Une tribune pour les luttes

A MARSEILLE, DE MOINS EN MOINS DE LIBERTÉ D’EXPRESSION ET DE MANIFESTATION

La gendarmerie s’est opposée à la manifestation pacifique d’un millier de Kurdes sur la Canebière.

Voir photos.
URGENCE Bombardement turc : 35 villageois kurdes massacrés
Appel à Manifester Vendredi 30 décembre à 15 heures Haut de la Canabière
+ Dossier : Décembre 2011 en Turquie

Article mis en ligne le lundi 2 janvier 2012

02 Janvier 2012

Un kurde tué dans l’explosion de bombe à sous-munitions

Par Maxime-Azadi

http://blogs.mediapart.fr/blog/maxi...

Un villageois kurde a été tué dans l’explosion d’une bombe à sous-munitions, lancée par l’armée turque contre la région de Zakho, au Kurdistan irakien.

Hadji Hissen Ahmad, âgé de 80 ans, a été tué dimanche 1e janvier vers 16h30 dans l’explosion d’une bombe à sous-munitions, à son retour au village Dola Marsise, dans la région de Zakho, a-t-on appris de sources kurdes.

On ignore quand ces bombes ont été lancées sur ce village, mais l’armée turque bombarde presque chaque jour depuis 17 Août 2011 les zones du PKK, Parti des travailleurs du Kurdistan, où se trouvent des centaines de villages.

(...)


La gendarmerie s’est opposée à la manifestation pacifique d’un millier de Kurdes sur la Canebière.

Dix cars de gendarmerie et de nombreuses voitures de police ont bloqué pendant près de deux heures les lignes de tramway et de circulation des voitures en haut de la Canebière et l’accès aux allées de Meillan pour empêcher une manifestation pacifique qu’avaient déclarée les Kurdes pour protester contre les exactions turques (et qui n’est pas la première de ce genre sans incident et sans coupure du service des tramways sur la Canebière !)...

Les 1500 manifestants s’étaient rassemblés derrière une banderole noire montrant des images des victimes du raid aérien, proclamant : "c’est un massacre".
La plupart des femmes et des enfants mis à l’abri, ils ont fait face durant plus d’une heure aux forces "de l’ordre" aux cris de "Erdogan, terroriste", "Turquie fasciste", "Turquie assassin, France complice" ou "Solution politique pour le Kurdistan".

Bottés et casqués avec bouclier, les gendarmes mobiles cherchaient manifestement l’affrontement, sans doute pour faire plaisir à M. Erdogan, fâché après le vote sur le génocide arménien et qui risquait de ne plus nous acheter d’avions...

Mais après une prise de parole ("Ils assassinent impunément des femmes et des enfants et c’est nous qu’on accuse de terrorisme") ,
les manifestants ne cherchant pas, eux, un affrontement stérile, sont partis dans le sens inverse. Certains sont allés manifester à la gare Saint-Charles.


La Provence :

"Un millier de Kurdes ont manifesté en haut de la Canebière
A Marseille, cet après-midi à 15 heures, un millier de Kurdes ont manifesté en haut de la Canebière. Face à un imposant dispositif policier, ils ont protesté contre le raid de l’aviation turque dans lequel 35 villageois ont trouvé la mort à la frontière irakienne et qu’Ankara a qualifié d’erreur opérationnelle."



L’armée turque a massacré dans la nuit de mercredi à jeudi 29 décembre au moins 35 villageois kurdes dans un raid de l’aviation contre un village dans la province de Sirnak.

35 villageois dont des enfants et des lycéens ont été tués dans le bombardement, selon l’agence de presse kurde Firat, qui a publié les photos du massacre. Seul trois jeunes ont survécu aux bombardements.

Selon des témoins, quatre avions de chasse du type F-16 ont bombardé le 28 décembre aux alentours de 21h20 le village de Ortasu (Roboski en kurde) à Uludere, dans la province de Sirnak, voisine de l’Irak.

Les corps étaient brulés ou mutilés, a-t-on appris de sources kurdes. Parmi les victimes figurent des enfants et des jeunes, âgés 12 à 18 ans.


Bombardement sur le village de Roboski : Communiqué de presse de Joël Dutto

35 victimes civiles selon un bilan provisoire tel est le résultat du raid aérien de l’armée turque opéré à proximité du village de Roboski, situé dans la région de Sirnak dans le Kurdistan de Turquie.

L’acharnement aveugle du gouvernement de Mr Recep Tayyip Erdogan à l’encontre du peuple Kurde et du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) a provoqué ce drame, il doit être condamné par la communauté internationale.

Il conduit à l’assassinat de civils, à l’emprisonnement d’opposants, de journalistes, d’avocats et d’élus, encouragés par le silence de la France et de l’Union Européenne.

La Turquie membre de l’OTAN menace notre pays coupable à ses yeux de reconnaissance du génocide des arméniens, et chaque jour use de la répression pour anéantir le peuple kurde, ça suffit !!!

Il est temps que les voix de l’indignation et de la réprobation se fassent entendre au plus haut niveau de l’Etat.

Joël Dutto

Conseiller Général Honoraire

Conseiller municipal et communautaire PCF de Marseille

Marseille, le 29 décembre 2011


Rapport des organisations des droits de l’homme de Turquie : exécution extrajudiciaire et massacre collectif

Le rapport indique que ces civils et leur trajet étaient connus par des soldats qui étaient au courant du commerce transfrontalier. Le rapport dément la déclaration l’état-major des armées selon laquelle "la zone où se sont produits les faits est celle de Sinaht-Haftanin, située au Kurdistan irakien, qui n’abrite pas de population civile et où se trouvent des bases de l’organisation terroriste".

Affirmant que la région de Sinat-Haftanin était loin du lieu du massacre, le rapport souligne qu’aucune autorité ne s’est mobilisée pour transporter les corps des victimes qui ont été emmenés à dos d’ânes par des villageois. Les corps entaient calcinés et mutilés, selon les défenseurs des droits de l’homme qui ont constaté l’utilisation des bombes incendiaires.

«  Notre délégation a conclu qu’il s’agit d’une exécution extrajudiciaire et d’un massacre collectif en tenant compte du nombre des personnes tuées » affirme le rapport.

Amnesty International a appelé les autorités turques à enquêter immédiatement sur la mort de 35 civils. « Les circonstances de l’opération militaire qui a causé la mort de tant de civils, dont certains étaient des enfants, doivent être enquêtés de toute urgence, de manière complète, indépendante et transparente", a déclaré Nicola Duckworth, directrice du programme Europe et Asie centrale de l’organisation. Soulignant que les regrets du gouvernement sont les bienvenus mais insuffisants face à ce qui semble avoir été un échec complet de distinguer une cible militaire et les civils, elle appelle les autorités turques « à prendre des mesures pour prévenir d’autres attaques. »



Manifestations prévues

Il s’agit de l’incident le plus grave de ces dernières années impliquant vraisemblablement des civils dans le conflit kurde en Turquie. Selahattin Demirtas, chef du Parti pour la paix et la démocratie (BDP), principale formation pro-kurde de Turquie, a dénoncé un "massacre", assurant que l’ensemble des victimes étaient des civils.Il a exhorté la population kurde à réagir "par des voies démocratiques" à ce carnage.

Le BDP a annoncé son intention d’organiser jeudi des manifestations à Istanbul, Ankara et dans d’autres villes du pays pour protester contre le raid de l’armée.

Diyarbakir


1er décembre

KURDISTAN DE TURQUIE

Pétition à l’adresse de Mr Ban Ki-moon
Secrétaire Général de l’ONU

Depuis plusieurs mois, la répression s’est accentuée en Turquie à l’encontre des défenseurs des Droits de
l’Homme et de la cause Kurde, 8000 d’entre eux (élu(e)s, journalistes, intellectuels, avocats, syndicalistes,
militants politiques et associatifs ont été arrêtés, depuis mars 2009.

Il y quelques jours un nouveau pas dans l’horreur a été franchi avec l’utilisation par l’armée Turque d’armes non
conventionnelles de produit type «  Napalm » et de gaz contre une unité des forces armées du PKK (Parti des
Travailleurs du Kurdistan).

Ne laissons pas la Turquie avec la complicité de la France aller plus loin dans son acharnement à éradiquer
toute volonté du peuple Kurde d’accéder à la liberté, l’autonomie et la paix.

NOUS EXIGEONS DE L’ONU une commission d’enquête internationale.

NOM Prénom Signature

Source :
Solidarité & Liberté - Ligue des Droits de l’Homme - Centre Culturel de Mésopotamie -PCF - Mouvement de la Paix

— -

Voir aussi Mille Bâbords 19163

Un collectif d’associations lance une campagne d’information
Kurdistan de Turquie
Alerte armes chimiques
Tremblement de terre de Wan ( Turquie) : les Kurdes abandonnés, témoignage de Dominique Torre



Droits de l’Homme en Turquie


http://www.actukurde.fr/

La police turque exécute deux jeunes kurdes en pleine rue

Publié le samedi 31 décembre 2011
_ Écrit par Réseau d’informations libres de la Mésopotamie

Après le massacre de 35 villageois kurdes dans les bombardements de l’aviation turque, deux jeunes ont été exécutés samedi 31 décembre par la police en pleine rue à Diyarbakir, selon des témoins.

Alors que la colère des kurdes reste immense après la mort de 35 civils lors du raid turc, le 28 décembre, contre un village kurde dans la région de Sirnak, l’exécution de deux jeunes à Diyarbakir, capitale du Kurdistan de Turquie, attise attisent les tensions déjà fort élevées.

Selon un témoin, cité par l’agence de presse kurde DİHA, deux kurdes ont été exécutés après l’assaut des policiers mené samedi matin à 5h30 contre un domicile à Kayapınar, au centre de la ville de Diyarbakir.

« D’abord, les policiers ont jeté une grenade à l’intérieur, puis deux jeunes se sont jetés par la fenêtre, par peur d’être tuées. Ils étaient en pyjama. Ils sont restés au sol pendant un moment, puis ils ont essayé de se mettre debout. Ils étaient entourés de policiers qui se moquaient d’eux » raconte le témoin identifié par ses initiales C.O.

Il poursuit : « Il n’y avait même pas un couteau sur eux. Mais les policiers ont fait croire que ces personnes étaient en possession de bombes et ont ordonné de tirer dans la tête. A ce moment-là, les policiers ont exécuté ces deux personnes en tirant dans la tête. J’ai été témoin de ce fait depuis début de l’assaut. Après l’exécution, les policiers ont ouvert le feu sur le bâtiment, faisant croire qu’il s’agissait d’un affrontement »

Selon la version officielle, deux «  rebelles » kurdes ont été tués, deux fusils et trois grenades ont été saisis.

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblés à Kayapinar pour protester contre cette exécution. Des heurts ont été éclatés entre les policiers et les manifestants.


Yachar Kemal : Peut-être serais-je aussi enfermé

Publié le vendredi 23 décembre 2011
Écrit par Réseau d’informations libres de la Mésopotamie

yachar_kemal

Le grand romancier d’origine kurde Yachar Kemal, décoré de la Légion d’Honneur, a dénoncé les arrestations massives sous prétexte de lutter contre le terrorisme en Turquie, affirmant qu’il serait peut-être lui-même enfermé.

« Je ne crois pas aux politiciens, peut-être qu’ils t’enfermeront toi demain, peut-être moi, je l’ignore » a dit l’auteur de Memed le Mince, après avoir reçu vendredi 23 décembre le doctorat honorifique de l’Université des beaux arts de Mimar Sinan à Istanbul.

L’écrivain kurde avait reçu le 17 décembre La légion d’honneur, plus haute décoration honorifique française, lors d’une cérémonie au Palais de France à Istanbul. Déjà nommé au grade de Commandeur dans cet Ordre en 1983, il fait désormais partie des très rares personnalités «  à être élevé à la dignité » de Grand Officier, pour son « humanisme qui a imprégné l’ensemble de son œuvre ainsi qu’à son engagement sans faille en faveur de la diversité culturelle et du dialogue entre les cultures. »

Dénonçant les arrestations politiques dans le cadre de l’affaire KCK (L’union des communautés de Kurdistan), il a affirmé que la Turquie d’aujourd’hui ne tue pas les écrivains mais elle leur fait souffrir des supplices, en ajoutant : «  Ma vie est passée en prison, dans la persécution, dans la famine et dans la misère. »

Yachar Kemal avait été condamné en 1996 par la cour de sûreté de l’Etat, devenue aujourd’hui cour d’assise dotée des pouvoirs spéciaux, à un an et huit mois de prison pour un article intitulé «  Le ciel noir de la Turquie » publié en 1995 dans le livre « La liberté d’expression et la Turquie ». Il dénonçait la politique répressive contre les kurdes. Emprisonné plusieurs fois et torturé en 1950, il continue à écrire et dénoncer à l’âge de 88 ans.

Le KCK est accusé par les autorités d’être la branche politique du PKK qui, selon le premier ministre turc Recep Tayyi Erdogan, œuvre pour un État « parallèle », mais il s’agit d’un «  coup politique » pour réduire au silence tous ceux qui critiquent le gouvernement, selon le principal parti kurde BDP et les opposants.

Depuis le début de la campagne d’arrestations dans le cadre de l’affaire KCK, lancée en avril 2009 quelques semaines après le grand succès du parti kurde aux élections municipales, plus de huit milles personnes ont été arrêtées et environ 4 milles d’entre elles sont actuellement en prison, selon des sources BDP, sans compter des milliers d’autres arrêtées pour des liens avec le PKK.

Parmi les personnes qui se trouvent derrière les barreaux de type F, quartier d’isolement sous haute surveillance, pour l’affaire KCK figurent au moins 36 avocats du chef du PKK Abdullah Ocalan, 18 maires et six députés BDP, près de 40 syndicalistes, ainsi que des centaines d’autres élus BDP, des journalistes, des intellectuels, des étudiants et des défenseurs des droits de l’homme.



1300 kurdes se sont dénoncés auprès des tribunaux

Écrit par Réseau d’informations libres de la Mésopotamie http://www.actukurde.fr/

Publié le vendredi 16 décembre 2011

En un mois, quelque 1300 kurdes se sont dénoncés auprès des tribunaux turcs, dans le cadre de la campagne « je me dénonce », lancée par le principal parti kurde BDP pour protester contre le «  fascisme » d’AKP qui arrête chaque semaine des dizaines de personnes.

Le Parti pour la paix et la démocratie (BDP) et tous ce qui affichent leur soutien à la résistance kurde sont accusés d’être membres du KCK, considéré par les autorités comme la branche politique du PKK qui, selon le premier ministre turc Recep Tayyi Erdogan, œuvre pour un État «  parallèle ». Les kurdes dénoncent « un coup politique » qui a pour but de briser la résistance des mouvements kurdes, seuls obstacles aujourd’hui devant l’hégémonie totale de l’AKP, parti au pouvoir depuis 2002.

Depuis le début de la campagne d’arrestations dans le cadre de l’affaire KCK, lancée en avril 2009 quelques semaines après le grand succès du parti kurde aux élections municipales, plus de huit milles personnes ont été arrêtées et environ 4 milles d’entre elles sont actuellement en prison, selon des sources BDP.

Parmi les personnes qui se trouvent derrière les barreaux de type F, quartier d’isolementsous haute surveillance, figurent au moins 38 avocats du chef du PKK Abdullah Ocalan, 18 maires et six députés BDP, près de 40 syndicalistes, ainsi que des centaines d’autres élus BDP, des journalistes, des étudiants et des défenseurs des droits de l’homme, sans compter des milliers d’autres arrêtées pour des liens présumés avec le PKK.


« Nous ne sommes pas les esclaves de la peur »

Pour protester contre les pratiques « fascisantes » du gouvernement Erdogan sous prétexte de lutter contre le «  terrorisme », le BDP a lancé le 16 novembre une nouvelle campagne « Je me dénonce. J’ai aussi commis ce crime et je continuerai à le commettre ».

Deux grands meetings ont été organisés à Istanbul, le 20 novembre, et à Diyarbakir, le 3 décembre, avec la participation des dizaines de milliers de personnes. « Ceux qui ont cru avoir brisé ce peuple avec des arrestations et des massacres se sont trompés. Nous ne sommes pas les esclaves de la peur mais les maitres » avait dit Selahattin Demirtas, co-président du BDP, lors du rassemblement à Istanbul. « Nous sommes tous KCK » criaient cinquante milles personnes à Diyarbakir, capital du Kurdistan de Turquie.

Entre 16 novembre et 16 décembre, quelque 1300 personnes se sont dénoncées auprès des tribunaux, dont 200 à Agri, 196 à Adana, 151 à Istanbul, 150 à Izmir, 107 à Bitlis, 101 à Mardin et 100 à Mersin, selon un bilan de l’ActuKurde à partir des articles de deux agences de presse kurde, Firat et DIHA. La campagne s’étend dans toutes les villes à travers le pays et le nombre des personnes qui se dénoncent augmentent de jour en jour.


Plus de 110 nouvelles arrestations en trois jours

Par ailleurs, les arrestations en masses de kurdes se poursuivent sans cesse. La police a mené vendredi 16 décembre des opérations simultanées à Batman, Siirt, Diyarbakir et à Mersin, visant notamment les mairies BDP, et a arrêté, selon le préfet de Batman, 48 personnes dont des responsables locaux du parti kurde, membres des conseils municipaux et un correspondant de l’agence DIHA. Le 14 et le 15 décembre, au moins 64 personnes ont été arrêtés par la police dans huit villes. Chaque semaine la police arrête des dizaines d’autres après les perquisitions menées dans leurs domiciles dans la nuit ou tôt le matin.


Le Barreau de Paris soutient les avocats kurdes incarcérés

Publié le lundi 12 décembre 2011
Écrit par Réseau d’informations libres de la Mésopotamie

Le Barreau de Paris a exprimé « sa profonde préoccupation » concernant l’arrestation de plus de 30 avocats en Turquie, appelant les autorités à mettre fin à toute pression à l’encontre des avocats.

Alors que les gouvernements européens gardent toujours le silence contre la plus grande rafle d’avocats de l’histoire de la République turque, le Barreau de Paris exprime dans un communiqué « sa profonde préoccupation concernant la situation de ses confrères incarcérés ».

Le 26 novembre, 33 avocats et un journaliste kurdes ont été inculpés du chef d’accusation de “participation à une organisation terroriste” par décision de la Cour d’assise d’Istanbul et incarcérés. Il s’agit des avocats qui font partie du cabinet Asrin qui assure la défense du leader du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan), Abdullah Öcalan, emprisonné sur l’Ile d’Imrali depuis 1999.

Le 22 novembre, plus de cent personnes dont 42 avocats avaient été arrêtés par la police au cours des opérations menées dans 16 villes dans le cadre de l’affaire KCK, considéré par les organisations kurdes comme un complot politique du gouvernement pour intimider toute opposition.

34 avocats en prison

Mahmut Alinak, l’ancien député kurde et avocat d’Ocalan, a également été emprisonné le 8 décembre après avoir comparu devant la 11e cour d’assise d’Istanbul. Ce qui monte à 34 le nombre des avocats incarcérés, faisant la Turquie la plus grande prison du monde pour les avocats.

Le Barreau de Paris appelle les autorités turques :

- à garantir, en toutes circonstances, l’indépendance et la liberté des avocats et de leurs associations ainsi que la confidentialité de la correspondance et des communications des avocats en Turquie ;

- à respecter le Principe 18 des Principes de base relatifs au rôle du barreau, adoptés par le huitième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants, selon lequel « Les avocats ne doivent pas être assimilés à leurs clients ou à la cause de leurs clients du fait de l’exercice de leurs fonctions. »

- à mettre fin à tout harcèlement, menace, intimidation et pression à l’encontre des avocats.

Il appelle les Barreaux de Turquie :

- à soutenir leurs membres et à promouvoir l’indépendance, la liberté et l’intégrité de la profession d’avocat.


Ankara et Paris se rapprochent, les kurdes paient le prix

La France renforcera sa politique anti-kurde !

Publié le jeudi 8 décembre 2011
Écrit par Réseau d’informations libres de la Mésopotamie

(...)

Comme toujours, tout rapprochement franco-turc, quel que soit le motif, se solde par la répression contre les kurdes.

Selon Intelligence Online, le gouvernement français devrait renforcer le control de la mouvance kurde, après que Paris et Ankara ont décidé de coordonner leur action sur la crise syrienne. « Ce rapprochement a permis à la Turquie d’obtenir un soutien accru de Paris contre les indépendantistes kurde du PKK. Huit fonctionnaires de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) étaient le mois dernier à Ankara pour rencontrer les responsables de la branche renseignement de la police turque, désormais en charge des opérations contre le PKK. Dans les prochains mois, le service de renseignement intérieur français devrait renforcer le contrôle de la mouvance indépendantiste kurde en France : ces deux dernières années, 70 arrestations ont été effectuées, et dix militants sont actuellement incarcérés. En juin, trois cadres importants du PKK ont été arrêtés à Arnouville, dans le Val-d’Oise, et à Evry, suscitant d’importantes manifestations de la communauté kurde dans ces deux villes. »

La preuve : Le tribunal correctionnel de Paris a prononcé le 2 novembre des peines avec sursis allant d’un an à 5 ans, à l’encontre de 17 kurdes jugés pour des faits liés au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui lutte depuis 30 ans pour les droits légitimes du peuple kurde. Relaxant le 18ème prévenu, tribunal correctionnel de Paris prononcé la dissolution du centre culturel kurde, qui comparaissait en tant que personne morale. Le procès de ces 18 personnes qui avaient été interpellées en région parisienne et en Bretagne février 2007, avait débuté le 20 juin et prit fin en juillet.

Selon un décompte du Réseau d’informations libres de la Mésopotamie ([->http://www.actukurde.fr/), au moins 51 kurdes ont été arrêtés en France depuis dépit début de l’année 2011 pour des motifs politiques, atteignant déjà exactement le même niveau d’arrestations de l’année 2010. Ces chiffres portent à 186 le nombre d’arrestations depuis 2006. Aujourd’hui, seulement douze d’entre eux sont toujours en détention.

(...)

Le 7 octobre, un accord anti-kurde avait été signé entre la France et la Turquie contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), lors de la visite du ministre français de l’Intérieur Claude Guéant à Ankara. L’accort prévoit l’engagement des deux pays dans une "coopération opérationnelle de lutte contre le terrorisme", avait indiqué M. Guéant. Il devrait permettre aux forces de sécurité turques et françaises de mener une lutte commune sur le terrain, avait ajouté le ministre français qui affirmait sa «  détermination totale » et « indéfectible » aux côtés de la Turquie contre le PKK.

Au moment où la France était « pleinement solidaires » des pratiques fascisantes de la Turquie contre les kurdes, la police turque menait des arrestations massives à travers le pays pour réduire au silence toute opposition.

Avec le soutien actif des pays occidentaux, la Turquie est devenue la plus grande prison du monde pour les avocats avec au moins 33, pour les journalistes avec plus de 70, loin devant la Chine et l’Iran, les syndicalistes avec une quarantaine, les étudiants avec 500, les enfants avec des centaines et les élus dont 18 maires et 8 députés.

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Vos commentaires

  • Le 29 décembre 2011 à 16:24, par Christiane En réponse à : Les massacres turcs

    Tout au long des 88 ans d’existence de la République turque, ses dirigeants successifs ont – et il est difficile de dire le contraire - transformé leur pays en un cimetière des civilisations et un enfer pour les peuples qui y vivent :

    · Le génocide des Arméniens et des Assyro-Chaldéens (1915-1917) 1,5 million d’Arméniens ont été massacrés par l’armée turque entre 1915 et 1917.

    · Le massacre des Kurdes, Alévis et Kizilbachs de Koçkiri (1919-1921).

    · L’expulsion brutale de 1.2 million de Grecs (1923-1924) avec les massacres de Smyrne sous l’œil inactif des puissances européennes.

    · Le massacre des Kurdes et des Assyriens après la révolte de Sheikh Saïd (1925-1928).

    · Les massacres des Kurdes, Alévis et Kizilbachs de Dersim, 40.000 morts et 12.000 personnes déplacées (1935-1938).

    · Des massacres, des exécutions sommaires, des pendaisons, des pratiques systématiques de la torture, des conditions de détention inhumaines, des déplacements forcés ... suite aux coups d’Etat militaire de 1970, 1978 et 1980.

    · Le massacre de 36 manifestants lors de la célébration du 1er mai 1977.

    · Les massacres de 102 personnes en 1978 à Kahramanmaraş et de 7 étudiants le 16 mars 1978 à Beyazıt (İstanbul).

    · Le massacre de 50 personnes le 5 juillet 1980 à Çorum.

    · Le massacre de 37 intellectuels le 2 juillet 1993 à l’hôtel Madımak à Sivas.

    (...)

  • Le 30 décembre 2011 à 00:24 En réponse à : URGENCE Bombardement turc : 35 villageois kurdes massacrés
    Appel à Manifester Vendredi 30 décembre à 15 heures Haut de la Canabière

    1. Ce n’est pas un village qui a été bombardé mais un groupe de contrebandiers qui rentraient d’Irak. Certes, cela ne justifie en rien la bavure !
    2. Parmi les contrebandiers, il n’y avait aucun enfant.

  • Le 2 janvier 2012 à 09:28, par michel memeteau En réponse à : URGENCE Bombardement turc : 35 villageois kurdes massacrés
    Appel à Manifester Vendredi 30 décembre à 15 heures Haut de la Canabière

    il apparait au contraire qu’il y avait bien des enfants, mais comme vous le dites , leur metier ou leur age ne change pas grand chose

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