalité avec les autres victimes de la terrifiante boucherie humaine qui ensanglanta le monde au début du vingtième siècle.

La réhabilitation des Fusillés pour l’exemple est un devoir d’honneur.

Réhabiliter les Fusillés, c’est refuser l’arbitraire et le crime en toutes circonstances, d’où qu’ils émanent, et c’est admettre comme principes démocratiques fondamentaux le droit à la désobéissance, le devoir de conscience et le désir de survivre.
Maudite soit la guerre !

rendez-vous au croisement de la rue A. Blanc, du Bd de la 1ère DB
et de l’avenue P. Sémard (près du dépôt SNCF)

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