« Etant donnée la supériorité des valeurs occidentales, celles-ci vont conquérir de nouveaux peuples. Cela s’est déjà produit avec le monde communiste et une partie du monde islamique, mais malheureusement, une partie de ce dernier est restée 1400 ans en arrière. »
Silvio Berlusconi, 26 septembre 2001
Alors que nous sommes des millions à avoir manifesté sur les cinq continents contre la guerre de George W. Bush, on essaie de nous faire croire à un "choc des civilisations".
Il serait difficile pour les Maitres du Monde d’avouer que les atrocités commises en Irak, en Afghanistan, en Tchétchénie, en Palestine... sont dues à la rivalité des multinationales et des puissances impérialistes pour le contrôle de la planète et de ses richesses. Les principaux médias ont donc désigné un nouveau bouc-émissaire après l’effondrement des régimes dits communistes. Après le péril rouge, le péril vert...Ce sont pourtant les mêmes qui s’approprient aujourd’hui les richesses pétrolières de l’Irak, qui soutiennent la politique coloniale d’Israël dans la région au mépris des doits des peuples à disposer d’eux mêmes, et qui ont favorisé l’émergence d’Oussama Ben Laden à travers la CIA.
A l’inverse d’un Occident censé incarner le progrès et la démocratie, l’islam est présenté comme une nouvelle figure de la barbarie. Dés lors, la guerre sans limites de Bush, de Sharon et de Poutine est justifiée par la lutte contre le terrorisme islamique. Et en France, peu importent le chômage et les discriminations qui frappent les quartiers populaires, peu importent les politiques libérales qui depuis des années sapent les services publics, remettent en cause le droit à l’éducation, à la santé, au logement : nous sommes tous appelés à nous enrôler dans la grande croisade de la liberté contre... contre qui au fait ?
Le dernier livre d’Alain Gresh propose d’examiner ces questions d’un peu plus près. Ce sera l’occasion d’ouvrir un débat essentiel pour l’avenir du mouvement altermondialiste, et pour tous ceux qui s’opposent à la guerre sans limites.