http://rebellyon.info/Fete-de-la-musique-a-Lyon-chanter.html
Publié le 25 juin
Témoignage
22 juin, fête de la musique. Je dis bien fête ! Après avoir passé la soirée avec mes amis au boulevard électro à Gerland, nous décidons de rentrer chez nous.
Il est environ 5 heures du matin lorsque nous arrivons à l’entrée du métro Gerland. Nous sommes quatre amis, l’ambiance est bonne enfant. Nous commençons à chanter quelques chansons paillardes. Au bout de quelques minutes, l’un de mes amis entame cette vieille chanson « les enfants de Cayenne » des Amis d’ta femme. Maudite liberté d’expression !
Dès sa chanson finie, deux policiers arrivent brusquement vers nous et commencent à tirer mon ami par le bras, sans aucune explication.
Stupeur dans le métro : « Mais qu’est-ce qui ce passe, qu’est-ce que j’ai fait de mal ? Pourquoi m’emmenez vous ? » Toujours aucune réponse. Se faisant tirer violemment dans les escaliers, nous décidons de réagir. Sa copine le tire dans un sens, les policiers de l’autre. J’essaie de discuter avec eux pour calmer la situation et je me fais braquer avec un flash ball à bout portant sur la poitrine.
Nous sommes rejoints par quelques personnes et toujours la même question : « pourquoi ? » Là on me répond qu’il a insulté les blondes !?
Même les autres usagers sont indignés, certains reprennent la chanson, d’autres bloquent le départ du métro en gardant les portes ouvertes.
Après quelques minutes d’altercation, nous suivons notre ami qui se fait emmener dans les bureaux TCL en compagnie d’un seul agent de police. Il me semble que ceci est interdit mais quand on a le pouvoir... Moins de cinq minutes après, l’agent ressort en tenant notre ami par le cou en criant devant une quinzaine d’agents des forces de l’ordre et des usagers qui étaient dans la station :
« Maintenant tu vas t’excuser auprès de tous mes collègues ! ».
Et toujours la même question : « pourquoi ? »
Au même moment, une autre altercation commence un peu plus loin entre une jeune femme et quelques agents de police. Cela attire l’attention de tout les policiers. Pendant ce temps, mon ami est relâché, sa copine se rapproche de lui et l’attire vers nous pour partir . Tout se passe très vite, un agent rattrape mon ami, le tire vers lui et le plaque violemment au sol après lui avoir fait une clé de bras.
Celui-ci n’opposait pourtant aucune résistance. Nous nous rapprochons tous rapidement et soudain je sens que l’on m’attrape à la gorge par l’arrière, balayette.
En un instant, je me retrouve au sol, un genou sur la gorge et une bombe lacrymogène pointée sur moi. Il me lâche, le temps de me relever, mon ami est menotté et embarqué dans un véhicule de police. La voiture part, en quelques minutes, tout redevient calme.
22 juin 18h : notre ami sort enfin de garde à vue, le bras dans le plâtre à cause de la clé de bras, résultat fracture du métacarpe de l’index droit (qui nécessitera tout de même à court terme une opération avec une mise en place de broches).
Une plainte sera déposée contre lui pour outrage et incitation à l’émeute.
Moi, je ne m’en sors pas trop mal, trois jours d’ITT, un gros hématome sur le coude et le dos en vrac.
Quand ces agressions policières vont donc t-elle cesser ???
Voici la vidéo qu’un ami a filmé lors de l’altercation, elle montre les violences subies.
http://www.youtube.com/watch?v=oIHs...
Violence Policière - Fête de la musique 2011 - Métro Gerland Lyon
Quand une banale chanson se heurte aux tonfas et flashball, un usager interpellé récolte une fracture avec un passage au bloc, récit :
Une cinquantaine de personnes entonnent la chanson "Cayenne" dans le métro vers 5h30 du matin au retour de la fête de la musique. Deux policiers en dehors de l’enceinte TCL prennent aux premier degré le refrain et appellent des renforts dans la confusion générale.
Un usager se fait embarquer sans sommation sous la stupeur collective.
La tentative d’explication des différentes personnes sur le quai se heurtent à un mur.
Une fois la majorité des personnes dans le métro, les multiples brigades présentes — armées de tonfas, flashball, lacrymo — font démonstration de leur savoir-faire si particulier devant certains de leurs collègues semblants gênés devant un tel déballage.
La violence disproportionné de l’interpellation, sans aucune explication, est juste inouïe et méduse. La citoyen récoltera une garde à vu avec passage à l’hôpital pour fracture au bras suite à sa mise au sol musclée.
Pour ceusses qui ne connaitraient pas la chanson des Enfants de Cayenne, écrite par Aristide Bruant
voici la version du Racing Club Choral :
http://www.dailymotion.com/video/xd...
Racing Club Choral - Cayenne (Mort aux vaches) -... par Racing_Club_Choral
(http://racingclubchoral.free.fr)
un article très très bien sur cette chanson est paru dans le dernier numéro d’Article11, dispo chez vos marchands de journaux.
Cayenne est une chanson anarchiste du début du XXe siècle souvent chantée dans les bagnes de Guyane Française. Elle fut écrite par Aristide Bruant et fut reprise avec succès par le groupe de rock alternatif Parabellum au début des années 1990.
Je me souviens encore de ma première femme
Elle s’appelait Nina, une vraie putain dans l’âme !
La Reine des morues de la plaine Saint-Denis,
Elle faisait le tapin dans la rue d’Rivoli !
Refrain :
Mort aux vaches ! Mort aux condés [1] !
Viv’ les enfants d’Cayenne ! A bas ceux d’la sur’té !
Ell’ aguichait l’client quand mon destin d’bagnard
Vint frapper à ma porte sous forme d’un richard...
Il lui cracha dessus, rempli de son dédain,
Lui mit la main au cul et la traita d’putain
Refrain
Moi qui était son mec et pas une peau de vache,
Moi qui dans ma jeunesse pris des principes d’apache,
’sortis mon 6.35, et d’une balle en plein cœur
Je l’étendis raide mort et fus serré sur l’heure !...
Refrain
Aussitôt arrêté, ’fus mené à Cayenne.
C’est là que j’ai purgé le forfait de ma peine...
Jeunesses d’aujourd’hui, ne faites plus les cons,
Car d’une simpl’ conn’rie, on vous fout en prison !...
Refrain
http://www.youtube.com/watch?v=ymSBGK3YPoI
Si je viens à mourir, je veux que l’on m’enterre
Dans un tout p’tit cim’tière près d’la rue Saint-Martin,
Quatr’ cents putains à poil viendront crier très haut :
« C’est le roi des julots que l’on coll’ au tombeau ! »
Refrain (bis)
1. ↑ Les vaches et les condés sont des mots d’argot désignant, ici, les policiers.
La version des Amis d’ta femme.
http://www.youtube.com/watch?v=ymSBGK3YPoI
Compléments :