Le regroupement de la quasi totalité des médias français dans le giron d’une poignée de groupes industriels et financiers a de quoi inquiéter. Jamais une telle concentration n’a existé depuis la fin de la Seconde guerre mondiale !
Jamais non plus, un ministre-candidat devenu chef d’Etat, n’est intervenu de manière aussi brutale dans le travail des médias : il les a soumis unilatéralement à son service grâce à la complicité de ses amis financiers.
Les interventions directes de Sarkozy sur les patrons de chaînes, de radios, de journaux ou d’agences de presse sont devenues pratique courante. On voit fleurir limogeages ou adoubements des responsables de l’info, du privé comme du public, selon leur degré de résistance ou de servilité face au monarque et à sa cour.
Malgré une apparente surabondance de médias, jamais l’information n’a été aussi uniformisée, calibrée dans un seul sens : celui de l’obéissance au pouvoir politique et du Medef. Jamais depuis la fin de la guerre.
L’autocensure règne en maître : les grands médias deviennent les sherpas de la pensée unique. L’impertinence ne survit encore que dans quelques très rares rédactions et dans les médias alternatifs affranchis des grands groupes financiers.
La droite dure et violente bafoue les droits fondamentaux et porte des atteintes récurrentes aux médias et donc à la démocratie. Il est urgent pour l’ensemble du mouvement social et notamment les travailleurs des médias, journalistes et non journalistes, d’unir leurs forces et dire non à la régression sociale programmée. Cette lutte ne peut avoir lieu individuellement. Elle doit passer par une forte syndicalisation, seule manière de s’organiser face au pouvoir en place.
Pour résister, nous appelons les travailleurs des médias et l’ensemble du mouvement social à :
Résister lorsque le gouvernement Sarkozy utilise les médias pour faire présenter les mesures anti-sociales comme des lois aussi irréfutables que les lois de la nature.
Résister à l’envahissement des sondages, instruments trop souvent destinés à formater l’opinion publique et à remplacer l’analyse critique par la propagande.
Résister au matraquage financier qui tend à transformer tout auditeur ou lecteur en investisseur, boursicoteur... Résister au démantèlement des services publics de l’information.
Paris, le jeudi 4 octobre
SUD-AFP, SUD Culture Solidaires, SUD France 3, SUD Radio France