Une tribune pour les luttes

Jeudi 24 mars 2011 : au moins une centaine de morts à Daraa et dans ses environs, tués par la police.
Assad fait un geste.

Solidarité avec la révolte de la dignité à Daraa et en Syrie

Rassemblement mercredi 23 mars 2011 de 15h00 à 18h00 à Paris à coté de l’ambassade de Syrie – Paris 75007
+ "Yémen, Bahreïn, Syrie : l’ONU exhorte à cesser la répression"

Article mis en ligne le jeudi 24 mars 2011

Jeudi 24 mars 2011, 17h.

Manifestations à Deraa en Syrie, Assad fait un geste

Jeudi, 20.000 personnes au moins se sont rassemblées dans le cimetière sud de Deraa pour les funérailles de plusieurs manifestants tués la veille, selon des témoins. Le cortège s’est mué en manifestation politique. "Le sang des martyrs ne sera pas versé en vain", ont scandé les participants.
Si la présence de la police secrète et de la police spéciale, en uniforme noir, était plus visible que depuis le début des troubles, vendredi dernier, l’armée était en retrait.
Mais d’après des témoins, plusieurs centaines de soldats armés de fusils automatiques AK-47 ont fait leur apparition, patrouillant sous la pluie dans les rues de la ville, et des dizaines étaient en faction aux principaux carrefours pour empêcher les rassemblements publics.

Confronté à cette révolte populaire sans précédent depuis plus de 20 ans, le président Bachar al Assad a fait savoir qu’il n’avait pas donné l’ordre de tirer sur la foule à Deraa.
Les revendications des habitants de Deraa, ville du sud de la Syrie théâtre de manifestations antigouvernementales, sont "légitimes", a déclaré sa conseillère, Bouthaïna Chaabane. « La Syrie va étudier l’annulation de la loi sur l’état d’urgence » décrété dans le pays à l’arrivée au pouvoir du parti Baas en 1963, a affirmé Mme Boussaïna.
Elle a ajouté que de « nouveaux mécanismes pour lutter contre la corruption vont être mis en place ».
"La Syrie prendra des décisions importantes pour répondre aux aspirations du peuple, et le peuple prendra part à toutes les décisions qui seront prises".
Enfin, Assad a promis une législation sur la liberté de la presse ainsi que sur les partis politiques.

Quelques instants plus tard, on apprenait toutefois que le militant des droits de l’homme et défenseur de la liberté d’expression Mazen Darouiche avant été arrêté par la sécurité.
Il avait participé la semaine dernière à une manifestation en faveur de la libération des prisonniers politiques, une des principales revendications des opposants syriens.
Ceux-ci ont d’ailleurs rejeté comme trop timides les mesures annoncées par Chaabane, insistant sur la libération rapide des milliers de détenus politiques, la levée immédiate de l’état d’urgence et le rétablissement des libertés d’expression et de réunion.

La ville de Deraa, située à une centaine de km au sud de Damas, a longtemps été un fief du parti Baas au pouvoir depuis le coup d’Etat de 1963. Nombre de ses cadres viennent de cette région.
Mais elle est devenue ces derniers jours le foyer le plus actif du mouvement de contestation du régime du président Bachar el Assad, qui a imputé les troubles à des "éléments extérieurs" et à des "bandes armées".

À Damas comme en province, le mur de la peur qui empêchait toute contestation semble également se fissurer. Des affiches autres que celles, omniprésentes, à la gloire du président Assad et des "réalisations historiques" du parti Baas, ont fait leur apparition. Elle réclament toutes la "Liberté".

Amnesty International a dressé une liste de 93 personnes arrêtées ce mois-ci dans le pays, tout en estimant dans un communiqué que "le nombre réel de personnes arrêtées est vraisemblablement beaucoup plus élevé".

Il s’agirait de personnes âgées de 14 à 45 ans, comprenant des étudiants, des intellectuels, des journalistes et des militants.


Les défenseurs arabes des droits humains appellent les démocrates à un rassemblement de solidarité avec le peuple syrien, la révolte de la dignité, les familles des martyres et des prisonniers d’opinion et pour la démocratie en Syrie

Mercredi 23/03/2011 du 15h00 à 18h00

A coté de l’ambassade de la Syrie- A la sortie de métro Varenne – Paris 75007


http://www.rue89.com/2011/03/23/syr...

La répression fait plus de 100 morts au sud de la Syrie
Par Zineb Dryef


Jeudi 24 mars 2011

"Il y a sûrement plus de cent morts et la ville aura besoin d’une semaine pour enterrer ses martyrs"

Les militants des droits de l’homme accusent les forces de sécurité d’avoir ouvert le feu mercredi sur des centaines de jeunes gens qui défilaient dans cette ville proche de la frontière jordanienne au cri de "Liberté".
Mercredi après-midi, lors des funérailles des victimes de la nuit, les forces de l’ordre ont de nouveau fait feu selon un militant des droits de l’homme. _ Trois personnes, dont une fillette, ont été tuées, selon des témoins.

Damas a imputé ces victimes à un "gang armé". Ce "gang armé a attaqué après minuit une équipe médicale dans une ambulance qui passait près de la mosquée Al-Omari, tuant un médecin, un aide-soignant et le chauffeur", a affirmé l’agence officielle Sana. "Les forces de l’ordre qui étaient proches des lieux sont intervenues, elles ont pu toucher certains et arrêter d’autres" membres de la bande armée, a ajouté l’agence.

Jeudi plus de 20 000 personnes ont participé à de nouvelles funérailles à Deraa, au cri de "Par notre âme et notre sang, nous nous sacrifierons pour toi, martyr".

L’opposition est interdite depuis 1963, date a laquelle le parti Baas a pris le pouvoir et institué l’état d’urgence.

— -


Mardi 22 mars


Syrie : 1.000 manifestants à Deraa encerclés par les forces de l’ordre

Plus d’un millier de manifestants scandant des slogans contre le régime se sont rassemblés mardi à Daraa, dans le sud de la Syrie, où ils ont été encerclés par un grand nombre de membres des forces de l’ordre et d’éléments armés.

Les manifestations ont gagné dans la journée le village de Nawa, où plusieurs centaines de personnes ont défilé pour exiger des réformes, après s’être étendues lundi aux villes de Jasim et Inkhil .

Daraa, sur le plateau du Hauran, est depuis vendredi le théâtre de manifestations sans précédent contre le pouvoir.

Un enfant de onze ans, qui avait été intoxiqué par des gaz lacrymogènes dimanche lors de la dispersion d’une manifestation par les services de sécurité, a succombé lundi.

Ce décès porte à six le nombre de personnes tuées à Daraa depuis vendredi.

Le Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a demandé mardi à la Syrie de mettre en place une enquête transparente sur les violences survenues au cours du week-end.

Un mouvement de contestation a été lancé le 15 mars en Syrie à la suite d’un appel d’une page Facebook, intitulée "la révolution syrienne contre Bachar al-Assad 2011", à des manifestations pour "une Syrie sans tyrannie, sans loi d’urgence (depuis 1963) ni tribunaux d’exception".

Des dizaines de personnes ont été arrêtées lors de la répression des manifestations, selon des organisations locales et internationales de défense des droits de l’Homme.


Yémen

22 mars

La contestation a pris de l’ampleur après la mort de 52 personnes, tuées lors d’une attaque vendredi contre des manifestants à Sanaa. Cette tuerie attribuée à des partisans du régime a marqué la journée la plus sanglante depuis le début fin janvier de la contestation.

Pour l’opposition yéménite, il s’est agi de "massacre", un thème qui a été largement repris depuis samedi par les orateurs à la tribune sur la place de l’Université. L’opposition accuse également les fils du président Saleh, qui dirigent l’essentiel de l’appareil de sécurité du régime, pour les violences de vendredi.

Lundi, alors que des chars avaient été déployés à des endroits stratégiques de Sanaa, comme le palais présidentiel, une foule de protestataires bravait toujours dans le centre de la capitale yéménite une interdiction de manifester. Ils exigent le départ du président Saleh, de plus en plus isolé à la tête de l’unique république de la péninsule arabique.

Devant ces manifestants qui campent depuis un mois sur la place de l’Université, des officiers de tous rangs, ainsi que des soldats, se sont succédés à la tribune pour annoncer leur soutien à la contestation.

Deux commandants de régions se sont aussi déclarés en faveur des protestataires et cinq ambassadeurs du Yémen en Europe ont aussi annoncé leur démission.

Ces défections s’ajoutent à celles de responsables du régime qui se sont multipliées ces jours-ci, contraignant le président Saleh à limoger dimanche soir le gouvernement, après la démission de trois ministres.


Bahreïn

22 mars

Encouragé par les révoltes tunisienne et égyptienne, les Bahreïnis se sont levés pour exiger des droits démocratiques élémentaires.

Le 14 mars, un mois après le début du soulèvement, des chars et blindés de l’armée saoudienne sont entrés à Bahreïn. C’est le début d’une répression sauvage, qui fait de nombreuses victimes.
En quelques heures mille soldats saoudiens accompagnés de cinq cents agents des forces de l’ordre des Émirats Arabes Unis (EAU) ont transformé Bahreïn en territoire occupé. Ils sont venus mater le peuple bahreïni et étouffer ses aspirations démocratiques. Afin de leur faciliter la tâche, le roi de Bahreïn a déclaré l’état d’urgence pour trois mois.
Mardi 15 mars, des troupes étrangères se joignent aux forces loyales au roi Al Khalifa et commencent à tirer sur les manifestants. Dans les villes de Maamee et Satri la répression fait rage. Même le centre médical de Satri est pris pour cible.
Le mercredi 16, deux jours après l’invasion, l’évacuation de la Place de la Perle de Manama commence. Occupée depuis quelques semaines par des manifestants réclamant plus de démocratie, cette place est le symbole de la révolte à Bahreïn, la place Tahrir du Golfe en quelque sorte. La répression est féroce. Selon l’opposition, l’armée utilise même des hélicoptères d’assaut Apache contre les opposants. Trois manifestants sont tués sur le champ. Dès les premières heures, on compte des centaines de blessés.
Le Wefaq affirme qu’une centaine de personnes sont toujours portées disparues. Le parti chiite pense qu’elles ont soit été arrêtées, hospitalisées ou tuées, soit qu’elles se cachent des forces de sécurité.
Les autorités n’ont donné aucun bilan officiel.


22 mars 2011

Yémen, Bahreïn, Syrie : l’ONU exhorte à cesser la répression

Alors que les manifestations et la contestation continuent au Yémen, à Bahreïn et en Syrie, le Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a exprimé mardi son inquiétude concernant les allégations de violations des droits de l’homme et la répression exercée par les autorités de ces trois pays contre leurs citoyens. Il appelle les autorités à mettre un terme à l’usage excessif de la force contre des manifestants pacifiques.

Le Haut commissariat se dit «  alarmé » par la situation au Yémen, où l’état d’urgence a été déclaré après des affrontements armés. « Nous rappelons au gouvernement que les droits fondamentaux, comme le droit à la vie et que la torture et tout autre traitement cruel, inhumain et dégradant ne peuvent être justifiés par aucune circonstance même en cas d’urgence », a prévenu le porte-parole du HCDH.

« Nous déplorons les décès de dizaines de manifestants pacifiques la semaine dernière, notamment les tirs de tireurs d’élite placés sur des toits. Nous notons que ces meurtres ont été condamnés par des membres du gouvernement et de l’armée yéménite. Nous prenons également note de l’appel lancé en faveur d’une enquête indépendante sur les meurtres, notamment pendant les manifestations de vendredi à l’Université de Sana’a. De telles violations des droits de l’homme doivent faire l’objet d’une enquête par la mise en place de mécanismes indépendants et impartiaux », a-t-il souligné.

Le Haut commissariat aux droits de l’homme a également exprimé son inquiétude concernant la décision d’expulser deux journalistes d’Al Jazira le samedi 19 mars et a exhorté la libération immédiate d’une autre équipe d’Al Jazira qui aurait été emprisonnée par les forces gouvernementales en Libye.

S’agissant de Bahreïn, le HCDH juge que la situation reste très inquiétante. Le Haut commissariat fait état de 50 à 100 personnes disparues et de nombreux témoignages d’arrestations de militants politiques, de défenseurs des droits de l’homme, de médecins et d’infirmières de l’hôpital de Skamaniya.

Le HCDH a reçu de nombreux messages électroniques faisant part de l’angoisse de citoyens traumatisés par le décès de leurs proches, amis ou collègues ainsi que par les intimidations, le harcèlement, les arrestations et les disparitions.

« Les gens ne devraient pas être battus ou physiquement maltraités par les forces de sécurité. Les personnes blessées ne devraient pas être empêchées de recevoir des soins médicaux. Les forces de sécurité ne devraient faire l’usage d’armes à feu que dans des circonstances très précises définies dans les Principes de base de l’ONU sur le recours à la force et l’utilisation des armes à feu », a-t-il estimé.

Concernant la Syrie, six personnes au total auraient été tuées par les forces de sécurité dans la ville méridionale de Daraa depuis vendredi. Ce jour-là, des milliers de personnes ont envahi les rues de la ville appelant à davantage de liberté politique et à moins de corruption, a indiqué le Haut commissariat aux droits de l’homme.

Les autorités ont d’abord utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eaux avant d’utiliser des armes réelles contre les manifestants tuant au mois quatre personnes et faisant plusieurs blessés.

Samedi, les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les militants qui s’étaient rassemblés pour les funérailles de deux d’entre eux tués la veille. Dimanche, des milliers de manifestants ont de nouveau occupé les rues de Daraa. Les forces de sécurité ont encore une fois ouvert le feu et tiré des gaz lacrymogènes contre les manifestants, tuant au moins une personne, a déploré le HCDH.

« Nous sommes très préoccupés par les récents meurtres de manifestants en Syrie et nous réitérons la nécessité de mettre un terme immédiatement à l’usage excessif de la force contre les manifestants pacifiques et spécialement l’utilisation d’armes réelles », a-t-il insisté.

Pour le HCDH, le gouvernement syrien devrait lancer une enquête indépendante et transparente sur les meurtres des manifestants perpétrés entre le 18 et le 20 mars. « L’usage excessif de la force constitue une violation claire du droit international », a-t-il rappelé en soulignant que les peuples avaient le droit légitime d’exprimer leurs doléances auprès de leur gouvernement.

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Vos commentaires

  • Le 22 mars 2011 à 22:12, par m-a En réponse à : Solidarité avec la révolte de la dignité à Daraa et en Syrie

    Qui sont "Les défenseurs arabes des droits humains" ? Cet article n’est pas signé.

    Sur la Syrie (et sur les deux autres pays, que les auteurs ont mis à côté pour faire bonne mesure dans l’apparence démocratique) voir aussi :

    Que se passe-t-il en Syrie ?

    Comparer les incidents qui ont eu lieu en Syrie, vendredi 18 et samedi 19 mars, aux soulèvements populaires qui ont secoué la Tunisie et l’Égypte et qui secouent le Yémen, Bahreïn et l’Arabie saoudite, manque de pertinence. Les situations ne sont pas identiques et les raisons des manifestations très différentes. Des analystes comme Ghassan Salamé et Paul Salem, connus pour le regard critique qu’ils portent sur le régime syrien, ont tous deux affirmé que la conjoncture syrienne est de loin différente à celles qui prévalaient en Tunisie et en Égypte. Selon ces deux experts libanais, et bien d’autres observateurs encore, le régime syrien jouit d’une légitimité que lui confèrent son opposition aux projets états-uniens dans la région, notamment en Irak, et son soutien aux mouvements de résistance anti-israéliens au Liban et en Palestine. De plus, la Syrie dispose d’un vaste secteur public qui assure à une grande partie de la population une couverture sociale minimale, à travers la gratuité de l’enseignement scolaire et universitaire et des soins médicaux. Le président Bachar al-Assad a par ailleurs ordonné une série de mesures sociales et économiques pour alléger les difficultés des citoyens, la dernière en date étant la réduction de trois mois de la durée du service militaire obligatoire. Il a par ailleurs décrété une amnistie pour des milliers de détenus.

    Les manifestations qui ont eu lieu vendredi ont été sciemment amplifiées par des médias arabes et occidentaux, audiovisuels et électroniques, dans le but de semer le chaos en Syrie et de provoquer une déstabilisation du pays. Les services de sécurité syriens ont identifié un certains nombre de personnes qui ont été entrainées à Beyrouth, Bruxelles et Stockholm, aux techniques de déstabilisation déjà mises en œuvre en Ukraine et en Géorgie. L’absence de médias syriens efficaces et compétents ne permet pas de faire parvenir la vraie image de ce qui se passe en Syrie. Certes, une nouvelle chaine satellitaire, al-Ikhbariya, vient d’être lancée, mais elle n’a pas encore réussi à se faire une place dans le paysage audiovisuel arabe et internationale.

    Que s’est-il donc passé vendredi dans plusieurs villes syriennes ?

    suite sur :

    http://www.voltairenet.org/article168995.html

  • Le 22 mars 2011 à 23:21, par Christiane En réponse à : Solidarité avec la révolte de la dignité à Daraa et en Syrie

    Je rêve de vivre dans ce merveilleux pays qu’est la Syrie, particulièrement moi qui suis Kurde, homosexuel et communiste !

    Je continue à me demander pourquoi nos médias sont si peu efficaces et compétents ? Est-ce par excès de pratique démocratique ?

    Que s’est-il donc passé vendredi dans plusieurs villes syriennes ?

  • Le 25 mars 2011 à 11:21, par Christiane En réponse à : Egypte : La contre-révolution

    Le Caire, 25 mars 2011. Le jour se lève sur un jour anniversaire. Nous fêtons aujourd’hui le deuxième mois de la révolution. En réalité on ne fête rien du tout, du moins pas ceux qui entendent, pour ce qu’il est, le mot démocratie. Les déçus cachent leur amertume et leur inquiétude et redoublent d’efforts et de réunions pour résister au rouleau compresseur de l’armée.

    Le gouvernement de transition n’y va pas de main morte pour conduire le pays vers ce qu’il appelle la stabilité. Et qu’on se le dise : les ennemis de la stabilité sont des fauteurs de trouble ! des ennemis de la patrie ! You’re either with us or against us, aurait dit George W. Bush.

    Les manifestants célébrés il y a quelques semaines sont en passe d’être criminalisés. L’armée a annoncé une loi criminalisant les manifestations et les grèves. Celle-ci sera sans doute passée dans les jours à venir à moins que… à moins qu’il se passe quelque chose tout à l’heure, et ce n’est pas impossible.

    Depuis l’euphorie (injustifiée) du référendum du 19 mars, certains commencent à regarder la réalité telle qu’elle est et non telle qu’ils la rêvent. On ne connaît pas leur nombre car depuis que l’armée casse les manifestations en torturant ceux qu’elle arrête, mes concitoyens ont tendance à préférer le salon, surtout les femmes qui, si elles se font arrêter par l’armée, risquent de subir mille humiliation dont des "tests de virginité" effectué par des hommes. Nausée.

    Pourquoi euphorie injustifiée. Parce qu’on a pris "une-élection-avec-un-taux-de-participation-record" pour le signe ultime d’une démocratie enfin trouvée. Pour qu’une élection soit démocratique, ne doit-elle pas, d’abord, être juste ? Et à quoi reconnaît-on une élection juste si ce n’est par l’application d’au moins quelques principes universels tels que : le secret du vote, la validité des bulletins de vote, les mesures contre la fraude, contre le double ou le triple vote, un temps de parole égal pour chaque camp sur les chaînes de télévision et les radios nationales, la surveillance du vote et des bulletins par une autorité judiciaire, l’accès — à tous — à un bureau de vote ouvert, l’empêchement de toute tentative de "harcèlement politique" ou religieux par des bandes organisées à l’intérieur des bureaux de vote…

    Chacun de ces points à été violés dans ses grandes largeurs et spécialement dans les villes et les villages de province.

    http://crisdegypte.blogs.liberation...

  • Le 25 mars 2011 à 17:39, par Christiane En réponse à : Des centaines de journalistes manifestent au Maroc

    Pour la seconde fois cette semaine, des centaines de journalistes se sont rassemblés, vendredi 25 mars, au Maroc, à Rabat et à Casablanca, cette fois devant les deux chaînes publiques pour revendiquer une télévision indépendante et l’amélioration de leurs conditions de travail, dans un pays où les médias du service public sont contrôlés par les autorités.

    "Nous voulons plus de diversité", "Cessez la marginalisation des compétences", "Le peuple veut une chaîne nationale", scandaient les journalistes devant les sièges des deux télévisions publiques, 2M, à Casablanca, et la Radio télévision marocaine (RTM), à Rabat.

    Mardi, une centaine de personnes, pour la plupart des journalistes de l’agence marocaine MAP, s’étaient déjà rassemblées à Rabat pour revendiquer "l’indépendance éditoriale" et l’amélioration de leurs conditions de travail, une première depuis la création de cette agence.

    Ces rassemblements interviennent quelques jours après d’importantes manifestations, dimanche 20 mars, dans plusieurs villes du pays pour réclamer des changements politiques profonds, davantage de démocratie et moins de corruption, et après le discours du roi Mohammed VI du 9 mars, annonçant d’importantes réformes constitutionnelles.

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