"Face à la mobilisation de l’Eglise, le ministre a écrit aux évêques de France. Je lui ai répondu en lui décrivant ce que je voyais sur Marseille. C’est-à-dire le climat de peur de personnes qui n’ont commis aucun fait délictueux mais qui se savent menacées parce qu’il leur manque un papier.
J’observe la grande souffrance de marseillais qui soutiennent ces sans-papiers et qui assistent à des scènes peu glorieuses pour la France. Je vois aussi les belles réactions de marseillais qui soutiennent ces gens. Je voit qu’on s’acharne sur des personnes qui vivent ici depuis des années .
Ce n’est pas pourtant à cause d’eux que nous avons le plus de soucis dans ce pays. Alors une politique autre de régularisation n’aurait rien de catastrophique. D’autant que je suis parfaitement d’accord avec le ministre sur le fait que la solution réside dans le co-développement, mais cela ne portera pas ses fruits en quelques mois. En attendant que fait-on ? On offre un ticket de retour aux gens qui viennent chez nous ? D’autant qu’ils ne viennent pas de gaieté de coeur, mais chassés par la misère, l’insécurité ou la guerre."
Mgr Pontier, archevêque de Marseille lors de la cérémonie des voeux à la suite de la lettre d’Hortefeux aux évêques de France.