Une tribune pour les luttes

Avec ou sans,

Le 8 décembre : non à la précarité et au chômage !

Article mis en ligne le jeudi 6 décembre 2007

Le travail, on nous bassine avec. On nous dit qu’il en faut plus,
plus pour manger ailleurs qu’aux restos du coeur, plus pour être
enfin dignes, plus pour réussir, plus pour sauver la croissance et la
France ; plus et plus longtemps pour avoir droit à une retraite, à
une allocation de chômage, pour payer le docteur et les médicaments,
le loyer et l’avocat, plus pour ne pas être un de ces assistés qui se
la coule douce pendant que les autres produisent pour lui, pour pas
mettre la honte à ses mômes, pas être un perdant. De l’assemblée
nationale au gouvernement, du yacht de Bolloré au C.A de l’Unedic et
à l’Anpe, ça passe en boucle dans les machines à boucles qui nous
enserrent. Entubage cathodique et capital partout. Il y a même des
syndicats pour soutenir ça, des faux représentants toujours prêts à
brader ce qui avait été concédé, à contribuer à toutes les
"réformes", du chômage à l’école, contre les grévistes et autres
contestataires qui disent abrogation, contre les premiers concernés
qui refusent ces lois.

Le travailler plus, on veut nous l’imposer, non seulement comme
condition de survie, devoir tout accepter à n’importe quel tarif,
mais comme croyance, on s’y réaliserait... Sauf que le travail, c’est
nous qui le faisons. Et nous ne marchons pas dans la combine. De
cachets payés au lance pierre en stages quasi gratuit, de mission
d’intérim en boulot de caissière, de bilans de compétence en période
d’essai, de fin de contrat sans droit à alloc’ en prospection free-
lance à nos frais, nous ne sommes pas des partenaires sociaux mais
des salariés confrontés à la discontinuité de l’emploi, à la
précarisation. On l’a vu avec l’Unedic et le protocole régissant
l’intermittence du spectacle, ils sont décidés à casser toute forme
de mutualisation. Ceux qui sont employés sans ouvrir droit au chômage
financent les bénéfices des employeurs et les salariés les mieux
payés dont les allocations augmentent. Ils veulent une société
d’inégalités, de concurrence, et fabriquent les outils pour
l’imposer. Toujours plus. Voilà pourquoi les intermittents et
précaires ont inventé un modèle d’indemnisation du chômage qui pose
comme base le droit à une allocation quotidienne au moins égale au
SMIC jour. Voilà contre quoi nous nous sommes battus depuis juin 2003.

Leur système ? Jouer des différences, en faire des oppositions,
tracer des frontières et nous attaquer séparément, avec ou sans
papier, avec ou sans emploi, avec ou sans parcours scolaire attesté
jusqu’au "supérieur". Nous ne sommes pas hypnotisés par les formules
du pouvoir. Nous voulons vivre. Les lycéens et les étudiants en
lutte, nous les invitons à participer à cette manifestation, un autre
pas vers d’autres possibles. Il faut en être. Pourquoi ? Parce qu’un
quart des lycéens de Seine Saint-Denis occupe déjà un emploi, parce
que la grande majorité des "étudiants" est déjà précaire, passe par
l’emploi discontinu, l’emploi déguisé en stage, le travail de
formation gratuit (sauf les boursiers... et les "fraudeurs" du RMI).
Parce que ce n’est pas demain que le capital, avec la LRU, va
investir l’étude et chercher à se soumettre la vie entière des
scolaires, c’est déjà en route. Être là, avec d’autres, c’est un
contre-pied au "travailler plus" et à la "réforme" des minima
sociaux qu’ils nous préparent (contrat unique d’insertion, disent-
ils) et un pas-de-coté hors l’isolement catégoriel de cette affaire
d’étudiants ou de jeunes et qui va bientôt se clore dont nous
bassinent les média, lorsqu’ils évoquent le conflit en cours.

Revendiquer ne serait-ce que le RMI pour les djeun’s et les diants-
diants, ça semble minable vu le montant ? De la grenaille, comme à
Villiers le Bel ? Il n’empêche, cela protègerait de certains emplois
que l’on pourrait alors refuser, ça ça compte, pour aujourd’hui et
demain, pour chacun et pour tous ; ça semble une revendication
intégrée, il n’empêche, une base matérielle pour ceux qui n’héritent
de rien, pas même de leur(s) histoire(s), c’est la moindre des
choses ; ça semble une revendication farfelue, il n’empêche, le dire
depuis l’école, c’est manifester une solidarité enfin concrète avec
les millions d’allocataires des minima et du chômage (que les
scolarisés seront aussi, par intermittence ou de façon plus durable).
On nous a assez fait savoir que ces feignasses d’assistés sont nuls,
pas employables, des parasites, si des scolarisés, pas des z’exclus,
pas des déchets sociaux, mais la ressource majeure de leur
capitalisme cognitif, disaient, sans misérabilisme ! un revenu même
si minimum, il nous le faut ("Tanguy ? Non merci !), eh bien la
stigmatisation des pauvres en prendrait un sacré coup.

Depuis près de dix ans des mouvements de précaires manifestent
chaque fin d’année contre la précarisation et pour de nouveaux
droits. Aujourd’hui, nombre de nantis reçoivent des milliers d’euros
du trésor public pendant que des millions de fauchés espèrent une
maigre "prime de noël". L’arrogance réactionnaire semble ne plus
connaître de limites. C’est à chacun, maintenant, de prendre
position, activement. Comme sur le toit du MEDEF, à la Star Academy,
au C.A de l’Unedic, au J.T de France 2, prenons parti, ne laissons
pas dire à notre place. Avec ou sans, comme dit la chanson : contre
la barbarie, groupons nous !

Vive les coordinations !

Rejoignons chômeurs et précaires dans la rue.

Rdv à 14h près du manège, sur le terre-plein de la place de la
République

Atelier Sarkozy au RMI !, coordination des intermittents et précaires

Coordination des Intermittents et Précaires d’Ile de France

http://www.cip-idf.org

Lire l’appel des organisations à l’initiative de la
manifestation (AC !, Apeis, Mncp, CGT chômeurs) ci dessous :

www.agirensemblecontrelechomage.org/spip.php ?article1603


Le gouvernement est en train de préparer une réécriture du Code du
travail qui aboutira à un démantèlement des principales dispositions
protectrices des salariés.

Parallèlement se déroule une négociation sur
la réforme du marché du travail et sur l’assurance-chômage entre le
patronat et les 5 centrales syndicales CGT, CFDT, CFTC, CGC, FO.

Celle-ci comporte pour TOUS les salariés, les chômeurs, les étudiants et
les jeunes futurs entrants sur le marché du travail des attaques d’une
gravité sans précédent, qu’il est urgent de porter sur la place publique
afin de pouvoir les combattre au mieux.

Parmi les propositions les plus
scandaleuses que le MEDEF tente d’imposer aux syndicats :

- flexibilisation du CDI et CDI dit « de mission » (que le patron
peut arrêter à tout moment pour fin de mission), séparabilité « à
l’amiable »

- possibilité pour le patron de modifier à sa guise les clauses
essentielles du contrat de travail (salaire, poste, lieu) sans qu’il y
ait en cas de refus du salarié licenciement économique

- possibilité pour lui de se débarrasser d’un salarié pour
inaptitude d’origine autre que professionnelle sans licenciement économique

- prolongation de la période d’essai (3 à 6 mois pour non cadres, 6
mois à 1 an cadres)

- désengagement financier du patronat de l’assurance-chômage et
renvoi des chômeurs aux minima sociaux payés par l’Etat et insuffisants
pour vivre

Face à ces attaques, qui se préparent dans le silence médiatique, les
organisations de chômeurs, de précaires, de stagiaires, d’intermittents,
d’handicapés, de femmes, et Solidaires ont élaboré une plate-forme
commune de revendication pour un statut de vie sociale et
professionnelle assurant pour TOUS, avec ou sans emploi, une garantie de
revenu décent référencé sur le SMIC revalorisé, et la continuité des
droits (à la retraite, à la formation qualifiante, librement choisie et
rémunérée, à un logement décent, à la santé..) et la possibilité pour
tout(e) travailleur(se) à temps partiel de passer à la demande en temps
plein. Ceci grâce à un fonds national interprofessionnel mutualisé basé
sur une nouvelle répartition des richesses (transformation de l’UNEDIC)

Parallèlement, le gouvernement prépare la fusion des ANPE et des ASSEDIC
qui, sous couvert de guichet unique pour les chômeurs, introduira le
patronat dans le nouvel organisme qui se substituera à l’ANPE dans le
suivi et l’accompagnement de ceux-ci. Les agents de l’ANPE et de
l’UNEDIC appellent le 27 novembre à une journée de grève et d’action à
laquelle nous appelons tous les salariés, chômeurs et étudiants à
apporter leur soutien.

Le 8 décembre (à 14H à République), les organisations de chômeurs AC !,
APEIS, CGT-Chômeurs et MNCP soutenus et rejoints par de nombreuses
autres organisations appellent à une manifestation contre le chômage et
la précarité et pour la justice sociale, à la quelle nous appelons tous
et toutes, chômeur(se)s, salarié(e)s, étudiant(e)s, à participer, pour
dire non à la précarité et au chômage de masse et arracher les nouveaux
droits du statut de vie sociale et professionnelle.

Nous exprimons notre solidarité envers tous les acteurs du mouvement
social actuellement mobilisés dans les luttes contre la casse sociale du
gouvernement – étudiants, professeurs et personnels des universités,
cheminots, salariés de l’ANPE et de l’UNEDIC, magistrats,
fonctionnaires, Š – et les appelons à faire converger leurs luttes car,
isolées, celles-ci ne gagneront pas facilement, alors qu’unies, elles
peuvent l’emporter.

Mobilisons-nous dans l’unité, faisons converger nos
luttes !

Le 28 novembre 2007

AC !, Act-Up, Apeis, Attac, Collectif National pour les Droits des
Femmes, Coordination des Intermittents et Précaires d’Ile de France,
DAL, Fondation Copernic, Génération Précaire, Marches Européennes, MNCP,
No Vox, OUPS, SNU-Tefi, Stop Précarité, Union syndicale Solidaires

http://www.ac-chomage.org
.

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