19 h à Mille Bâbords, 61 rue Consolat, 13001 - métro Réformés tram National
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Aujourd’hui, l’immense majorité des humains se plaît à penser que "la technique n’est ni bonne ni mauvaise" et que "tout dépend de l’usage que l’on en fait".
Mais qu’est-ce qu’un "bon" usage de la technique ? Certains pensent mieux comprendre le monde parce qu’ils ont accès à un grand nombre de médias. D’autres voient dans la vidéosurveillance un moyen d’obtenir plus de sécurité dans la société. Et l’on ne compte plus le nombre de personnes qui se cherchent des "amis" via Facebook ou autres "réseaux sociaux"…
Ces usages de la technique, que l’on croit "bons", sont en réalité "conformistes" : l’homme se conforme à l’idée que la technique est "neutre" mais en définitive, c’est lui-même qui est neutre, non critique, presque indifférent au fait que la technique est à présent un processus autonome, échappant à son contrôle et en premier lieu à sa faculté de juger.
Il y a quelque chose de pathétique dans le spectacle de ces économistes et politiciens qui veulent croire que l’on peut "moraliser le capitalisme". Combien plus tragique encore est l’illusion qu’entretiennent ces honnêtes citoyens qui, par milliers, s’imaginent que la liberté, l’égalité et la fraternité peuvent encore servir de valeurs (si elles l’ont jamais été).
Est-ce à dire que le progrès technique est en lui-même condamnable et qu’il faudrait revenir à l’âge des cavernes ? Certes non, affirme Jacques Ellul : « ce n’est pas la technique qui nous asservit mais le sacré transféré à la technique ». C’est au niveau des croyances que s’opèrent les plus grandes résistances à la lucidité. Bien plus que l’argent ou le goût du pouvoir, la technique incarne une quête effrénée de bien-être, par laquelle l’homme tente désespérément de se soustraire à ses responsabilités, jusqu’aux plus vitales. Quitte à y sacrifier sa liberté.
En pièce jointe, les textes étudiés durant la séance :