http://www.ldh-france.org/Censure-d-une-exposition-au-Centre
Censure d’une exposition au Centre de la mémoire d’Oradour
La cour d’appel de Limoges, saisie par deux des huit petits-enfants de l’industriel Louis Renault, a condamné, le 13 juillet 2010, le « Centre de la mémoire » d’Oradour-sur-Glane, en Haute-Vienne, à retirer de son exposition permanente une photo (présente depuis 1999) de cet industriel entouré d’Hitler et Goering.
La Ligue des droits de l’Homme considère que ce n’est pas le rôle de la justice d’imposer des choix aux responsables d’une exposition historique qui en avaient la charge et dont ils assument la responsabilité. S’il est toujours légitime de contester certains d’entre eux (notamment, en l’occurrence, eu égard à la date de la photo, prise au salon de l’auto de Berlin de février 1939, ou à sa légende), cela ne peut déboucher que sur des critiques publiques ou des demandes de débats ou d’autres explications et non sur des décisions judiciaires de censure. Il ne revient pas à la justice d’écrire l’histoire.
Cette décision est d’autant plus choquante qu’elle est révélatrice d’une tendance actuelle à chercher à passer sous silence ou à minimiser les responsabilités des collaborateurs français des nazis durant l’Occupation.
Les efforts des deux descendants de Louis Renault auxquels cette décision a malencontreusement fait écho visent manifestement à masquer ou à justifier son comportement. Ils sont symptomatiques de tentatives de s’opposer au libre débat des historiens sur la question de la collaboration des milieux patronaux français avec l’occupant nazi, et à la diffusion de travaux de ceux d’entre eux qui mettent en lumière ses étapes et leurs conséquences.
Paris le 3 mars 2011
Pour info :
Face à une nouvelle entreprise négationniste
de réhabilitation de Louis Renault
Les militants syndicaux et politiques des usines Renault
réclament un droit de réponse
CONFERENCE DE PRESSE avec :
Michel Certano, Aimé Halbeher et Roger Sylvain
et la participation d’Annie Lacroix-Riz, historienne
LUNDI 7 MARS à 11 heures
Face à la porte historique de Billancourt
Place Jules Guesde (ancienne Place nationale)
BOULOGNE-BILLANCOURT
(Métro Marcel Sembat)
DEVANT une nouvelle et intolérable tentative de réhabilitation de Louis Renault, condamné pour collaboration avec l’ennemi de portée nationale.
( Huit pages sur le sujet ont déjà paru dans le Monde Magazine du 8/01/2011.
Le Journal Télévisé du 20 heures de David Pujadas du 2/03/2011 sur la chaîne publique France 2 est allé dans le même sens.)
Initiative face au refus de ces deux médias de donner suite au droit de réponse des trois syndicalistes historiques :
Comme ils ont eu à le faire plusieurs fois durant leur longue carrière chez Renault (plus de 40 ans), Michel Certano, Aimé Halbeher et Roger Silvain, en tant qu’ouvriers et responsables syndicaux et politiques, soutenus par Annie Lacroix-Riz, historienne spécialiste de la collaboration économique pendant la deuxième guerre mondiale, démontreront preuves à l’appui la légitimité de l’ordonnance de nationalisation du 16 janvier 1945, votée par l’assemblée nationale provisoire et signée par le général de Gaulle, instituant la nationalisation ainsi que la confiscation des biens et participations de Louis Renault, parce que les usines Renault avaient constitué un instrument entre les mains de l’ennemi. Cette décision d’État fut d’ailleurs confirmée à l’issue de différents procès engagés par la famille au cours des années suivantes.