Ibrahima DIALO est en cours de libération du CRA de Marseille !
Toutes les interventions (préfecture, ministère, média...) et l’émotion suscité ont largement contribué à le faire admettre au séjour et ainsi pouvoir faire une demande au titre d’une demande de droit d’asile.
C’est une victoire acquise contre l’arbitraire et l’inhumanité de la mise en rétention d’un garçon qui venait de vivre un drame, rescapé lui-même in extrémis de celui-ci.
Mais il reste encore beaucoup à faire pour infléchir une politique qui fait tant de victimes et de dégâts humains.
ll faudra établir dans quelles conditions la PAF du port de Marseille a fait réembarquer Mamadou Saydou et Ibrahim Dialo. La procédure de rédaction et d’ enregistrement d’une demande d’asile a-t-elle été proposée aux deux jeunes guinéens ? Nous demandons qu’une enquête établisse exactement ce qui s’est passé car un jeune de 18 ans est mort et toutes les responsabilités doivent être établies et assumées.
Jean-Claude Aparicio le 13 janvier à 16h
Ligue des droits de l’Homme / RESF
Des nouvelles d’IBRAHIM DIALO rescapé de la noyade du 10 janvier
Ibrahima Dialo est toujours retenu en zone d’attente au CRA à Marseille. Toujours sous le choc il a néanmoins pu se reposer et un peu retrouver des forces. Il nous a demandé de donner des nouvelles à sa famille en Guinée ce que nous avons fait. Nous intervenons actuellement à la préfecture et au ministère car il est quand même incroyable, après la terrible épreuve subie par ce garçon, qu’ on l’est mis en détention. Un tel niveau d’inhumanité en dit long sur l’état d’esprit et les pratiques en cours sur la question migratoire.
Et même du point de vue du droit la PAF aurait dû enregistrer, sur le port à leur descente de bateau, une demande d’admission au droit d’asile. Ce qu’elle s’est bien gardé de faire.
Jean-Claude Aparicio le 13 janvier 2014 à 11h15
La Ligue des droits de l’Homme et R.E.S.F. ont saisi ce matin Monsieur Michel Cadot, Préfet des Bouches du Rhône, pour lui demander qu’ Ibrahim Dialo soit admis à la procédure du droit d’asile et mis en liberté. En soulignant qu’il était incroyable, après la terrible épreuve subie par ce garçon, qu’on l’est mis en rétention.
Dialo Ibrahima rescapé de la noyade passe à l’audience du J.L.D. le MARDI 14 JANVIER à 10 h. au T .G.I. bd Ferdinand de Lesseps. Une avocate du barreau de Marseille demandera sa libération.
Après l’épreuve qu’il a subie pourquoi ne pas l’avoir laissé en liberté ? A nous tous de l’obtenir.
Jean-Claude Aparicio
le 12 janvier 2014 à 17h30
Par mail :
J’ai rencontré Dialo, rescapé, ce matin. Il m’a raconté le drame.
Jean-Claude
Mourir noyé pour rentrer en Europe.
Dialo Ibrahima (21 ans) et Mamadou Saydou (18ans) sont peuls, originaires de Kindia en Guinée, pays dirigé par les Malinké. Ils avaient décidé de rejoindre l’Europe.
Le 22 décembre ils embarquent avec une dizaine de migrants sur une pirogue. Au large des eaux territoriales du Sénégal et de la Guinée ils réussissent à approcher un cargo italien porte-containers le Jolymarone de la compagnie Ignazio Messina.
Malgré une forte houle la pirogue réussi à coller à la coque du cargo. Des cordes sont lancées. Seuls Dialo Ibrahima et Mamadou Saydou réussissent à grimper car le ressac menace de couler la pirogue qui s’éloigne.
Cinq jours de navigation jusqu’à un port de Belgique. Refus d’accueil des autorités. Appareillage vers le Portugal nouveau refus. Puis vers Gênes 3ème refus et enfin Marseille où, le vendredi 10 janvier, on les remet sur le Jolymarone direction l’Espagne.
La passe du port de Marseille franchie, il est 19 h, les deux garçons se concertent et décident de se jeter à la mer dans la nuit. Ils sont tous les deux assez bons nageurs mais le froid et l’épuisement ont raison de Mamadou qui coule sous les yeux de son compagnon.
L’Europe bunkerisé et la politique inhumaine de Manuel Valls viennent de faire une nouvelle victime.
Dialo Ibrahima, rencontré longuement ce matin, est en état de choc.
Placé en zone d’attente au C.R.A. il va faire une demande d’admission au titre du droit d’asile. Dans les 4 jours il sera présenté au J.L.D. qui statuera sur une demande de remise en liberté. Celui-ci peut, soit remettre en liberté, soit prolonger la retenue de 8 jours sachant que la retenue en zone d’attente ne peut pas excéder 20 jours. La demande d’asile remonte ensuite à l’OFPRA qui après étude transmet son avis au ministre de l’intérieur qui statue. Soit positivement : délivrance d’un sauf conduit. Soit négativement : recours possible au Tribunal Administratif.
Tout doit être mis en œuvre pour que Dialo Ibrahima obtienne le droit d’asile.
Jean-Claude Aparicio le 12 janvier 2014 à 14h
MORT NOYE POUR NE PAS ETRE EXPULSE
Deux garçons, guinéens, ont été réembarqués sur le navire par lequel ils étaient arrivés à Marseille. Ils ont plongé du bateau pour ne pas être expulsés. L’un s’est noyé, son compagnon a pu être sauvé il est actuellement ce soir 11 janvier en zone d’attente au CRA.
Ce nouveau drame devrait rappeler à Manuel VALLS qu’une politique inhumaine ne peut que provoquer des drames humains. Le symbole est lourd pour une politique qui prolonge et aggrave celle de N.Sarkozy et aussi pour la ville nominée "capitale culturelle euro-méditerranéenne 2013"
Jean-Claude Aparicio, le samedi 11 janvier 2014
Dimanche matin :
Jean-Claude Aparicio est allé au CRA ce matin et a pu voir Ibrahima qui a pu s’extirper de l’eau avant d’être cueilli par la police.
Son compagnon, décédé, s’appelait Mamadou SAYDOU, 18 ans. ils étaient “comme des frères”.
Son récit :
Récupérés dans une pirogue par un cargo à la limite des eaux territoriales de Guinée et du Sénégal (seuls eux 2 ont d’ailleurs pu monter, la houle a empêché les autres d’être hissés ds le cargo...), ils ont navigué ensuite jusqu’en Belgique où ils ont été refoulés, puis direction le Portugal idem, puis Gênes idem, puis Marseille idem, direction Barcelone.
A 19h samedi soir, ils prennent la décision de sauter du porte-container à la sortie du port de Marseille. Mamadou sombre rapidement après sous les yeux d’Ibrahima.
En état de choc, celui ci est cueilli par la police et en emmené en zone d’attente qui jouxte le CRA, bd Casanova, au Canet.
Que va t-il advenir d’Ibrahima ? Va t il pouvoir déposer une demande d’asile et sortir libre ?
il y a également la question du corps de Mamadou SAYDOU... A la gendarmerie pour l’instant apparemment, autopsie.
Communiqué de presse à venir ce jour : il y aura probablement un rassemblement devant le CRA ou la préfecture lundi soir .
Un réfugié se noie en refusant de quitter Marseille
Marseille / Samedi 11/01/2014
Un garçon âgé d’environ 18 ans a été retrouvé noyé en début d’après-midi, à une douzaine de mètres de fond, par les gendarmes du peloton de sûreté portuaire de la Joliette, à la sortie du Grand port maritime de Marseille.
La gendarmerie avait été saisie de l’enquête après que deux jeunes hommes, vraisemblablement Guinéens, eurent sauté dans l’eau depuis le pont du cargo qui les ramenait vers leur pays hier.
Ils étaient arrivés à Marseille vendredi après avoir été découverts par les membres d’équipage d’un porte-conteneurs italien de la compagnie Ignazio Messina, le Jolly Marrone en provenance d’Afrique de l’ouest. Les deux clandestins avaient alors été placés en zone d’attente, au centre de rétention, avant d’être à nouveau reconduits à bord du cargo, qui a appareillé le jour même pour Barcelone.
Lorsque le bateau est arrivé à la sortie du port de Marseille, les deux hommes, nés en 1995, ont sauté à la mer pour tenter de gagner la rive à la nage. L’un deux a été rapidement retrouvé, sain et sauf, mais l’autre n’a pu être repêché.
Le Guinéen survivant a été placé en zone d’attente au centre de rétention administrative (CRA) du Canet.
Sources :
Jean Claude Appariccio (LDH/RESF Istres) a été contacté par l’AFP samedi soir et du coup, pas mal de médias l’ont joint ou ont repris la dépêche par la suite.
http://www.20minutes.fr/societe/1272743-20140111-clandestin-guineen-noie-sautant-bateau-large-marseille
http://www.rtl.fr/actualites/info/article/marseille-un-clandestin-guineen-se-noie-en-sautant-d-un-bateau-7768731961
http://guineeinformation.fr/index.php/guinee/item/159-un-clandestin-guineen-se-noie-en-sautant-d-un-bateau-au-large-de-marseille
http://www.leparisien.fr/faits-divers/marseille-un-clandestin-saute-du-cargo-et-se-noie-11-01-2014-3484487.php
Vos commentaires
# Le 13 janvier 2014 à 13:48, par Jean Sarde En réponse à : Passé cette grande tristesse, Hommage à ce fils de Dieu tout de noir ébène, à son pays, à ces aieux et bel accueil dans le monde céleste.
{{}}Poème maritime et gonflable pour ne plus jamais se noyer..
Créationisme avéré. (Poème à la limite de l’antisémitisme)
Il fut une fois
une histoire d’eau
une chanson douce
qu’enfant
l’on a tenté de me chanter
cloué le soir à mon lit
avant de passer à l’as
sur l’escarcelle d’un beau rêve
tout ceci s’est passé
dans une grande mare
avant qu’elle devienne
une poubelle pour les chimiquiers
une pissotière pour la fée électricité
donc voici
ce conte de bas fond
un large animal
lourd comme un marais salant
au jet viril et fort
un soir força la passe obscure
du pays des Martigues
où cette peuplade à moitié sauvage
vit dans l’hydrocarbure pour du poisson plat
et finit dans leur étang
elle qui salait constamment ses plats
la bête à fanons
disons la baleine bleue roy
sans cabosse
se mit à se repaître
de douceurs inconnues
non sans mal
car son ventre blanc
raclait le fond
finissant ses treize desserts
se mit à enfler
par ces kilogrammes de sucreries
ses babines son tuyau
plus élégant qu’un lac Genevois
fit citerne
pour du lait caillé d’orchidée
notre baleine si imprudente
ne se coinça pas que le petit doigt
et ne put rejoindre la haute mer
à sept lieux au delà de la terre
qui je vous l’assure
n’est pas de papier avec ses harpons
sa violente monnaie
sa flibuste du container
la voilà qui s’inquiète
du tartre plein les plafonds
comme lune blanche
et nuit qui rapine
changea en un temps bref
sa consistance
de salé en sucré
quel bien étrange exemple d’évolution spontanée !
comme nous ne voulons pas
qu’elle finisse en jambon à l’os
où en crème Italianisée
car toujours Mistral, parlement et Durance
sont en bas calamités
notre animal d’eau douce
est protégé seulement
par une veuve éplorée de préfet
trois petits enfants de chimiquiers
le gavent d’acidulés
en remerciement
tel un hydravion de reconnaissance
la baleine
filtre les grasses boulettes
de raffineries égarées
d’une machine à croupier
deux sept étang de Berre
on lui jouera encore
de la trompe d’argile
d’une haute montagne en leasing
du galoubet gainé des Saint Jean
et notre mouton de la Crau
lui coudra finalement du bas de laine
doux la pureté
de son hymen
d’eau douce
est la baleine.
J.S