Avec les liens
http://www.lesmotsontunsens.com/sar...
15 mars 2011
Alors que le Japon est à deux doigts d’une catastrophe nucléaire majeure, que le monde entier retient son souffle, Nicolas Sarkozy n’a pas résisté à la tentation de vanter la technologie française... à tort !
Atomes crochus
"Si on a perdu des marchés et des appels d’offres, c’est parce qu’on est les plus chers. Et si on est les plus chers, c’est parce qu’on est les plus sûrs !" s’est vanté notre président lors d’une réunion à huis clos des dirigeants UMP à l’Élysée.
"L’EPR, je connais bien le chantier, j’y suis allé plusieurs fois. Je suis désolé de dire ça, mais on a la double coque ! Le principe de la double coque, c’est que si un Boeing 747 s’écrase sur une centrale, le réacteur n’est pas touché", s’est-il félicité. Cocorico !
L’enfer du décor
Actuellement, aucun EPR n’est en activité. Trois sont en projet ou en tout début de construction, un à Penly (Seine-Maritime) et deux en Chine. Deux sont en construction avancée, en Finlande et à Flamanville (Manche). Le premier accuse quatre années de retard. Oups. Son coût, initialement estimé à 3 milliards d’euros, atteindrait finalement le double... il y a d’ailleurs tout lieu de penser que la différence sera à la charge du contribuable français ! Le second chantier de Flamanville, commencé fin 2007, compte déjà un an de retard et 2 milliards d’euros de surcoût. Sans parler du coût du démantèlement, totalement occulté jusqu’à présent. Autant dire que l’EPR est un gouffre financier qui coûtera cher, très cher... mais c’est pour plus de sécurité, dixit Nicolas Sarkozy.
A "double coque", double coquille...
En 2003, le Réseau Sortir du nucléaire a publié un rapport "confidentiel défense" d’EDF, d’où il ressort... que l’EPR ne résisterait probablement pas au crash d’un avion de ligne. 2003, c’est loin, et Nicolas Sarkozy a eu le temps d’oublier. Nous ne pouvons pas lui demander d’être parfait, non plus.
Un peu plus récent. Le mois dernier, EDF a annoncé avoir découvert une inquiétante "anomalie" de série sur 34 de ses réacteurs. En cas de fuite importante du circuit primaire, le circuit de refroidissement d’urgence pourrait s’avérer incapable d’empêcher la fusion du coeur. Exactement ce qu’il se passe actuellement au Japon ! Mais Nicolas Sarkozy n’a pas encore dû être informé. L’erreur est humaine... et la catastrophe, nucléaire.
Aux États-Unis, l’EPR a d’ailleurs été temporairement recalé pour cause de... sécurité défaillante. En cause, une faille structurelle dans le système de sécurité du réacteur détectée par l’autorité de sûreté nucléaire... britannique. En France, personne n’avait rien vu.
Bref, un cocorico qui tombe à brûle-pourpoint !
14 mars 2011
http://www.sortirdunucleaire.org/in...
Le Réseau "Sortir du nucléaire" déplore le triomphalisme déplacé et l’incompétence du Président Sarkozy
Alors que des millions de Japonais souffrent dans leur chair du tremblement de terre et du tsunami qui ont ravagé la côte est du Japon le 11 mars dernier, et que les cœurs de trois réacteurs nucléaires incontrôlables sont entrés en fusion, provoquant des explosions et des rejets radioactifs massifs, Nicolas Sarkozy fanfaronne sur la sûreté du réacteur EPR en affirmant ce matin que "si un Boeing 747 s’écrase sur une centrale, le réacteur n’est pas touché". [1]
Le Réseau « Sortir du nucléaire » a pourtant rendu public en 2003 avec d’autres associations, un document « confidentiel défense » d’EDF, démontrant que le réacteur nucléaire EPR ne résisterait pas au crash d’un avion de ligne [2], pas plus qu’aucun autre réacteur nucléaire au monde.
Le Réseau "Sortir du nucléaire" souligne combien il est insensé de vanter la sécurité d’un réacteur qui n’a jamais fonctionné et dont les défauts de construction sont légion. L’EPR est surtout connu pour ses retards à la livraison, des surcoûts qui se chiffrent en milliards d’euros et l’utilisation prévue d’une quantité record du combustible au plutonium qui en ferait le réacteur le plus dangereux au monde, s’il devait jamais voir le jour. Non, Monsieur le Président, la nationalité d’un réacteur ne change rien à sa dangerosité structurelle.
Evoquant l’industrie nucléaire française, le Président a déclaré "si on est les plus chers, c’est parce qu’on est les plus sûrs !". Nicolas Sarkozy doit ignorer la dernière révélation d’EDF : 19 réacteurs français possèdent des générateurs de secours qui ne démarreraient pas en cas de besoin. [3] A coup sûr il ignore aussi que la catastrophe nucléaire japonaise a été enclenchée par la défaillance de générateurs de secours et des injections de sécurité.
Nicolas Sarkozy se distingue à nouveau par son cynisme et son incompétence en matière de nucléaire.
Plus que jamais, il est temps de sortir du nucléaire !
Notes :
(1) rapporte le Parisien dans un article publié le 14.03 :
http://www.leparisien.fr/politique/quand-sarkozy-vante-le-nucleaire-francais-le-plus-sur-du-monde-14-03-2011-1358543.php
(2) Le document « confidentiel défense » d’EDF est téléchargeable à cette adresse : http://www.sortirdunucleaire.org/sinformer/themas/epr-confidentiel/DGSNR-EDF.pdf
(3) http://www.sortirdunucleaire.org/actualites/communiques/affiche.php?aff=760
Vos commentaires
# Le 15 mars 2011 à 15:26, par Christiane En réponse à : Sarkozy, président hyper-(radio)actif
Ce n’est comme toujours qu’un représentant de commerce m’as-tu-vu. Et dire qu’on l’a élu et qu’on le réélira peut-être...