Une tribune pour les luttes

Ahmed est (provisoirement) libre !

NON à l’expulsion de Ahmed au Soudan

Collectif Soutien Migrants 13 / El Manba

Article mis en ligne le mercredi 22 mars 2017

Ahmed Ali, le copain soudanais qui s’est opposé à son expulsion vers le Soudan hier, a été libéré par le tribunal de grande instance d’Aix le temps de son jugement qui est reporté au 27 avril prochain.

En faisant "obstruction à son éloignement", il s’est en effet exposé à des poursuites pénales, c’est pourquoi il avait été placé en garde à vue hier et comparaissait en comparution immédiate aujourd’hui. Lui et son avocate ont demandé le report de procès : ils l’ont obtenu.

En attendant le jugement, cette liberté provisoire, échapper à quelques semaines de détention à la prison de Luynes, c’est déjà une victoire !
Hurriya !

On reste mobilisé pour l’audience du 27 avril (en attendant + de > précisions) pour laquelle il risque quand même une condamnation à la prison et à une interdiction du territoire français (la fameuse ITF qui empêche toute régularisation pendant une durée de 2 ans).

En attendant l’OQTF est toujours valide, mais suspendue le temps de ce jugement. Il s’agit maintenant pour lui de faire reconnaître son droit d’asile devant la Cour nationale du droit d’asile.

Et pour nous tous, de continuer à lutter contre toutes ces tentatives d’expulsions de la France vers le Soudan (ou ailleurs) qui s’inscrivent dans des politiques anti-migratoires européennes de plus en plus criminelles.

Pas un pas en arrière !

Collectif soutien migrantEs13


Après son refus d’embarquement, Ahmed passera en comparution immédiate au Tribunal d’Aix demain jeudi sans doute à 13h30. Il est plus que jamais nécessaire de le soutenir !


mercredi 22 mars 2017
2 RDV : 8 h devant la gare St Charles, 9 h à l’aéroport

Le collectif AL MANBA appelle à une mobilisation :

DEMAIN MERCREDI à 8H (matin) devant la GARE SAINT CHARLES de Marseille, pour une action ANTI-EXPULSION

(2ème rendez-vous 9H à l’aéroport de Marignane/MP1)

Ahmed Ali a été arrêté fin du mois dernier à son arrivée à la gare Saint Charles et placé en rétention en vue de son expulsion. Sa demande d’asile a été traitée de manière expéditive depuis le centre de rétention et il n’a pas pu bénéficier d’un avocat compétent pour se défendre devant le juge des libertés. Il s’est déjà opposé à une première tentative d’expulsion vers le Soudan. Une 2nde tentative aura lieu ce mercredi, probablement via un vol pour Paris.

Le collectif dénonce la reprise et les tentatives de banalisation des expulsions vers le Soudan depuis la signature des accords de coopération avec le dictateur al Bachir à l’automne dernier (processus de Khartoum, accords de la Valette) : plusieurs personnes viennent d’être expulsées de Calais, mais c’est une première (connue) depuis Marseille !

Depuis ces accords, l’Europe des frontières marche à nouveau main dans la main avec l’une des plus impitoyables dictatures du moment, alors même que la France a été condamnée par la CEDH deux ans plus tôt pour des tentatives d’expulsions similaires vers la Corne d’Afrique.

On sait que le Soudan arrête, torture et fait systématiquement disparaître dans ses geôles les personnes expulsées d’Europe. Ne laissons pas Ahmed Ali seul face à ses tortionnaire !

Collectifs, associations, médias, mobilisons-nous !

Merci de faire tourner dans vos réseaux !


Depuis le 13 février Ahmed, réfugié Soudanais, interpellé à la gare saint Charles en descendant du train à peine quelques heures après son arrivée en France, est détenu*** au centre de rétention administrative de Marseille.

LES AUTORITÉS FRANÇAISES SE MOBILISENT POUR ORGANISER SON EXPULSION. ELLES ONT POUR CELA LE SOUTIEN TOTAL DES AUTORITÉS SOUDANAISES QUI ONT DÉLIVRÉ UN LAISSER-PASSER CONSULAIRE - document qui permet l’expulsion de la personne qui ne présente pas de documents d’identité officiels.

Ahmed issu d’une minorité persécutée par l’Etat de Khartoum risque la mort si il est remis entre les mains des autorités de cet Etat.

Mais le préfet, ses hiérarchiques inférieurs et supérieurs, l’Etat, les agents et les juges, n’y voient pas d’inconvénient. « Pas de grief » dans le jargon judiciaire.

Selon de le représentant de la préfecture :
« Tout va bien au Soudan, le problème c’est le Darfour, y a deux Soudans, on est un pays civilisé, quand même, il faut pas se méprendre, on renvoie « dans des pays sûrs ». « Le Soudan est un pays sûr ». On renvoie à Khartoum. »

Peu importe le fait que le gouverneur de cet état soit poursuivi pour crimes contre l’humanité, génocide et crimes de guerre. Peu importe que si Ahmed a dû partir c’est bien en raison de persécutions de ce même Etat qui, bien sûr, va le « réadmettre », comme il réadmet tous les opposants au régime qui lui sont présentés par la France. Pour la prison, la torture, l’exécution.

Mais ça, c’est des histoires, n’est ce pas ? Les doutes comme les consciences sont vite évacués par le désormais classique : monsieur est un migrant économique. Pourquoi ? « Ça se voit ». La Justice tranche : « ça se voit ».

Une première expulsion a été tentée la semaine passée, Ahmed a refusé de monter dans l’avion. Sa détention au CRA a été prolongée pour permettre une nouvelle tentative d’expulsion dans un prochain avion prévu dans la semaine prochaine. Il a déposé une demande d’Asile dans le CRA - qui a été refusée par l’OFPRA (dont les taux déjà exhorbitants de refus sont aggravés en rétention), il a fait appel à la décision auprès de la CNDA mais cet appel n’est pas suspensif, et il peut être déporté à tout
moment. Et qu’après la CNDA lui accorde le statut de réfugié. Trop tard. Tant pis ?

L’autre jour, un ami érythréen dit :
« ils feraient mieux de nous tuer ici, directement, que de renvoyer là bas.
Surpris, on demande pourquoi, et l’ami répond, parce que là bas, la mort, c’est certain. Si ils les tuaient ici, au moins, les familles, elles sauraient ce qui est arrivé, elles pourraient retrouver le corps, faire le deuil. Là-bas, tu ne sauras jamais comment ... »

La reprise des expulsions vers le Soudan comme l’Afghanistan ne sont pas anodines - elles s’inscrivent dans un contexte de délégitimation croissante des demandeurs d’asile et d’un croissant refus de leur accorder la protection asilaire. Or, afghans et soudanais composent les deux communautés nationales qui demandent le plus l’Asile en France.
D’où l’intérêt de lever le tabou au sujet de leur déportation.

une fois de plus, c’est sous notre nez dans les rides de notre ville, là, nulle part et pourtant un noeud du monde mondialisé, un noeud de la violence institutionnelle, administrative et banale, de l’infinie et indicible violence nationale, boulevard des peintures, au Canet à cinq minutes du métro Bougainville, Marseille, quatorzième.

une fois de plus c’est dans notre nom, notre nom du silence, le nom de
ceux qui sont identifiés française et français, de ceux qui sont identifiés « légaux » au séjour,

jusqu’à quand ?

Si Ali refuse son second expulsion, il risque d’être jugé pour "refus d’obtempérer à une décision de justice". Et condamné à la prison. Après la prison, retour au CRA, retour à l’expulsion.

Si Ali accepte son second expulsion, il va être remis aux autorités soudanaises, qu’il a fui. Il va être remis à la mort.

Tu vois le paysage ?

— 

(*** Pour information : Cette détention s’apparente à une détention illégale, par dessus le marché. Si nous pouvons passer sur l’illégalité en défendant l’illégitimité totale de la détention et de la déportation - la justice française ne le peut pas, en théorie. Deux juges (Juge des Libertés et de la Détention, Juge Administratif au Tribunal Administratif) cautionnent la légalité de la décision d’expulsion et de la décision de maintien en CRA.
Or, les lois nationales, européennes comme les conventions internationales prescrivent que toute personne a le droit de formuler une demande d’asile. Arrivant dans le pays, un demandeur d’asile intercepté par la police française ne doit donc pas être placé en CRA mais envoyé à un rdv avec la préfecture pour enclencher ses démarches.
UNE PERSONNE ARRETEE pour la premiere fois PAR LA POLICE FRANÇAISE QUI
N’A PAS ENCORE D’OQTF DOIT POUVOIR DEMANDER L’ASILE PENDANT L’INTERPELLATION OU PENDANT L’AUDITION AU COMMISSARIAT ET DONC ÊTRE RELACHÉe faire ses démarches en milieu libre).

— 

Toute personne ayant des documents / sources, artciles susceptibles d’être d’utilité dans une défense contre l’expulsion de soudanais, pour étayer devant juges et administrations les dires des réfugiés sont invités à les transmettre à la commission juridique du manba : csm13juridique chez lists.riseup.net

Toute personne ayant colère, réflexion, stratégies, désirs d’organisation communication et de résistance aux politiques d’expulsion est invitée à l’assemblée générale du collectif Al Manba, le mardi à 19 h, 8 rue Barbaroux.

SoutienMigrants13/El Manba

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