Hier, samedi 24 août, de nombreuses manifestations de solidarité avec le peuple kurde ont eu lieu dans toute la France. Ces manifestations ont été la réponse immédiate, des Kurdes vivant en France et du mouvement de solidarité, aux tout récents agissements du régime Erdogan, qui a procédé, le 19 août, à la destitution illégale de maires, élus à très larges majorités aux élections municipales du mois de mars sous la bannière du Parti Démocratique des Peuples (HDP), dans les villes de Diyarbakir, Mardine et Van. Cette destitution s’intègre dans la politique répressive autoritaire d’Erdogan face aux mouvements de contestation en Turquie, notamment le mouvement kurde.
Suite à l’appel lancé par la Coordination Nationale Solidarité Kurdistan (CNSK) des manifestations se sont tenues à Paris, Marseille, Bordeaux, Strasbourg, Rennes, Toulouse et Grenoble.
À Paris, où une marche de République à Châtelet était prévue, le cortège était bien fourni grâce à la participation de délégations kurdes de pays d’Europe, dont l’Allemagne et l’Angleterre, et de nombreux solidaires français. La participation de beaucoup de jeunes ainsi que de familles avec jeunes enfants était remarquable. Les manifestants ont clamé leur soutien politique au PKK, réclamé la libération d’Abdallah Ocalan, et l’arrêt de la répression violente en Turquie.
<doc1140
À Marseille, où une marche depuis la place des Mobiles jusqu’au Vieux Port était prévue, la manifestation était nombreuse également, et bien encadrée, avec la présence remarquée, comme à Paris, de jeunes et de familles.
Les discours tenus par les intervenants, à côté de l’Ombrière du Vieux Port, ont insisté sur la signification de ces destitution, prémonitoire d’une nouvelle vague de répression, comme en 2016. Des menaces planeraient encore sur la légalité du Parti Démocratique des Peuples (HDP) devenu trop gênant pour le régime.
Les intervenants ont souligné la responsabilité des gouvernements des grands pays, lorsqu’ils tolèrent des atteintes à grande échelle aux droits humains et ont appelé à des gestes forts de la part du gouvernement français, des organisations et de l’opinion publique en France.
Nous appuyons l’affirmation des militants kurdes, selon lesquelles ce qui se passe aujourd’hui en Turquie n’est pas une affaire qui concernerait uniquement les Kurdes, ni une simple affaire intérieure à la Turquie, mais un cas universel de Démocratie qui devrait mobiliser les démocrates de tous les pays.