Une tribune pour les luttes

Nouvelle Calédonie : L’Etat français fait le choix de la matraque

Nouvelle répression antisyndicale contre l’USTKE

Ce 30 mai Incarcération de 6 syndicalistes de l’USTKE dont Gérard Jodar (président de l’USTKE). Libération des autres interpellés.

Article mis en ligne le dimanche 31 mai 2009

Communiqué de presse du 30 mai 2009

Incarcération de 6 syndicalistes de l’USTKE dont Gérard Jodar (président de l’USTKE) ce samedi 30 mai 2009 à Nouméa. Les 22 autres militants détenus viennent d’être provisoirment libérés.

L’USTKE, lors de son assemblée générale ce samedi 30 mai 2009, dénonce la décision de justice à l’origine de la détention provisoire de nos camarades, dont le président de notre organisation syndicale. Réaffirme son total soutien à nos camarades incarcérés ainsi qu’à leurs familles.

L’USTKE rappelle que toutes les pressions, interpellations et arrestations à l’encontre de nos responsables ne constitueront jamais une réponse à un conflit, que seul un protocole d’accord peut régler.

La mise en détention prolongée de syndicalistes constitue une entrave à la libre expression du droit syndical et au droit de grève. Ce qui est inacceptable et que nous n’accepterons jamais. Toutes ces agressions ne porteront jamais atteinte à la détermination de l’USTKE dans le combat juste qu’il mène aux côtés des travailleurs du Pays.

L’USTKE rappelle que sa mobilisation du jeudi 28 mai 2009, pour laquelle ont été jugés nos camarades, avait pour seul objectif de relancer les négociations afin d’aboutir à la résolution du conflit Aircal qui n’a que trop duré.

Constatant l’absence d’évolution dans ce dossier malgré la grève générale de jeudi dernier, l’interpellation et le maintien en détention prolongée de nos militants ce samedi 30 mai 2009, l’USTKE interpelle, le délégué du Gouvernement représentant l’Etat Français et la direction d’Air Calédonie sur leurs responsabilités dans le pourrissement du conflit et dans la dégradation du climat social dans notre Pays.

Tous les auteurs responsables de cette situation se trompent en pensant qu’une telle répression est de nature à paralyser notre organisation syndicale qui d’ores et déjà appelle toutes ses structures sur l’ensemble du Pays à se tenir mobiliser dans l’attente d’un appel qui sera lancé par le Bureau Confédéral de l’USTKE.

Le Bureau Confédéral


Vendredi 29 mai 2009

Affrontement avec la police et 27 syndicalistes interpellés

CONFLIT D’AIR CALEDONIE

L’USTKE avait lancé un mot d’ordre de grève générale de 24 heures le jeudi 28 mai, suite au conflit d’Air Calédonie compagnie domestique locale, qui assure le transport intérieur (grande terre/Iles Loyautés) pour dénoncer le refus du dialogue social au sein de l’entreprise et la remise en cause des libertés syndicales. Ce conflit en cours, perdure depuis 2 mois et demi faute de dialogue avec la direction d’Air Calédonie qui refuse catégoriquement les propositions avancées par le syndicat sans jamais négocier.

Cette journée de mobilisation générale qui se voulait pacifique et non violente avait pour but, par une présence massive des militants à l’aérodrome de Magenta, de ramener la direction d’Air Calédonie à la table des négociations et de trouver une issue dans un conflit qui n’a que trop duré au détriment des usagers de la compagnie.

A plusieurs reprises, les camarades grévistes présents devant l’entreprise se sont faits délogés par les forces de l’ordre alors qu’il n’y avait aucune entrave au service public et à la libre circulation. Nos camarades ont mené leur grève depuis le début dans le respect du service public et des usagers.

Une fois de plus, la réponse de l’Etat a été la répression policière avec attaque violente des forces de l’ordre, gendarmes mobiles et GIPN contre les militants, la criminalisation du droit syndical et de l’exercice du droit de grève.

Nous dénonçons les propos et l’attitude du délégué du gouvernement qui qualifie l’action syndicale de banditisme et l’USTKE de preneur d’otages : ce même Etat qui fait du dialogue social, son credo dans les instances locales et qui, dans la réalité, pratique la répression policière. Depuis le début du conflit (un peu moins de 3 mois maintenant), il n’a fait preuve d’initiative, dans la recherche de solution acceptable, se complaisant dans la manipulation de l’opinion publique pour justifier son action et contribuer ainsi au pourrissement du conflit.

Vingt sept militants dont le président Gérard Jodar, des membres du bureau confédéral et des responsables de fédérations sont aujourd’hui en garde à vue qui pour certains sera prolongée. D’autres sont dans l’attente du bon vouloir du parquet de Nouméa qui doit décider de leur comparution immédiate ou de leur convocation ultérieure devant le Tribunal Correctionnel.

Après la répression policière, la répression judiciaire comme seule réponse !

A l’issue de ce cette forte mobilisation dans le cadre de la grève générale de 24 heures lancée par le Bureau confédérale, l’USTKE dénonce l’absence de dialogue social, la répression systématique par les forces de l’ordre des mouvements de grève de notre organisation, la criminalisation de l’action syndicale et de l’exercice du droit de grève.

Cette mobilisation de masse des travailleurs n’ayant pas permis de faire évoluer la situation dans un conflit qui s’éternise, les responsables de cet échec assumeront les conséquences des prochaines mobilisations à l’échelle du Pays.

En conséquence l’USTKE appelle tous ses adhérents à rester à l’écoute et à s’organiser en vue d’une manifestation d’envergure dans le Pays. Un ultimatum fixé jusqu’au 5 juin prochain est donné pour que soit réglé le conflit Aircal. Passé ce délai, l’USTKE appellera toutes les structures de son organisation à une grève générale illimitée sur l’ensemble du Pays.

Le Bureau Confédéral de l’USTKE

Article rédigé par l’USTKE le vendredi 29 mai 2009


Communiqué de la CGT

Nouvelle Calédonie : L’Etat français fait le choix de la matraque

Une fois encore, c’est par l’intimidation que l’Etat français tente de régler les conflits sociaux en Nouvelle Calédonie.

Il est vrai que le Haut Commissaire de la République a peu d’estime pour les syndicalistes de l’USTKE qu’il qualifie publiquement de voyous et de bandits. Il n’a donc pas hésité ce jeudi à envoyer les forces de l’ordre contre les militants de l’USTKE venus apporter leur soutien à une salariée de la compagnie Air Calédonie menacée de licenciement.

Selon les témoins, l’action de la police a été particulièrement violente et s’est soldée par l’arrestation des dirigeants de l’USTKE placés en garde à vue. Force est de constater que cette tentative d’intimidation intervient quelques semaines après la progression des indépendantistes lors du scrutin du 10 mai dernier concernant les élections provinciales.

La CGT tient à dénoncer une nouvelle fois la répression inacceptable de l’Etat français et le coup de force à propos de cette action syndicale, alors qu’auraient du s’ouvrir des négociations. Elle exige la libération immédiate des syndicalistes, ainsi que l’arrêt des poursuites judiciaires.

La CGT apporte son soutien à l’USTKE et assure les militants de l’USTKE emprisonnés, de son entière solidarité.

Montreuil, le 28 mai 2009

http://solidaritekanaky.org

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Vos commentaires

  • Le 8 juin 2009 à 06:22, par Spirit En réponse à : Nouvelle répression antisyndicale contre l’USTKE

    usager en terre kanaky n’admet pas le combat entre peuple de la kanaky favorisant ainsi la répression au dire de certains(non kanak), investir des lieux pour permettre de s’affirmer et commettre des délits n’est pas un combat et combien même cela fait parti de l’histoire de nos vieux outils indispensable à l’économie, la santé, aux tourismes et l’emploi local créer des problèmes n’arrange pas les solutions, avant tout te chose le respect et l’humilité qui marche avec les mots coutume et religion sont les racines mêmes d’un kanak. Et vouloir allez au devant des chefs coutumiers et proclamer et écrire des obsénités et déja bani par les esprits de nos coutumes "marché dans l’ombre en espèrant avoir la foie " et déja limité dans le temps remerciment à l’Etat de son juste milieu.
    Spirit

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