Une tribune pour les luttes

Maltraitance des enfants de sans-papiers, RESF devant Notre-Dame

Article mis en ligne le lundi 21 septembre 2009

RESF a repris dimanche dernier 20 septembre, ses rassemblements hebdomadaires sur le Parvis de Notre-Dame de Paris.
Inspirée de l’action des Folles de la place de Mai sous la dictature des généraux en Argentine, cette initiative vise à attirer l’attention sur les violences inacceptables faites aux enfants de sans papiers, arrêtés en famille, internés en centre de rétention, parfois expulsés et aux jeunes majeurs sans papiers priés de déguerpir à leur 18e anniversaire.
Cette manifestation intervient en outre dans un contexte où le président de la République et son collaborateur Besson s’acharnent particulièrement contre les enfants : destruction annoncée de la « Jungle » de Calais qui « abrite » nombre de mineurs à qui l’Etat français refuse tout secours et
suppression de la fonction de Défenseure des enfants.

Trois rassemblements sur le parvis de Notre-Dame ont déjà eu lieu en août. Ils ont été ensuite déplacés suite à l’intervention du Recteur de la cathédrale Notre-Dame qui, bien que solidaire des sans papiers, estimait la forme et les conditions de notre action inappropriées.
Une délégation du RESF a depuis lors été reçue par le Recteur de Notre-Dame, Monseigneur Jacquin. Les conditions et les horaires des rassemblements ont été définis avec lui. Ils auront lieu chaque dimanche de 16h à 17h sur le parvis de la cathédrale et face à la préfecture de police devant lesquelles seront brandies par les personnalités que nous invitons à se joindre à nous, des photographies d’enfants et de familles victimes de la politique migratoire du gouvernement.

Ces rassemblements se poursuivront jusqu’au 20 novembre, anniversaire de la signature par la France de la Convention internationale des droits de l’Enfant que la gouvernement ne manquera sans doute pas de saluer alors qu’il place des enfants, parfois tout petits, dans ses prisons administratives et prive tant d’autres de leur père ou de leur mère.

Etaient notamment présent le dimanche 20 septembre :

Nadia Allouche, française, sourde, communiquant en langue des signes, privée depuis le 7 mai de son mari, Mohamed, expulsé en Tunisie qui témoignaitde ce qu’est devenue sa vie a et celle de son fils de 11 ans.

Gérard Aschiéri (Secrétaire général de la FSU), Florence Aubenas, Martine Billard (Députée écologiste, 1ere circ. Paris), Nicole Borvo (Sénatrice de Paris, PCF), Jacques Boutault (Vert, Maire du 2e arrt de Paris), Patrick Désiré (Secrétaire général UNSEN-CGT), Jean-Pierre Dubois (Président de la LDH), Pauline Fauconnier (SGEN-CFDT), Sylvain Goldstein (MRAP 93), Dominique Grange (Artiste), Claire Grover (Les Verts), Bernadette Hétier (Co-présidente du MRAP), Pierre Laurent (Coordinateur national PCF), Mireille Mendès-France (Secrétaire générale de l’association Mémoire-Vérité-Justice), Omar Slaouti (NPA) Danielle Simonnet (Membre de la direction du PG), Emmanuel Terray (Professeur à l’EHESS), Claire Villiers (Vice-présidente Conseil Régional Ile-de-France)

http://www.educationsansfrontieres.org/


COMMUNIQUE RESF 16 septembre 2009

La suppression envisagée par le gouvernement de la Défenseure des enfants serait une atteinte supplémentaire aux droits des enfants, entre autres des enfants de sans papiers.

En effet, les interventions en faveur des enfants de familles sans papiers représentent numériquement la deuxième raison des actions de la Défenseure des enfants. Elle a été amenée, maintes et maintes fois, à interpeller les préfets ou les ministres sur des situations individuelles de mineurs isolés, d’enfants internés en zone d’attente, d’enfants placés en rétention et menacés d’expulsion, ou privés d’un de leurs parents, voire, parfois, des deux, laissés livrés à eux-mêmes pour certains. Du fait de son statut, ses interventions ne sont que rarement rendues publiques. Mais, elles constituent un frein à l’arbitraire de certaines préfectures et de certains services de police, tentés d’ignorer les droits de l’enfant pour atteindre les objectifs chiffrés d’expulsions qui leur sont assignés.

En outre, la Défenseure des enfants est amenée à prendre position sur les questions qui touchent aux intérêts des enfants. Ses prises de position et ses rapports ne confortent pas toujours les positions gouvernementales. C’est peut-être aussi ce que le gouvernement entend maintenant lui faire payer.

La meilleure preuve de son efficacité même relative est la volonté du gouvernement de la supprimer.

A quelques semaines de la commémoration de la signature de la Convention internationale des droits de l’Enfant, Monsieur Sarkozy décide la suppression de la Défenseure des enfants ! Le symbole est éloquent ! C’est l’hommager du vice à la vertu et même que la politique d’immigration de ce gouvernement est incompatible avec le respect des droits fondamentaux.

Contacts : Armelle Gardien 06 89 49 48 47, Jean-Michel Delarbre 06 89 30 86 15 Richard Moyon 06 12 17 63 81

Retour en haut de la page

Vos commentaires

  • Le 27 septembre 2009 à 23:25 En réponse à : Maltraitance des enfants de sans-papiers, RESF devant Notre-Dame

    Etait aussi présente au moins une autre femme d’expulsé et peut-être plus. L’idée est qu’elles sortent de l’invisibilité, donc qu’elles soient interviewées par les journalistes.

    Pourquoi ne parlez-vous que des élus et des personnalités ? Ils sont déjà sur la place publique.

    Bien sincèrement,
    Muriel Wolfers, RESF Montreuil

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Thèmes liés à l'article

Sans-papiers c'est aussi ...

0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | ... | 925