Scène de rue rencontrée par hasard
Aujourd’hui vendredi 12 février, près des 5 avenues, au bout de la rue d’Anvers, 4 voitures et fourgons de police, une quinzaine de policiers en uniforme et un certain nombre en civil, un petit attroupement qui crie "Halte aux expulsions !". Des passants s’arrêtent, s’étonnent, s’informent, se révoltent.
Eh oui, c’est une expulsion malgré les conditions climatiques, le mistral, la glace dans les caniveaux, et le fait que les jeunes sans travail, sans indemnités n’ont parfois aucune autre possibilité de ne pas dormir à la rue. Certains se sont installés depuis quelques mois dans un appartement de cette maison délabrée non occupée depuis plus de vingt ans disent les voisins.
Après une petite heure d’effort, de cris, de quolibets, un policier soulevé par les autres réussit à se glisser à plat ventre, la tête la première, dans un carré arraché à la porte d’entrée de l’immeuble découpée laborieusement à la scie électrique. Il entre, ouvre, d’autres s’engouffrent puis au bout d’un moment , ont-ils rencontré la même résistance à l’intérieur, leur acte d’huissier est-il parvenu entre de bonnes mains, ont-ils renoncé à forcer une nouvelle porte ou préféré abandonner devant l’attroupement qui grossit, les policiers renoncent à l’expulsion pour le moment et repartent. Ils doivent pouvoir être fier de leur démonstration de force et de leur temps précieux si bien utilisé !