Violences contre les femmes à Hassi Messaoud : le cri de colère des ONG
Les violences reprennent à Hassi Messaoud, cette ville du Sud-Est algérien où, en 2001, des centaines de femmes avaient été victimes de lynchages et de viols. Des associations tirent la sonnette d’alarme et appellent les autorités à se mobiliser.
Les nuits sont à nouveau hantées pour les femmes d’Hassi Messaoud. Dans cette ville pétrolifère du sud-est de l’Algérie où, en juillet 2001, des centaines d’hommes avaient mené une expédition punitive contre des femmes, de nouvelles agressions violentes se sont produites ces dernières semaines. Une situation inacceptable pour plusieurs associations algériennes de défense des droits et libertés qui, « très choquées », ont décidé, dimanche 25 avril, de créer le Collectif défense et solidarité (CDS).
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En Solidarité avec les femmes d’Hassi-Messaoud,rassemblement le 10 mai à Paris
à 18h30
Place Narvik, Paris 8ème - métro Courcelles
Texte à signer
"Des femmes travaillant et vivant dans des habitations précaires à Hassi-Messaoud, une des villes les plus sécurisées d’Algérie, ont de nouveau été agressées, blessées et dépouillées de leurs biens par des bandes d’hommes encagoulés faisant régner la terreur, chaque soir, durant plusieurs semaines. Une terreur que ces femmes ont déjà connue le 13 juillet 2001, date à laquelle une horde de 300 hommes armés leur ont fait subir les pires atrocités.
Cette répétition n’est pas fortuite : c’est parce que les crimes de 2001 n’ont donné lieu qu’à une parodie de justice et sont, de fait, restés impunis que libre cours est donné à la haine contre des femmes qui vivent seules et gagnent leur vie, à la haine contre une indépendance considérée comme illégitime, parce que féminine.
Malgré les plaintes que ces femmes ont déposées au commissariat de police de leur quartier, aucune suite judiciaire n’a été engagée pour poursuivre les agresseurs. Les autorités algériennes restent dans le déni : à leurs yeux, il ne s’agirait que d’incidents isolés, de bavures, alors que ces femmes continuent à vivre la terreur au quotidien. Ce déni tend également à occulter les raisons de la présence de ces femmes à Hassi-Messaoud, à savoir le chômage qui les frappe ailleurs sur le territoire algérien et les pousse à venir travailler dans cette région.
Nous nous rassemblerons le lundi 10 mai de 18 à 20 heures, devant l’Ambassade d’Algérie, place Narvik, Paris 75008 pour exiger que l’Etat algérien, qui sait assurer la sécurité des compagnies pétrolières d’Hassi-Messaoud, assure aussi, par la loi, la sécurité des femmes qui y travaillent, et le droit qu’elles ont à y vivre et gagner leur vie".
Première liste des associations et partis signataires :
CNDF (Collectif national pour les droits des femmes, Marche Mondiale des Femmes, Pluri-elles Algérie, Réseau féministe " Ruptures ", AFMCI, WICUR (Women’s Initiative For Citizenship and Universal Rights), ACB (Association de culture berbère), APEL (Association pour l’égalité par la loi), AMF (Association des Marocains de France), ATF (Association des Tunisiens de France), ATMF (Association des travailleurs maghrébins de France), FASTI (Fédération des associations de solidarité avec les travailleurs immigrés), FTCR (Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des Deux Rives), LDH (Ligue des droits de l’homme), Les Verts, Manifeste des libertés, NPA (Nouveau Parti anticapitaliste), PCF (Parti communiste de France), PG (Parti de gauche).
Marche Mondiale des Femmes, 25/27 rue des Envierges, 75020 Paris
Tel 01 44 62 12 04, 06 80 63 95 25
site : www.mmf-france.fr ; www.mmf2010.info
Communiqué LDH
Justice pour les femmes agressées à Hassi Messaoud
Pour protester contre la passivité de l’Etat algérien dans la répression de ces crimes, la Ligue des droits de l’Homme appelle, avec la Marche mondiale des femmes (France) et diverses autres associations, à un rassemblement devant l’ambassade d’Algérie à Paris, le lundi 10 mai à 18h (place de Narvik, métro Courcelles ou Europe).
Après les violences (lynchages, viols individuels et collectifs, maisons brûlées, meurtres, sous prétexte d’accusation de prostitution) qui avaient eu lieu en juillet 2001 à Hassi Messaoud, contre des femmes venues de diverses régions d’Algérie pour y chercher du travail, violences dont les auteurs dans leur immense majorité n’ont pas été poursuivis ni jugés, les mêmes actes barbares ont été commis en toute impunité par des groupes d’hommes criminels, en mars et avril 2010.
La Ligue des droits de l’Homme s’associe à l’appel lancé par Fatiha Maamoura et Rahmouna Salah, deux femmes victimes des agressions de 2001, ainsi que par les associations algériennes de défense des droits des femmes, les Ligues algériennes des droits de l’Homme, des syndicalistes et d’autres associations de ce pays, pour que les autorités cessent de nier les faits et rendent justice aux femmes travailleuses agressées. Elles exigent que ces autorités garantissent la sécurité et la justice pour les femmes comme pour tous les citoyens conformément aux textes internationaux ratifiés par l’Algérie : la Convention sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, la Convention contre la torture et autres traitements cruels ou dégradants et la Déclaration sur l’élimination des violences faites aux femmes. La LDH se joint à leur exigence que les autorités algériennes mettent hors d’état de nuire les auteurs de ces crimes odieux commis dans un des principaux pôles économiques du pays et une des villes où la police et l’armée algériennes sont les plus présentes.
Pour protester contre la passivité de l’Etat algérien dans la répression de ces crimes, la Ligue des droits de l’Homme appelle, avec la Marche mondiale des femmes (France) et diverses autres associations, à un rassemblement devant l’ambassade d’Algérie à Paris, le lundi 10 mai à 18h (place de Narvik, métro Courcelles ou Europe).
Vos commentaires
# Le 10 juillet 2010 à 13:44, par Christiane En réponse à : DOSSIER : être une femme en Algérie
http://www.genreenaction.net/spip.php?article7764
Dossier : "être une femme en Algérie"
Etre une femme aujourd’hui en Algérie peut être synonyme d’intolérance, de discrimination, de violence et d’injustice, comme partout dans le monde. Parfois, certains évènements dont la presse se fait l’écho, nous interpellent plus fortement. Ainsi, les évènements récemment survenus à Hassi Messaoud ont fait l’objet de nombreuses informations mises en ligne sur ce site, par Béatrice Borghino, membre de Genre en Action.
(déjà publié et reproduit ci-dessous)