C’est le printemps, dans nos cœurs et dans nos têtes, et le printemps à Mille Babords c’est la saison des débats ! Si soleil brille à l’horizon les temps sont toujours aussi sombres. Dominations en tous genres, aliénation, exploitation, racisme, violences policières, obscurantisme religieux, l’oppression est une hydre à cent têtes, un monstre toujours renaissant qui semble survivre à tous les assauts. Il y a tant de luttes à mener, tant de combats à entreprendre, tant de rage et tant de colère !
En cette année du centenaire d’octobre 1917, peu croient encore qu’une grande vague révolutionnaire soulèvera le vieux monde endormi et emportera avec elle toutes les citadelles de l’abjection. L’accent est mis aujourd’hui, plus modestement en apparence, sur la multiplication des fronts, sur la diversification et la dissémination des luttes, sur la volonté de combattre ici et maintenant contre les oppressions qui nous enserrent.
On ne peut évidemment que se réjouir de la volonté d’en finir avec une conception hégémonique de la lutte, qui caractérisait trop souvent les mouvements révolutionnaires du passé. Reste à savoir comment articuler les différentes luttes. Parler abstraitement de leur « convergence », comme il était de mode il y a un an, ne suffit pas. Qu’est-ce qui « converge » et comment ? La diversité des luttes doit-elle répondre à la diversité des oppressions ? Ne peut-on espérer, au-delà de la singularité des expériences et des situations de chacun, la reconstitution d’un horizon commun et d’un objectif partagé ?
Au-delà des ateliers organisés par la commission Bibliothèque autour de la révolution russe et du communisme, nous avons décidé d’organiser un cycle de débats sur les conditions actuelles de la lutte contre l’oppression. Les deux premiers auront pour thème : "Comment lutter contre le racisme". Nous envisageons par la suite d’organiser des débats sur l’articulation des luttes des femmes, des minorités opprimées et des classes exploitées.