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Luc Châtel : sinistre de l’éducation nationale.

Article mis en ligne le jeudi 3 juin 2010

Au complet et avec les liens :
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02 juin 2010

Voilà un garçon qui promet d’être à l’éducation nationale ce que Napoléon fut à l’armée prussienne. Luc Châtel a eu coup sur coup non pas une, non pas deux, non pas trois mais bien quatre, oui, quatre idées de génie. Partant du principe que a) c’est la crise et que b) tout va très bien dans l’éducation nationale, il a donc décidé de :

1. supprimer les dispositifs - déjà notablement insuffisants - d’aide aux élèves en grande difficulté (= RASED)

2. augmenter le nombre d’élèves par classe pour, à terme, supprimer carrément des classes (si, si) et même de "petites écoles" (si, si)

3. supprimer encore davantage de postes d’enseignants permanents (cf supra : plus d’élèves par classe = moins de classes = moins de profs) / Rappel : plus de 40 000 postes ont déjà été supprimés entre 2008 et 2010 ...

4. coller devant les élèves des personnels non-qualifiés, non-formés et - cela va sans dire - non-titulaires

(idées auxquelles il faut ajouter - mais là l’idée venait de Xavier DarK’OS - la célèbre masterisation, le même ayant également breveté l’idée de la suppression des RASED mais avait finalement préféré lâcher du lest sur ce dossier pour en faire passer d’autres).

Ah ... et puis j’allais oublier, Luc Châtel prévoit aussi de "réduire" (comprendre "de stopper le plus vite possible") la scolarisation des enfants de deux ans. De la scénécente incontinence verbale de son prédecesseur*** , Luc Châtel fait un objectif éducatif à court terme, avec tout le courage politique d’un car de CRS en armes devant un SDF ivre : sur ce point comme sur les autres, il refile le sale boulot aux recteurs, avec feuille d’objectif à remplir et tout le toutim ; en l’occurence la feuille d’objectif s’appelle une "fiche académique", il y en a 13, et elles se terminent toutes par la question l’injonction suivante : "Gain en emplois". Ca sonne bien "Gain en emplois", ça sonne positif, beaucoup plus positif que "Nombre d’emplois supprimés" ; pourtant cela veut dire la même chose. C’est un "trope", une figure de rhétorique. On en reparle plus tard.

***In Xavier DarK’OS memoriam, il avait donc osé affirmer, vidéo à l’appui : "Est-ce qu’il est vraiment logique (...) que nous fassions passer des concours bac +5 à des personnes dont la fonction va être essentiellement de faire faire des siestes à des enfants ou de leur changer les couches ?")

Devant tant d’ingéniosité comptable, devant la mugnificence de ce projet éducatif, devant la considération dont il fait preuve pour ce qu’ils osent encore présenter comme "la première priorité de la nation", on ne peut que s’incliner. Rien à dire. Le constat est lucide (comme peut l’être une ballerine tentant un plaquage à l’épaule sur Sébastien Chabal lancé en pleine course), les remèdes incontestablement adaptés (comme peut l’être l’indication d’un toucher rectal pour le soin d’une migraine ophtalmique).

Pour se rendre compte de l’ampleur des dégâts annoncés :

* un court article de Libération (ne manquez pas le diaporama du ministère joint dans l’article ... c’est un pdf collector)

* l’expresso du 31 mai 2010 sur le site du Café Pédagogique qui détaille l’ensemble et met en ligne tous les documents ayant fuité du ministère.

* l’article de Médiapart du 31 mai, entièrement reproduit sur le site de Sauvons l’Université.

(...)

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