Ue facteur rennais, Français d’origine congolaise qui distribue le courrier depuis sept ans, rentre de sa tournée samedi vers 11 h en roulant sur une voie cyclable. Des policiers qui circulent derrière lui en voiture, lui demandent de s’arrêter et de présenter ses papiers.
Discutant avec les policiers tout en poursuivant sa route, le facteur aurait lâché son guidon des mains. Il ne dispose "que" de sa carte professionnelle. Insuffisant pour les fonctionnaires de police qui l’emmènent au commissariat avec son vélo car il refuse de laisser tout le courrier sur la voie publique et ils lui refusent le droit de téléphoner à sa hiérarchie.
Là, un contrôle d’alcoolémie est réalisé. Son bilan est négatif. Le facteur reçoit alors d’une amende de 22 € parce qu’il ne tenait pas son guidon correctement, avant d’être relâché. Le facteur a d’abord cru à une "blague", avant de s’apercevoir que les policiers ne rigolaient pas du tout. Ils justifient l’amende en indiquant porter une attention particulière à la sécurité des deux-roues.
Le postier va contester le PV. "Au commissariat, ils m’ont dit : ’T’es pas chez toi ici’. C’est clairement raciste"
"Il n’y a aucune raison d’arrêter quelqu’un qui circule en habits de postier sur un vélo de service au motif qu’il roule d’une seule main. Sinon pourquoi ? Peut-être parce qu’il est noir", s’indigne de son côté un porte-parole de Sud.
Sud exige que la direction de la Poste "demande des explications à la police et au procureur de la République".
Selon le directeur départemental adjoint de la sécurité publique, Bernard Gicquel, le cycliste ne "tenait pas du tout son guidon" et se trouvait en situation d’"infraction caractérisée".
Car "tout conducteur doit se tenir constamment en état et en position d’exécuter commodément et sans délai toutes les manoeuvres qui lui incombent", l’appréciation étant laissée à l’agent de la force publique.