Le gouvernement tente de pourrir le mouvement universitaire
Par vangaet, chercheur

http://www.rue89.com/2009/03/21/le-...

Depuis maintenant plus de sept semaines, les universités sont fortement perturbées. Cette contestation prend sa source dans le mépris affiché par nos gouvernements pour le savoir et la connaissance.

Cette mobilisation sans précédent, puisque c’est la première fois qu’un mouvement social part des enseignants de l’université a réussi le tour de force d’unir des points de vue habituellement très divers. En effet, les enseignants ont été rejoints dans ce mouvement par les étudiants, les personnels techniques et administratifs, les chercheurs des grands organismes, mais aussi par beaucoup de présidents d’université et est en passe de s’adjoindre une réaction forte du monde éducatif dans son ensemble…

Or, malgré quelques agitations dans les ministères et à l’Elysée, pour l’instant point de réponse. Enfin, pas de réponses du type « débat national sur ce que devraient être nos universités » , « quelle recherche et quel enseignement supérieur pour la France au XXIe siècle ? »

Faire interpeller les manifestants en fin de cortège

Par contre depuis quelques temps, nous assistons à une autre forme de réponse : le gouvernement tente par tous les moyens de « pourrir » le mouvement universitaire, et pour ce faire tous les moyens semblent acceptables.

Nous voudrions réagir fortement aux dernières tentatives faites pour décrédibiliser un mouvement qui par son aspect sympathique et éclectique a su se rendre crédible à l’ensemble de la Nation. La dernière tentative en date à laquelle nous ayons assisté consiste à faire interpeller et parfois de manière très « violente » des manifestants en fin de cortège.

Pour comprendre les enjeux d’un tel pourrissement, il faut bien entendu se demander à qui tout cela profite et il nous semble évident que cette violence ne profitera qu’aux tenants du tout sécuritaire. Suivez notre regard !

Le gouvernement qui sait pertinemment avoir perdu toute crédibilité dans le monde de l’éducation et de la recherche a intérêt à ce que désormais les gens ne se prononcent plus sur sa politique dans le domaine mais sur une soi-disant violence.

Bien entendu, et à moins que nous ne déconstruisions ces tours de passe-passe, l’issue certaine est que la plupart des personnels de l’enseignement supérieur s’éloigne d’un mouvement que le gouvernement et donc les médias aux ordres ne vont pas tarder à qualifier de violent alors qu’il ne l’est pas.

Nous attendions une réponse du gouvernement sous la forme d’un dialogue, c’est par la violence qu’il nous répond. Faisons-lui savoir que nous ne tomberons pas dans le piège et que c’est sa responsabilité qui est engagée dans les cotés néfastes que notre mobilisation induira.

Le gouvernement devra répondre devant les étudiants inquiets pour la validation de leur année universitaire, il devra également répondre à la violence qu’il laisse monter en germe.

Voir aussi :

http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article2673

Développement de l’état policier ?
Cet article, qui s’enrichira d’autres contributions dans l’avenir, vise à regrouper tous les témoignages relatifs aux violences policières et aux méthodes d’intimidation utilisées par le pouvoir face au mouvement de lutte pour la sauvegarde de la recherche et de l’enseignement supérieur.