La mondialisation devait apporter la liberté de circulation aux personnes et aux biens. Trente ans plus tard ou en sommes-nous ? Les marchandises peuvent parcourir la planète en tous sens et toute tentative de restriction même minime : dégâts environnementaux ou protection d’économies fragiles, se heurte à l’intransigeance sourcilleuse de l’OMC. Par contre la circulation des individus, réduits à la misère par le jeu de la concurrence, et contraints de s’expatrier pour tenter de survivre, est limitée par d’implacables murs. Murs de béton, murs électroniques, murs des règlements administratifs interdisant le séjour ou le travail ailleurs que dans le pays d’origine. Peu à peu les Continents, les États, les régions, les villes, les quartiers même s’enferment dans des murs dont on ne sait plus qui ils emprisonnent, ceux du dehors ou ceux du dedans ? Chacun se protège de tous. L’échange, la curiosité des autres sont remplacés par la peur de l’inconnu, de l’étranger. La paranoïa n’est pas un signe de vitalité pour une civilisation. La Chine avait cru se protéger en édifiant la Grande Muraille, Rome en érigeant le mur d’Hadrien, l’URSS en se calfeutrant derrière le rideau de fer et le mur de Berlin. Il ne reste rien de ces murs sinon des vestiges archéologiques ! Le comité local d’Attac Pays Arles à choisi cette année de proposer, à travers 4 films, une réflexion sur l’histoire, les drames et les déviances engendrés par la multiplication des murs.

Vendredi 23 Avril à 20 h 30 - Samedi 24 Avril à 18 h
 “Rachel” Film français de Simone Bitton - 2009 - 140 min.
La vie et la mort de Rachel Corrie, une jeune pacifiste américaine écrasée par un bulldozer israélien dans la bande de Gaza en mars 2003, alors qu’elle tentait d’empêcher la destruction d’une maison palestinienne. À travers le destin tragique de Rachel, qui tenait un journal de voyage sous forme d’e-mails qu’elle envoyait à sa famille et à ses amis aux États-Unis, le film médite sur les thèmes de l’idéalisme, de l’engagement, de l’utopie politique. La Palestine est ici réalité et métaphore, un tombeau pour une enfant d’aujourd’hui.

La projection du vendredi sera suivie d’un débat animé par la réalisatrice Simone Bitton.

Samedi 24 Avril à 18 h
 “Le perroquet rouge” Film Allemand en VOSTF de Dominik Graf - 2008 - 128 min - avec Max Riemelt, Jessica Schwartz, Ronald Zehrfeld.
Printemps 1961. Le jeune Siggi, 21 ans, vient s’installer chez sa tante à Dresde dans l’espoir de trouver du travail. Il tombe follement amoureux de la poétesse Luise qui l’introduit au sein du fameux club de danse “Le perroquet rouge” et lui présente son mari Wolle. Siggi y découvre un monde entièrement nouveau et fascinant tout en tentant vainement de résister à sa passion pour Luise. “Le perroquet rouge”, véritable lieu de liberté où les jeunes écoutent du rock’n’roll et dansent jusqu’à l’aube, ne tarde pas à attirer l’attention de la Stasi. Quelques semaines plus tard l’édification du mur de Berlin viendra trancher à la hache la trame délicate des vies particulières.

Dimanche 25 Avril à 15 h
 “Trois enterrements” Film Américain en VOSTF de Tommy Lee Jones - 2005 - 120 mn - avec Tommy Lee Jones, Barry Pepper, Julio Cedillo.
Auprès du mur séparant les USA du Mexique on retrouve le corps du paysan Melquiades Estrada. Le long de ce même mur Mike, garde-frontière (on l’aurait appelé "vopo" vingt ans plus tôt à Berlin) patrouille, muré dans la haine et la peur de ceux qu’il ne connait pas. Pete Perkins, ami de la victime, fait sa propre enquête et décide de ramener le corps de son ami pour l’enterrer dans son village natal. Il contraint Mike à l’accompagner dans ce périple afin de réparer les dégâts que ses préjugés engendrent. Au cours de cette lente procession funèbre, les évènements, comiques ou brutaux, verront s’effriter le mur de la bêtise et des certitudes.

Vendredi 23 Avril à 18 h - Dimanche 25 Avril à 18 h
 “Harragas” Film français-algérien de Merzak Allouache - 2010 - 95 mn - avec Lamia Boussekine, Nabil Asli, Samir El Hakim.
Au moment où le baril de pétrole a largement dépassé les 100 dollars, l’Algérie croulant sous l’argent laisse ses enfants livrés à eux-mêmes. Des centaines de jeunes sont poussés à partir. Partir, c’est “brûler”... Brûler ses papiers, brûler les frontières, brûler sa vie.

La projection du dimanche sera suivie d’un débat animé par le réalisateur Merzak Allouache.

Chaque film est précédé de deux courts-métrages :
 “Ligne verte” de Laurent Mareschal - 2005 - 5’10"
 “Closed Zone” de Yoni Goodman - 2009 - 1’35"

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