Impliqué depuis plusieurs années dans le mouvement libertaire et sociologue de formation, Mathieu Houle-Courcelles travaille actuellement comme responsable des dossiers politiques pour un comité logement de la région de Québec.

Fruit d’un long et minutieux travail de recherche, cet ouvrage présente une image vivante de l’influence des idées anarchistes dans l’histoire québécoise, dévoilant ainsi l’existence de ce courant de pensée bien avant les tumultes culturels et politiques des années 1960. Cette tradition politique se serait manifestée de trois manières. On retrouverait d’abord au Québec des groupes se revendiquant expressément de l’anarchisme, lesquels recrutaient parmi les différentes vagues d’immigration. L’anarchisme se manifestait ensuite chez les libres-penseurs iconoclastes, tel Arthur Buies ou Albert Saint-Martin, qui ont mené en leur temps une guerre à la bêtise au nom de la liberté et de la dignité humaine. Finalement, l’anarchisme eut également un rôle peu enviable sur la scène politique québécoise : celui d’épouvantail que le clergé et certaines élites agitèrent à l’occasion pour défendre leurs positions sociales.

Des réfugiés de la Commune de Paris aux artistes de la mouvance automatiste, en passant par les révolutionnaires juifs du Yiddishland montréalais, Mathieu Houle-Courcelles retrace ces différentes facettes de l’expérience anarchiste au Québec et offre ainsi une contribution originale au débat actuel sur la mémoire collective du Canada français.