Une tribune pour les luttes

Evénements de Poitiers : une justice sous pression sécuritaire ?

1000 personnes en soutien aux emprisonnés ont pu défiler dans le calme me : malgré les provocations policières .
La mobilisation continue : rassemblement pacifique et musical : Samedi 24 octobre, à 14h00, devant le Palais de Justice de Poitiers

Article mis en ligne le mercredi 21 octobre 2009

Mercredi 21 octobre 2009

Après le rassemblement pacifique qui a réuni 1000 personnes samedi 17 octobre, Après la manifestation solidaire organisée le lundi 19 par le Collectif anti-répression de Poitiers, Le mouvement doit absolument se poursuivre et s’amplifier :
pour la libération de Jean-Salvy et Samuel
pour la révision de toutes les condamnations qui font suite aux évènements graves du 10 octobre.

Avec eux, jeudi matin Jeudi matin, à 9h, Samuel, Jean-Salvy et Patrick seront présentés devant la Cour d’appel de Poitiers qui examinera la demande de mise en liberté présentée par leurs avocats. Si leur demande de mise en liberté est rejetée, ils pourraient rester incarcérés jusqu’au procès en appel (dont nous ne connaissons pas encore la date). Jeudi matin, nos amis doivent savoir que nous sommes avec eux, solidaires et nombreux.

En une semaine, ce sont plus de 2000 signataires qui ont rejoint notre appel sur internet (http://5237.lapetition.be/) Notre blog de soutien compte désormais plus de 10 000 visites. (http://soutiensametjeansalvy.over-blog.org) Nous recevons chaque jour des dizaines de messages de soutien, qui nous encouragent à ne pas baisser les bras.

Du bruit pour la Justice Cet élan de solidarité autour d’une telle injustice doit continuer à résonner dans tout le pays... Nous aimerions former une grande chaîne humaine autour du Palais de Justice, emmenés par des musiciens, avant d’avancer jusqu’à la Place de la Liberté. Il faut que notre désir de Justice soit entendu ! C’est pourquoi, après le rassemblement silencieux de samedi dernier, nous appelons à un nouveau rassemblement pacifique et musical :

Samedi 24 octobre, à 14h00, devant le Palais de Justice

Quelle que soit l’issue de la demande de mise en liberté de jeudi, nous devrons rester mobilisés, et informer toujours davantage, jusqu’à l’ouverture du procès en appel. Il nous faudra également veiller au sort des autres inculpés. Au delà, nous devrons continuer à informer, à encourager un engagement citoyen et une vigilance de chacun si de telles injustices venaient à se multiplier dans le pays. Nous considérons que la situation est très grave. Nous encourageons chacun à relayer l’information et à mobiliser toujours davantage.

Pour Jean-Salvy, pour Samuel, pour les autres inculpés, Pour tous les citoyens qui croient encore en la justice de notre pays, Restons mobilisés ! Le mouvement continue !

Le Comité de soutien.

soutiensametjeansalvy chez gmail.com


Samedi 17 octobre 2009

1000 personnes ont défilé samedi dans les rues de Poitiers en soutien aux huit personnes jugées après les violences commises samedi dernier dans la ville.

Selon plusieurs témoins, la manifestation, à laquelle participaient plusieurs élus, s’est déroulée pacifiquement derrière une seule banderole : "Liberté pour eux, justice pour tous".

Un incident a éclaté au parc de Blossac, terme de la manifestation, lorsque des policiers ont voulu interpeller une personne. Plusieurs autres personnes se sont alors interposées, ce qui a entraîné quatre interpellations.

Le père d’un jeune homme condamné cette semaine pour les violences du week-end dernier a alors lancé un appel au calme. Il a demandé à chacun de déposer les pancartes avec des photos des condamnés que brandissaient un certain nombre de manifestants afin d’éviter toute équivoque avec les forces de l’ordre, ont rapporté des témoins.


Dimanche 18 octobre 2009

Poitiers : des innocents en prison : UN RASSEMBLEMENT SOLIDAIRE ET SEREIN .

(...)"Au moment où nous sommes arrivés à Blossac, les policiers étaient là. Nous avons appris que 5 bus de CRS nous attendaient également au Rond point de l’Eglise Notre-Dame. Le cordon de policiers présents devant nous devant le monument de la Résistance, flash-balls à la main, le visage tendu, attendaient visiblement qu’un incident ait lieu pour intervenir. En les voyant, un homme d’une soixantaine d’année que le rassemblement avait réellement bouleversé à lancé pour protester à leur angoissante présence : « Vous êtes des papons. Y’a pas de justice ». Un policier a alors lancé : « arrêtez-le ! ». Il a voulu s’enfuir mais trois policiers l’ont poursuivis. Sa femme en pleurs, a dit : « Il ne va pas bien, il est cardiaque ».

La foule, sans aucune violence physique, s’est indignée. Nous avons protesté et avons suivi les policiers qui emmenaient l’homme, avant de nous voir tous enfermés dans le parc de Blossac, les policiers en ayant fermé les immenses grilles. L’homme a été conduit au poste de Police accompagné de trois hommes qui ont tenté de s’interposer. A l’heure qu’il est, ils ont été libéré. Nous resterons vigilants quant aux éventuelles poursuites contre les quatre personnes qui ont été arrêtées aujourd’hui.

Toutefois, nous ne rentrerons pas dans le jeu de ceux qui n’attendaient qu’une chose : que notre rassemblement tourne mal pour décrédibiliser nos actions et nous assimiler à des casseurs.

Retenons de cette journée ce qu’elle a été : une impressionnante mobilisation calme et sereine, un émouvant moment de soutien à nos amis, un vibrant appel à la justice.

Pour Jean-Salvy, pour Samuel, pour les autres inculpés,
Pour tous les citoyens qui croient encore en la justice de notre pays,
Restons mobilisés ! Le mouvement continue !

Continuons à informer nos contacts :

Les infos à suivre sur le blog :

http://soutiensametjeansalvy.over-blog.org/

Signez l’Appel à leur libération : http://5237.lapetition.be

Communiqué du Comité de Soutien à Samuel


Communiqué du Syndicat de la Magistrature et du Syndicat des Avocats de France.

Evénements de Poitiers : une justice sous pression sécuritaire ?

Samedi 10 octobre, le centre ville de Poitiers a été l’objet d’importantes
dégradations à la suite d’une manifestation organisée de longue date par un
« collectif anticarcéral ».

Sans doute pour faire oublier les carences manifestes du dispositif
d’encadrement prévu par la préfecture de la Vienne, le ministre de l’Intérieur
s’est empressé de suggérer à la justice de sanctionner « durement » les
auteurs de ces dégradations.

Manifestement, le message a été parfaitement entendu par le parquet de
Poitiers qui a immédiatement déféré en comparution immédiate les quelques
manifestants interpellés. Le choix de cette option procédurale –
singulièrement expéditive mais particulièrement adaptée pour surfer sur
l’émotion – caractérise la soumission de plus en plus fréquente des autorités
de poursuites aux injonctions de l’exécutif.

Comment comprendre autrement l’utilisation de cette procédure d’urgence
alors qu’une information judiciaire a été simultanément ouverte du chef de
participation à un attroupement armé ? De même, comment interpréter
différemment l’appel interjeté par le procureur de la République de Poitiers
des condamnations déjà très sévères prononcées par le tribunal
correctionnel ?

Au surplus, le parquet a fait le choix de poursuivre séparément chacune des
personnes interpellées dans l’intention manifeste de briser toute tentative de
défense collective lors d’une audience qui a duré de 16 h à 2 h du matin, de
manière à empêcher l’exercice d’une justice sereine et le déroulement
équitable du procès.

Mais, au-delà de ce nouvel épisode d’instrumentalisation de la justice, cette
affaire pose également la question de la surenchère sécuritaire. Fidèle à cenouvel usage qui consiste à durcir la législation pénale au moindre fait divers,
Brice Hortefeux a annoncé rien moins que la dissolution de « groupuscules »
« d’ultra gauche », la réactivation du projet de loi sur les bandes, la réécriture
du fichier EDVIGE et la généralisation de la vidéosurveillance.

Le Syndicat de la magistrature et le syndicat des avocats de France
dénoncent avec force cette exploitation idéologique des faits divers et son
corollaire insupportable : la mise au pas de l’institution judiciaire.

Contacts :

SM : 0148054788 SAF : 0142820126

Retour en haut de la page

Vos commentaires

  • Le 20 octobre 2009 à 17:16, par Christiane En réponse à : A Poitiers, la réponse judiciaire contre les casseurs est critiquée

    LE MONDE | 20.10.09

    Ls tags ont été vite effacés, notamment l’étonnant slogan sur le baptistère Saint-Jean "Omnia sunt communia" - version abrégée de la locution latine. "En cas d’extrême nécessité, ce que le monde produit doit être mis en commun." Poitiers ne porte plus de traces des incidents qui ont marqué la manifestation du 10 octobre organisée contre la nouvelle prison de Vivonne par des groupes autonomes issus de la mouvance dite "ultra-gauche". Reste que la ville n’est pas apaisée.

    Pour la deuxième fois en trois jours, près d’un millier de personnes se sont réunies dans le centre-ville, lundi 19 octobre, en "solidarité avec les inculpés" - huit personnes condamnées en comparution immédiate dont trois à des peines de prison ferme avec mandat de dépôt. Le procureur, qui avait requis des condamnations plus lourdes, a fait appel.

    A la sidération provoquée dans la population par les actes de violence du 10 octobre a succédé une certaine émotion face à la réplique judiciaire dans une ville qui compte 25 000 étudiants pour 91 000 habitants. "Tout a été très vite, on n’a même pas pu avoir une vision globale des dossiers", déplore Me Simone Brunet, avocate de trois des condamnés.

    (...)

    Inquiétude aussi parmi les jeunes du collectif numéro 23, installé dans une ancienne usine transformée en un lieu d’activités artistiques. Le 10 octobre au soir la police y est intervenue de façon vigoureuse, alors que des débats et un concert devaient y clôturer la "journée anti-carcérale" et qu’une cinquantaine de personnes se trouvaient sur place. "Ils ont sorti tout le monde dans la cour les mains sur la tête, puis ils nous ont pris un par un en photo jusqu’à 1 h 30 du matin", raconte Aurélien, 30 ans.

    Très peu, parmi les responsables, étaient allés à la manifestation. "Ce lieu, c’est quatre ans de bataille, on ne va pas être "ultra-gauchistes" pour faire plaisir à Hortefeux", souligne Louis, 23 ans. La police a perquisitionné les étages et fait chou blanc. Le collectif, lui, a décidé d’organiser, dimanche 25 octobre, un repas de quartier pour fêter son troisième anniversaire et tourner la page de l’intervention policière.

    Isabelle Mandraud et Caroline Monnot (Poitiers, envoyées spéciales)

    http://www.lemonde.fr/web/imprimer_...

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Thèmes liés à l'article

Répression c'est aussi ...

0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | ... | 1270