Une tribune pour les luttes

“Génocide en deçà, guerre propre au-delà ?”

par Brahim Senouci
+ "Bigeard, l’exigence de vérité", par F. Nadiras et B. Senouci
Avec rappel de la pétition "Non à l’hommage officiel au général Bigeard"

Article mis en ligne le mercredi 28 décembre 2011

LDH Toulon

http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article4775

date de publication : lundi 26 décembre 2011

Brahim Senouci se demande si l’adoption par l’Assemblée nationale française d’une loi pénalisant la négation du génocide arménien ne permettra pas d’ouvrir un véritable débat sur l’Histoire de la colonisation française de l’Algérie [1].

Génocide en deçà, guerre propre au-delà ?

http://brahim-senouci.over-blog.com...

A quelque chose malheur est bon, dit le proverbe. Et si l’agitation provoquée par M. Sarkozy avait l’heureux effet d’ouvrir le débat sur les crimes de la colonisation et leur qualification ? L’Histoire avance par son mauvais côté, dit-on. Parfois espiègle, elle nous apprend que des hommes politiques y ont laissé leur marque pour des raisons inattendues. L’Empereur Vespasien a construit le Colisée et le Forum de Rome. Son nom n’est toutefois associé qu’aux édicules urbains, dénommés vespasiennes, qui permettent au passant de se soulager ; l’Empereur avait instauré une taxe sur l’urine. Le Préfet Poubelle exigea des Parisiens qu’ils jettent leurs détritus dans des boîtes ad hoc auxquelles il a, bien malgré lui, donné son nom. Jacques Chirac, vainqueur des élections présidentielles en 1995, pensait faire un coup de maître en procédant à une dissolution «  de confort » qui devait lui permettre d’avoir les mains libres durant les cinq années de mandat qui lui restaient. On connait la suite. C‘est peut-être cette opération manquée qui va perpétuer son souvenir.

La loi sur la criminalisation du génocide arménien obéit sans doute en partie à des visées électoralistes immédiates. Toutefois, comme ses prédécesseurs, le Président de la République a aussi le souci de laisser une trace positive dans l’Histoire. Il espère qu’elle gardera de lui, faute du souvenir de l’homme qui a terrassé la crise, celui de l’homme qui aura permis de restituer à la France sa grandeur enfuie en lui faisant croire qu’elle reste investie d’une mission civilisatrice. Pour cela, il joue sur deux registres : à l’extérieur, posture morale face au reste du monde, déculpabilisation vis-à-vis des crimes du passé à l’intérieur. Dans la première catégorie figurent entre autres les admonestations récurrentes adressées à une Chine indifférente, l’équipée libyenne et, bien sûr, la loi sur la criminalisation de la négation du génocide arménien. Dans le même temps, il s’attache à minimiser, relativiser, voire positiver le passé colonial.

C’est ce même passé colonial qui lui revient en pleine figure. Le Premier Ministre Erdogan a beau jeu de rappeler que la France n’est pas vraiment qualifiée pour juger les crimes des autres alors qu’elle s’obstine à refuser de s’excuser pour les siens. Ce rappel intervient alors même que la loi voulue par Sarkozy fait l’objet d’une forte contestation interne, de la part des historiens d’abord mais aussi de la part de personnalités politiques et provoque un trouble jusque chez le ministre des Affaires Étrangères qui se serait bien passé de cette épine diplomatique.

La réalité du génocide arménien ne fait guère de doute. La Turquie reconnaît d’ailleurs l’ampleur du massacre puisqu’elle admet le chiffre officiel de 500.000 morts. Même s’il reste inférieur au 1,5 million retenu par la communauté arménienne et repris par la France, il reste considérable. La Turquie s’honorerait en acceptant la qualification de génocide et en demandant officiellement pardon au peuple arménien.

La France a dirigé un immense empire colonial qu’elle constitua au prix d’énormes massacres. Madagascar, Haïphong… s’en souviennent. Le cas le plus emblématique reste celui de l’Algérie. Y a-t-il eu génocide ? Plutôt que de convoquer l’émotion, il vaut mieux se reporter à la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies le 9 décembre 1948 [2]. Aucune des dispositions qu’elle comporte ne prévoit l’anéantissement total d’une population. Selon la Convention, le crime est constitué quand l’un quelconque des actes suivants est commis avec l’intention de détruire, totalement ou partiellement, un groupe national, ethnique, racial ou religieux :

- a) Meurtre de membres du groupe ;
- b) Atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ;
- c) Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ;
- d) Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ;
- e) Transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe.

Voici des faits qui me paraissent relever du point (a) :

La population algérienne était de trois millions d’âmes au moment de l’invasion française, en 1830. En 1871, elle n’en comptait qu’à peine plus de deux millions. Voilà un chiffre qui donne une idée de l’ampleur de la saignée qui entraîna la disparition du tiers de la population (sans doute davantage puisque cette fraction ne prend pas en compte l’accroissement démographique naturel). Dommages collatéraux ? Voire. Il suffit de se reporter aux carnets du Maréchal Bugeaud, aux Lettres de Saint-Arnaud, aux exploits des Canrobert et Pélissier pour comprendre que le massacre était une arme de guerre et qu’il avait un caractère systématique. Des populations entières ont disparu dans les enfumades ou les emmurements pratiquées par l’armée française. Dérapages de militaires alors ? Non plus. Ces massacres ont été largement couverts par les autorités de l’époque. Des intellectuels, et non des moindres comme Tocqueville, les ont approuvés. Ce dernier déclarait que «  détruire les villages et brûler les moissons » était « la seule façon de faire la guerre aux Arabes ». L’intention de destruction, au moins partielle de la population est donc établie.

Le 1er mai 1945, des milliers de civils furent massacrés à Sétif. La police, l’armée, l’aviation, la marine, des milices civiles firent mises à contribution. Les tueries ne visèrent pas les indépendantistes, ni les villageois qui assassinèrent 107 Européens dans la campagne. Elles frappèrent indistinctement tout ce qui était algérien « de souche ».

Le 17 octobre 1961, des centaines d’Algériens furent tués en plein Paris par la police. Aucun d’entre eux ne portait d’armes. Les forces de l’ordre ne leur demandaient pas leurs papiers, n’examinaient pas leurs emplois du temps. Il leur suffisait de vérifier qu’ils étaient Algériens pour les rouer de coups avant de les noyer dans la Seine. L’intention de tuer des Algériens parce qu’Algériens est donc clairement établie. Tout cela s’est fait sous l’autorité d’un haut fonctionnaire de la République, le Préfet de police Maurice Papon. Le fait qu’il n’eut pas à quitter son poste et à rendre compte de ce crime autorise à penser qu’il a bénéficié de la complicité des autorités politiques de l’époque.

A présent, des actes qui relèvent du point (b) :

Des faits de torture systématiques ont été pratiqués par les forces de l’ordre durant toute la période de la colonisation, avec un pic de 1954 à 1962. Là aussi, la responsabilité des autorités politiques est engagée. En creux, la sanction infligée au Général de Bollardière qui avait dénoncé ces pratiques implique qu’elles étaient autorisées, sans doute même encouragées par le pouvoir. Le but de ces tortures n’était pas toujours d’obtenir des renseignements. Il s’agissait d’un message adressé à la population de nature, espérait-on, à lui inspirer une terreur suffisante pour l’éloigner du FLN. Il y a donc atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du peuple algérien avec l’intention de provoquer la destruction du groupe. Le délit d’intention est donc constitué.

Ce qui relève du point (c) :

En 1868, une grande famine sévit en Algérie, provoquant la mort de dizaines de milliers de personnes. La météorologie y fut pour quelque chose. Mais ce n’était pas tout. Selon André Nouschi, la situation précaire des paysans algériens dans la deuxième moitié du xixe siècle, fut aggravée par le remplacement brutal du mode de production communautaire par un capitalisme agraire ayant chassé de leurs terres, au nom de la propriété privée, des centaines de milliers de paysans, dépossédés, et devenus une armée errante de ruraux clochardisés. Il y a donc bien soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle. Le point (c) est établi.

Cet exposé est loin, très loin d’être exhaustif. A titre d’exemple, la question du Code de l’Indigénat n’a pas été abordée. Il est peut-être utile de donner un aperçu un peu plus précis des techniques de massacres de masse. Voici ce qu’en disent les généraux Français eux-mêmes.

Canrobert : "On pétarada l’entrée de la grotte et on y accumula des fagots de broussailles. Le soir, le feu fut allumé. Le lendemain quelques Sbéahs se présentèrent à l’entrée de la grotte, demandant l’aman à nos postes avancés. Leurs compagnons, les femmes et les enfants étaient morts." [Charles-André Julien, Histoire de l’Algérie contemporaine. La conquête et les débuts de la colonisation (1827-1871), Paris, P.U.F, 2 édition, 1979, p. 320]

Saint-Arnaud : "Je fais hermétiquement boucher toutes les issues et je fais un vaste cimetière. La terre couvrira à jamais les cadavres de ces fanatiques. Personne n’est descendu dans les cavernes ; personne... que moi ne sait qu’il y a là-dessous cinq cents brigands qui n’égorgeront plus les Français. Un rapport confidentiel a tout dit au maréchal simplement, sans poésie terrible ni images." [Charles-André Julien, Histoire de l’Algérie contemporaine. La conquête et les débuts de la colonisation (1827-1871), Paris, P.U.F, 2 édition, 1979, p. 321]

Faute de pouvoir enfumer, Canrobert pratiqua aussi l’emmurement dans une expédition au nord du Dahra.

"Comme il n’y a pas de bois, je bouche l’entrée de la caverne avec des pierres. Si j’avais fait autrement, un grand nombre de nos soldats seraient tombés inutilement sous les balles arabes." [Charles-André Julien, Histoire de l’Algérie contemporaine. La conquête et les débuts de la colonisation (1827-1871), Paris, P.U.F, 2 édition, 1979, p. 321]

Voilà la réalité de la colonisation, bien loin des chromos rassurants de l’imagerie d’Epinal.

Quelques chiffres donnent la mesure de l’œuvre française. En 1962, date de l’indépendance, il y a 85 % d’analphabètes. L’espérance de vie d’un Algérien est inférieure de vingt ans à celle d’un Français d’Algérie. Alors qu’il y a dix fois plus d’Algériens que de Français, les étudiants Algériens sont dix fois moins nombreux à l’Université. Ces chiffres ne rendent pas compte de la misère morale et de l’acculturation du peuple. Ces éléments ne sont pas pour rien dans les difficultés que rencontre le pays depuis l’indépendance. Certains intellectuels Algériens en tirent argument pour rejoindre l’opinion majoritaire française qui pense que la décolonisation a été un mal pour l’Algérie. D’une certaine façon, ces intellectuels sont aussi le produit de la misère morale et de l’acculturation que l’ex-occupant nous a laissées, en guise de viatique.

Il y encore une question obsédante. Pourquoi ce massacre n’a-t-il pas la place qu’il mérite dans les livres d’histoire ? Ecoutons la réponse que propose Norman G. Finkelstein :

« En dehors des musées de l’Holocauste, dix-sept Etats imposent ou encouragent l’enseignement de l’Holocauste dans leurs écoles et beaucoup de collèges et d’universités ont créé des chaires d’études de l’Holocauste. Il ne se passe pas de semaine sans qu’un article parlant de l’Holocauste soit publié dans le New York Times. Le nombre d’études universitaires consacrées à la solution finale nazie est estimé à plus de dix mille. On peut comparer ce chiffre avec les recherches sur l’hécatombe au Congo. Entre 1891 et 1911, environ dix millions d’Africains ont péri à cause de l’exploitation par l’Europe de l’ivoire et du caoutchouc. Cependant, le seul livre consacré à ce sujet en anglais a été publié en 1998. » [Norman Finkelstein, L’industrie de l’holocauste. Réflexions sur l’exploitation de la souffrance juive, éditions de La Fabrique, 2000]

L’Histoire n’a pas encore rendu justice. Peut-être, par une de ses ruses, le Président Sarkozy restera-t-il dans les mémoires comme celui qui, nolens volens, a permis que s’écrive enfin l’histoire réelle de la colonisation.

Brahim Senouci

Notes

[1] Source : http://brahim-senouci.over-blog.com....

[2] Référence : http://www2.ohchr.org/french/law/ge....

[3] Voir en 1880, la « disparition inévitable et prochaine » des Algériens était envisagée. [Note de LDH-Toulon]


Bigeard, l’exigence de vérité, F. Nadiras et B. Senouci

Mercredi 28 décembre 2011

http://brahim-senouci.over-blog.com...

Le 6 octobre 2011, premier jour de son séjour officiel en Arménie, Nicolas Sarkozy visite le monument érigé à la mémoire des centaines de milliers de victimes du génocide arménien des années 1915-1918. Il déclare alors à la presse : « La Turquie, qui est un grand pays, s’honorerait à revisiter son histoire comme d’autres grands pays dans le monde l’ont fait, l’Allemagne, la France. [1] ». Il récidive le lendemain : « Ici à Erevan, je veux dire à la Turquie qu’elle doit regarder son histoire en face. [2] ».

De son côté, la France regarde-t-elle son passé, notamment son passé colonial en Algérie, en face ? Le projet de transfert des cendres du général Bigeard aux Invalides n’incite pas à répondre par l’affirmative. L’hommage à l’homme sera perçu comme une approbation et de la légitimation de son œuvre en Algérie. La France officielle s’apprête donc à honorer un chef militaire qui, jusqu’à la fin de sa vie, a justifié l’usage de la torture et qui, en dépit de ses dénégations, l’a pratiquée personnellement au cours des guerres d’Indochine et d’Algérie : il la tenait pour « un mal nécessaire ».

Il faut dire que, depuis le XIXème siècle, l’Hôtel des Invalides s’est montré très accueillant pour des célébrités dont les titres de gloire n’ont pas grand-chose à voir avec l’humanisme. Si Bigeard devait y entrer, il se sentirait en bonne compagnie puisqu’il y côtoierait le Napoléon Bonaparte du rétablissement de l’esclavage, le Maréchal Lyautey, pacificateur du Rif, le général Nivelle du Chemin des Dames, le général Mangin, créateur de la Force Noire. Il y retrouverait des compatriotes d’Algérie, l’amiral Duperré qui commandait la flotte d’invasion en 1830, les chefs de l’armée qui conquit l’Algérie, le général Damrémont, les maréchaux Bugeaud, Canrobert, Pélissier [3], et Saint-Arnaud [4], qui se sont illustrés par la cruauté, voire la totale inhumanité qui a présidé à leurs faits d’armes : Massacres collectifs, incendies de villages, de récoltes, enfumades, emmurements…

Contrairement à l’Allemagne, la France n’a pas effectué le travail de remise en cause de son passé : en effet, suite aux accords d’Évian, un décret du 22 mars 1962 a amnistié tous les « faits commis dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre dirigées contre l’insurrection algérienne ». D’autres amnisties ont suivi...

Plus près de nous, le général Paul Aussaresses a déclaré benoîtement avoir exécuté 24 Algériens, de ses propres mains. Il aurait dû en bonne logique être traduit devant la justice. Cela n’a pas été possible. Pour outrepasser cette amnistie scélérate, il aurait fallu que les crimes d’Aussaresses soient reconnus comme crimes contre l’Humanité. La Cour de cassation en a décidé autrement. Dans un arrêt du 17 juin 2003, elle a décidé qu’il n’y avait pas eu de crime contre l’humanité pendant la guerre d’Algérie, rendant impossible toute poursuite contre le général Aussaresses. Dans un communiqué, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme avait exprimé sa déception face à une occasion manquée au rendez-vous de la justice et de l’Histoire.

Robert Badinter avait alors écrit : « S’agissant des crimes commis pendant la guerre d’Algérie, la voie de la justice s’avère barrée [5]. » Mais amnistier ne signifie ni effacer ni oublier : «  Devons-nous pour autant vouer au silence et à l’oubli les crimes de l’époque ? L’exigence de vérité demeure, rendue plus forte encore parce que justice ne peut être faite [5] ».

La France aime à se considérer comme la Patrie des droits de l’Homme. Or, alors même que les crimes commis en son nom en Algérie sont établis, elle persiste à leur opposer un déni dont l’Histoire fera justement litière.

Accueillir Bigeard aux Invalides est symptomatique de cette incapacité à regarder le passé avec une autre lorgnette que celles dont étaient munis Pélissier, Bugeaud, Saint-Arnaud, Bigeard, Aussaresses… Symptomatique et révélatrice, comme l’est la mansuétude particulière de la France vis-à-vis des généraux des corps expéditionnaires dans les colonies…

Plus grave, la France a exporté un bien curieux savoir-faire dans les années 1960 et 1970 en Amérique du Sud : techniques d’interrogation des prisonniers, torture, quadrillage de la population. Ce que les officiers français avaient appris sur le terrain, pendant la guerre d’Algérie a été transmis aux militaires argentins [6], brésiliens et chiliens chargés de la lutte contre la subversion. L’opinion publique connait le rôle joué par les instructeurs étasuniens dans le soutien à la guerre menée par les dictatures d’Amérique Latine contre leurs opposants. En revanche, celui de leurs homologues français, bien que sans doute aussi important, est resté dans l’ombre. C’est moins le cas depuis la publication du livre et la diffusion du film associé de Marie-Monique Robin, Les Escadrons de la mort : l’école française [7]. Le début du film peut être visionné en suivant le lien ci-dessous :

Escadrons De La Mort, L’école Française - 1de4 par ti-guy1100
http://www.dailymotion.com/video/xg...

Nous empruntons la conclusion à Marie-Monique Robin qui clôt ainsi son ouvrage en 2004 :

« Et la France aujourd’hui ? Cette question revient avec constance dès qu’est organisé un débat à la suite de la projection de mon film Escadrons de la mort, l’école française. Que le lecteur se « rassure » : fort heureusement, il y a belle lurette que l’armée française a banni de ses enseignements – à l’École militaire ou dans tout autre institut de formation dépendant du ministère de la Défense – toute référence à la théorie et aux techniques de la « guerre révolutionnaire ». [...]

« Il n’en reste pas moins vrai que ce sont bien des officiers français, venus pour beaucoup des rangs de la résistance au nazisme, qui, au nom d’une idéologie – l’anticommunisme et la défense des valeurs de l’Occident chrétien –, ont mis au point lors des guerres coloniales en Indochine et en Algérie des « méthodes de guerre » qui ont légitimé les pires sauvageries contre les populations civiles. Et ces méthodes, grâce à leur efficacité, sont devenues des modèles, voire des fins en soi, pour des chefs politiques, dictateurs et despotes (dans le tiers monde et en Russie) ou démocrates (aux États-Unis). Il s’agit là d’une vérité historique que la France officielle ne peut continuer à occulter, en invoquant encore et toujours la « raison d’État ».

«  Or, dans ce domaine, le travail de mémoire et, surtout, de reconnaissance publique des responsabilités politiques, a tout juste commencé. Il a fallu attendre quarante ans pour que l’on parle enfin ouvertement des atrocités commises par l’armée française en Algérie. [...] »

Pour que ce travail de reconnaissance publique des responsabilités politiques puisse aller à son terme, signez et faites signer cet appel, disponible sur Internet à l’adresse :

http://www.nonabigeardauxinvalides.net/
Les trois autres parties de la vidéo de Marie-Monique Robin peuvent être vues en suivant les liens ci-dessous :

http://www.dailymotion.com/video/xg...

http://www.dailymotion.com/video/xg...

http://www.dailymotion.com/video/xg...

 

Dans le
même esprit que le document ci-dessus : 
http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article4774

Notes

[1Le Monde, 6 octobre
2011 : http://www.lemonde.fr/politique/art....

[2] Extrait du discours de Nicolas Sarkozy sur la place de
France à Erevan : http://www.elysee.fr/president/les-....

[3] Les Algériens n’ont pas oublié les enfumades du
Dahra : http://boussayar.blogspot.com/2011/....

[4] Saint-Arnaud fut également le grand ordonnateur du coup
d’État du 2 décembre 1851.

[5] Robert Badinter, « Les procès sont
impossibles », Le Nouvel Observateur, 14-20 décembre 2000

[6] Voir la justice argentine condamne d’anciens militaires pour des crimes contre l’humanité commis
pendant la dictature
.

[7] La Découverte, 2004.

François Nadiras, un des initiateurs de la pétition « Non à Bigeard aux Invalides », militant de la Ligue des Droits de l’Homme,

Brahim Senouci, maître de conférences


Voir aussi Mille Bâbords 19149

i
Un tortionnaire aux Invalides
Appel : Non à l’hommage officiel au général Bigeard
+ Dossier sur Bigeard et la torture.
"Ce sont les “justes”, tels le général Jacques de Bollardière et Paul Teitgen qu’il conviendrait d’honorer ! "
+ FANON face à Bigeard : L’Algérie face aux tortionnaires français (1957).

Retour en haut de la page

Vos commentaires

  • Le 29 décembre 2011 à 11:11, par Christiane En réponse à : Cameroun “Génocide en deçà, guerre propre au-delà ?”

    Cameroun 1955-1962 : la guerre cachée de la France en Afrique, autopsie d’une indépendance
    http://www.youtube.com/watch?featur...

    « Kamerun ! Une guerre cachée aux origines de la Françafrique (1948-1971) » de Thomas Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsitsa, confronte des dizaines de témoins retrouvés dans les deux camps et des milliers de pages d’archives (diplomatiques et militaires) pour arriver à une conclusion limpide : la France a fait la guerre au Cameroun pendant sept ans.

    Une guerre totale, pour reprendre l’expression des théoriciens de la doctrine de la guerre révolutionnaire (DGR), radicale et sans merci. La fameuse guerre des cœurs et des esprits, avec l’arsenal d’un exceptionnel dispositif de renseignement fondé sur :
    le regroupement forcé de villages,
    le quadrillage de la population,
    l’action psychologique à grande échelle,
    la chasse aux maquis clandestins,
    l’exécution ciblée des dirigeants de la rébellion,
    la torture érigée en arme de terreur massive.
    Bilan : de 20 000 à 120 000 morts

    Au Cameroun, pas une famille qui n’ait échappé à cette violence, surtout en Sanaga maritime (entre Douala et Yaoundé) et en pays Bamiléké (dans l’ouest). A l’époque, chacun est sommé de choisir son camp :
    soit celui des rebelles de l’UPC, Union des populations du Cameroun, mouvement réclamant l’indépendance du territoire à partir de 1948 ;
    soit celui de la France, administrateur de cet état sous tutelle des Nations unies, qui tient à garder le contrôle de son pré-carré... La suite sur
    http://kamitewoman.over-blog.com/ar...

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Thèmes liés à l'article

Analyse/réflexions c'est aussi ...

0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | ... | 2110