Une tribune pour les luttes

Secours Catholique

Publication du rapport statistique 2011 du Secours Catholique.

La précarité s’installe durablement et se durcit

Article mis en ligne le lundi 12 novembre 2012

http://www.secours-catholique.org/e...

08/11/2012

Comme chaque année, le Secours Catholique publie son rapport statistique annuel qui permet de rendre compte de l’évolution des différentes formes de pauvreté qu’il rencontre. Cette année, nous avons choisi de porter un regard sur dix ans d’actions auprès des personnes accueillies par l’association. Dans un premier temps ce document présente une série de constats d’ordre général : niveau de vie, évolution des situations, visages de la pauvreté, puis dans un second temps nous mettons l’accent sur la situation des familles. Depuis 2001, le Secours Catholique a soutenu chaque année, près d’un million et demi de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté.

La précarité s’installe durablement et se durcit
Si un tiers des personnes rencontrées en 2001 comme en 2011 avait déjà fréquenté les lieux d’accueil du Secours Catholique l’année précédente, elles sont de plus en plus nombreuses à être orientées par les services sociaux (50% en 2011 Vs 42 % en 2001) et à ne pas avoir connu de changement majeur de leur situation. A travers ses accueils, le Secours Catholique constate également que les situations de pauvreté ne sont plus la conséquence immédiate d’une difficulté particulière mais un cumul de problématiques (emploi, logement, santé…) et nécessitent un accompagnement des bénévoles de plus en plus long. Alors que le seuil de pauvreté est de 964 euros, depuis 10 ans 68 % des ménages rencontrés par le Secours Catholique vivent dans une très grande pauvreté, avec moins de 640 euros par mois.

La pauvreté féminine augmente
Si en 2001, le Secours Catholique rencontrait autant de femmes que d’hommes, dix ans plus tard 57 % des adultes en situation de pauvreté sont des femmes. L’augmentation de la pauvreté féminine est essentiellement due à l’augmentation du nombre des familles monoparentales accueillies par l’association.


Une précarisation des familles

Le constat est sans appel, la situation des familles que nous rencontrons s’est considérablement dégradée ces dix dernières années. Entre 2001 et 2011 on note une augmentation de 6 points du nombre de familles qui ont fait appel à l’association. La crise économique a eu un effet accélérateur sur les couples avec enfants mais surtout sur les familles monoparentales durablement ancrées dans la pauvreté, une situation qui se répercute aussi durablement sur les enfants. L’augmentation des familles rencontrées s’explique également par l’arrivée de couples avec enfants venus d’Europe de l’Est.

Les dépenses contraintes pèsent de plus en plus lourd
Les ménages en situation de pauvreté ont subi très fortement les hausses des prix des loyers, de l’énergie et des produits de première nécessité. Les chiffres du Secours Catholique indiquent notamment que la part des dépenses consacrées au logement et aux charges qui y sont liées grève fortement leur budget : 60% des ménages déclarent avoir des impayés, liés dans 40 % des cas à des dépenses contraintes comme le loyer.

DPSTAT_2012_-_sans_mention
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Vos commentaires

  • Le 9 novembre 2012 à 11:11, par Christiane En réponse à : Publication du rapport statistique 2011 du Secours Catholique :

    http://www.laprovence.com/article/a...

    (...)
    Des familles au bord du gouffre, il y en a des milliers dans les antennes du Secours Catholique.(...)

    Ainsi, la CAF des BdR a révélé qu’à Marseille où 26 % des habitants se situent au dessous le seuil de pauvreté (954€ par mois), près d’un enfant sur deux (44 %) vit dans un foyer à bas revenu (jusqu’à 60 % dans le 3e arr.), dans des appartements souvent insalubres, surpeuplés, mal chauffés. Et loués très chers. "L"un des problèmes majeurs dans des villes comme Marseille ou Aix, c’est le poids des loyers dans le budget des familles", explique Marie Usai.

    La quasi-totalité des foyers aidés par le Secours Catholique attendent un logement social, en vain : le parc social de Paca ne compte que 56 logements pour 1000 habitants, moitié moins qu’en l’Ile-de-France. Résultat : "Seulement 39 % des petits Marseillais défavorisés habitent dans une HLM" s’inquiète la fondation Abbé Pierre dans son rapport 2012. Beaucoup d’autres s’entassent dans des taudis, où les guettent les problèmes respiratoires, l’asthme, le saturnisme, les retards de croissance, l’hyperactivité : autant de troubles liés au mal-logement, qui affectent la santé et la scolarité.

    Autre spécificité locale, la part importante des enfants défavorisés qui vivent avec un seul parent, la mère en général (52 % contre 27 % dans la population générale marseillaise). Et comme ailleurs, le risque de pauvreté augmente dans les familles nombreuses.

    D’après l’Unicef, avec 8,8 % d’enfants pauvres, la France se classe 14e sur 35 pays dits riches. Loin derrière l’Islande, la Finlande et Chypre.

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