Une tribune pour les luttes

Vidéo de l’intérieur du centre de rétention du Canet à Marseille


Article mis en ligne le mercredi 31 octobre 2012

Mille Bâbords a reçu par mail un lien vers cette vidéo qui a été filmée à l’intérieur du centre de rétention du Canet. Elle montre les conditions de vie dans le centre et fait entendre les paroles de "retenus" qui loin d’être "hébergés" sont enfermés.

Nous n’avons pas assez souvent en tête que quitter pour des raisons économiques, politiques ou autres son pays, sa famille, son passé, dans des conditions souvent plus que périlleuses, est loin d’être chose simple. Nous avons ici des images de l’accueil que réserve la "patrie des droits de l’homme" à ces personnes, et des résistances que cela éveille (les prises d’images sont strictement interdites dans les CRA).


Petit historique de la rétention à Marseille (non-exhaustif)

À partir de 1964, la police enferme les étrangers sur les quais d’Arenc pour les expulser plus facilement.

1975 Cette prison clandestine est découverte et une importante mobilisation met en accusation le gouvernement Chirac.

1980 Légalisation de la "rétention administrative". Elle n’a encore jamais été remise en cause par les gouvernement successifs. En 1981, le gouvernement socialiste entérine la décision et confie à l’autorité judiciaire les décisions de reconduites à la frontière (35 bis). Avec le gouvernement Pasqua (1986), les décisions de reconduites à la frontière redeviennent "administratives", la loi Joxe confirme en 1989. La rétention est donc officiellement considérée comme une "mesure administrative" et non pas comme une peine de prison.

2006 Le Centre de Rétention d’Arenc est transféré au Canet. Il se constitue d’un "peigne" pour les hommes, d’un "peigne" pour les femmes et d’un autre pour les familles. 3200 m2 présentés comme un "centre d’hébergement pour les étrangers en situation irrégulière". La réalité derrière est tout autre (80 caméras de surveillance, 4 cellules d’isolement, lumière électrique qui demeure en permanence).

Le 1er décembre 2006, Kazim Kustul y trouve la mort par pendaison. Voir l’article Marseille rend un digne hommage à Kazim.

2007 3132 personnes enfermées cette année-là, 1310 expulsées.

2008 Une Journée européenne d’action contre les Centres de Rétention est organisée à l’appel du Collectif des sans-papiers 13 et de RESF. La rue devant le CRA est rebaptisée "Boulevard de la Honte".

2011 Le 9 mars, plusieurs départs de feu mettent hors service le CRA pour plusieurs mois. Un collectif de soutien aux inculpés du CRA du Canet voit le jour (contacts avec les inculpés aux Baumettes, concerts de soutiens, manifestations).

2012 Des liens sont entretenus entre l’intérieur et l’extérieur du CRA. Le 4 août, une dizaine de personne occupe le radar du Carthage, bateau de la CTN ayant à son bord plusieurs sans-papiers. Des témoignages sortent du centre et sont diffusés lors de plusieurs rassemblements devant le Centre de rétention. Ces témoignages évoquent les humiliations, les tabassages, les refus de soins, les automutilations, les résistances... Après avoir refusé 2 expulsions par avion, une retenue, Mme Asfour est placée à l’isolement alors qu’elle est entre la vie et la mort. Elle est conduite à l’hôpital dans un état critique et subit une greffe de foie. Une manifestation a lieu en solidarité. Une brochure est diffusée par le Collectif sans-papiers ni frontières. Plusieurs autres manifestations suivent, dont la dernière, le 6 octobre dernier.

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