Le discours officiel habituel ("Les niveaux de contaminations
sont en dessous des limites légales") est parfaitement trompeur
Le Réseau "Sortir du nucléaire" conteste la nouvelle tentative des industriels de l’atome et de l’Autorité de sûreté de minimiser les conséquences d’un incident survenu dans une installation nucléaire.
Ainsi, ce vendredi 18 juillet, alors même que Mme Lauvergeon s’appliquait à décréter que l’affaire Tricastin était insignifiante (elle aurait donc limogé pour rien le directeur de l’usine Socatri !), quinze salariés intérimaires ont été contaminés à la centrale nucléaire de Saint-Alban (Isère)
Contrairement au discours officiel qui prétend que ces contaminations ne sont pas dangereuses, le Réseau "Sortir du nucléaire" rappelle que, dès 1990, la très officielle Commission Internationale de Radioprotection (CIPR) a admis que "Toute dose de rayonnement comporte un risque cancérigène et génétique" (CIPR 1990).
Qui plus est, même lorsque le niveau de radioactivité est faible, un très grave danger menace les êtres vivants, la contamination.
Une contamination a lieu lorsque des particules radioactives pénètrent dans un organisme vivant, en l’occurrence celui d’un salarié du nucléaire. Des particules peuvent alors se fixer dans un organe (en particulier les poumons en cas d’inhalation) et c’est alors un cancer presque assuré, même si c’est quinze, dix ou cinq ans plus tard.
On voit par là que le discours habituel, une nouvelle fois resservi à cette occasion - "Les niveaux de contamination ont été inférieurs au centième de la limite réglementaire" - est parfaitement trompeur.
Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les travaux les plus exposés à la radioactivités sont réalisés par des intérimaires et personnels d’ entreprises sous-traitantes qui, après avoir travaillé quelques années dans le nucléaire, ne sont pas réembauchés et disparaissent dans la nature pour certains... avec leurs cancers, lesquels ne sont donc jamais attribués à l’industrie nucléaire, qui en est pourtant la cause.
De la même façon, les personnes qui ont pu être contaminées autour du Tricastin par la fuite de 360 kg d’uranium pourront développer un cancer dans quelques années - voire quelques mois - mais il leur sera très difficile de prouver que l’industrie nucléaire en sera la cause : les tumeurs ne portent hélas pas la signature d’Areva ou d’EDF...