En début de semaine, la Déléguée générale de la Palestine auprès de l’Union européenne voyait annuler, sous la pression du Crif, un colloque sur le Proche-Orient qu’elle devait tenir avec l’ancien résistant et déporté Stéphane Hessel à l’Ecole Normale Supérieure de Paris (Voir article ci-dessous Mille Bâbords 16248).
Hier, c’est la ville de Marseille qui annulait d’une conférence qui devait avoir lieu à l’école municipale des beaux-arts demain.
Leïla Shahid, déléguée générale de Palestine auprès de l’Union européenne, devait participer à une journée d’études sur l’écrivain Jean Genet, organisée par l’école et le centre international de poésie de Marseille (CIPM).
C’est en effet en qualité d’ancienne amie intime du célèbre écrivain, que Leïla Shahid devait intervenir, à l’invitation du centre international de poésie de Marseille, aux côtés de l’essayiste René de Ceccatty et du directeur littéraire Albert Dichy. Une manifestation littéraire organisée dans le cadre du centenaire de la naissance de Jean-Genet.
Dans un courrier envoyé au directeur de l’école, la ville évoque « des problèmes de sécurité » concernant la venue de Leïla Shahid, et demande « d’annuler la manifestation ». « C’est scandaleux, et l’argument de la sécurité est fallacieux », estime Emmanuel Ponsard, directeur du CIPM. Ce dernier indique que la ville n’a pas « la charge de la sécurité » et que la préfecture avait été avertie.
Sans compter qu’on se demande qui pourrait en vouloir à l’intégrité physique de Leïla Shahid ainsi qu’à celle d’une poignée d’intervenants venants disserter de l’oeuvre de Jean-Genet.
Les conférences se dérouleront finalement demain jeudi à la maison de la Région, 61 la Canebière, de 10h à 17h, et vendredi au CIPM.