Cette condamnation, est une nouvelle illustration de ce qu’est la justice de classe, au service de l’Etat et les patrons. Leur vision du soi-disant « dialogue social », c’est « marche ou crève », et si possible, crève en silence et sans te révolter. Le patronat peut ainsi jeter à la rue des milliers de salarié.es, les conduisant tout droit vers la précarité, voire le suicide, avec la complicité d’un gouvernement et de sa « justice » qui emprisonne celles et ceux qui se sont légitimement battus au nom de la justice sociale.
Ces dernières années ont vu se multiplier des condamnations de nombreux syndicalistes parmi les plus engagés. Le cas de notre camarade Fouad Harjane, condamné à 40 000 euros d’amende pour sa participation à un mouvement anti-CPE, en est un exemple frappant. Des poursuites ont également été engagées à plusieurs reprises contre des personnes venant en aide aux migrant.es, sans parler de la violente répression dont sont victimes les Zadistes partout en France, à commencer par ceux et celles de Notre-Dame-des-Landes.
Mais depuis quelques mois, le gouvernement passe à la vitesse supérieure dans cette répression du mouvement social dans son ensemble tel que l’annonçait l’offensive patronale, médiatique et judiciaire contre les salarié.es d’Air France.
Comme d’habitude, on balaye de la main la vraie violence, la violence sociale que des milliers de salarié.es et de précaires, chômeurs, retaité.es, étudiant.es, subissent chaque jour. Les responsables de cette violence-là, l’État et les patrons, ne sont en revanche jamais inquiétés et encore moins condamnés… Le discours est maintenant complètement décomplexé, et le Medef s’engage dans la brèche en rappelant son souhait de casser complètement le contrat de travail, et si possible, le code du travail dans son entier, pour enfin avoir cette liberté totale de broyer les travailleurs et les travailleuses et permettre au patronat d’engranger toujours plus de fric, tandis que les « sans-dents » crèveront la dalle dans la rue. Nul doute que le gouvernement saura répondre à ses attentes ; ce gouvernement qui prône la liberté d’expression, une larme de crocodile au coin de l’œil et la voix vibrante d’émotion, alors qu’il multiplie en réalité les outils pour la bâillonner.
C’est par la lutte, que nous avons obtenu un certain nombre d’acquis sociaux, que l’Etat et le patronat ont réussi en partie à casser.
C’est par la lutte que nous réussirons à les préserver et en obtenir de nouveaux et que la gestion directe des moyens de productions pourra être enfin faite par les travailleurs et les travailleuses eux mêmes (en un mot, l’autogestion !)
Parce qu’il est humain d’être un peu « agacé » quand on perd son emploi et que personne, y compris dans la fonction publique (cf loi mobilité de juillet 2009), ne peut se croire à l’abri d’un éventuel plan social ;
Nous exigeons la relaxe pour les Goodyear et l’abandon immédiat et sans condition des poursuites judiciaires contre l’ensemble du mouvement social.
Soutenez les camarades de Goodyear en signant la pétition : Pétition : https://www.change.org/p/françois-hollande-l-appel-des-goodyear
Interview de Mickael Wamen, ex-salarié de Goodyear condamné à 9 mois de prison ferme : http://www.cnt-f.org/video/videos/62-commerce-industrie-services/602-itv-mickael-wamen-ex-goodyear
À Marseille, jeudi 4 février 2016 à 14h
Rassemblement au rond-point du Prado (à l’entrée du Parc Chanot)