COMMUNIQUE DE BALLON ROUGE
Les restaurants du cœur ont ouvert la campagne d’hiver. Ils partent en guerre contre les conséquences de la misère. 43000 bénévoles devraient servir 70 000 000 à quelques unités près !
Les restos du cœur sont un service public précieux et très proche des besoins de la population. Il n’est malheureusement pas assumé par la collectivité, mais sous statut associatif. Une manière de désengager l’Etat de ses responsabilités, et de transformer le droit à la solidarité collective en assistanat produit par la charité. Mitterrand le père spirituel de l’initiative de Coluche l’avait bien compris.
C’est pourtant à l’Etat d’assumer ce devoir. Nous devons l’exiger, et en attendant nous mobiliser pour aider les plus pauvres d’entre nous.
C’est un premier pas pour rendre sens à la politique : faire la preuve que le combat collectif peut faire reculer concrètement les méfaits de notre société.
Toutes les forces critiques contre le capitalisme ont pour mission élémentaire de prouver que leurs discours au pluriel peuvent se confronter à la pratique sociale. Il faut s’investir pour combattre le chômage, la précarité, la pauvreté, les misères.
s’investir dans les solidarités élémentaires avec ceux qui sont écrasés par les injustices sociales.
S’investir jusqu’à mettre la main à la soupe.
Combattre le fatalisme, l’isolement, le sentiment d’abandon qui ont envahi les plus pauvres.
Prenons-y garde, tout cela n’est pas de bon conseil, la misère sociale n’est pas un ferment automatique de révolte. Rien ne se fera sans la mobilisation de l’armée des pauvres. Le front de résistance ne peut exister qu’en donnant fraternellement la main à cette partie de la classe ouvrière, sans droit et humiliée.
Ballon Rouge, le 18 décembre 2004