18 h Institut d’Études politiques, 25 rue Gaston de Saporta, 13100 - Entrée libre
18 h Institut d’Études politiques, 25 rue Gaston de Saporta, 13100 - Entrée libre
Alors que les radiations de Fukushima attaquent les corps et stupéfient les esprits, il convient de se demander dans quelle mesure l’homme maîtrise son histoire.
En 1986, on a souvent dit que la catastrophe de Tchernobyl résultait du fait que les installations étaient vétustes et gérées par un système politico-économique archaïque, le communisme. Pourtant, alors que le Japon est un pays capitaliste très technicisé, il est aujourd’hui confronté aux mêmes affres que l’ex-URSS.
Faut-il en conclure que, parce qu’elle se développe de façon autonome, la technique relègue la politique (qu’elle quelle soit) au rang de décor et d’illusion ? C’est une thèse qu’avançait Jacques Ellul en 1965.
Elle est ici présentée et discutée.
Intervenants :
Daniel Compagnon (Université Bordeaux IV)
Jean-Pierre Gaudin (IEP d’Aix-en-Provence)
Charles Népote (Fondation Internet Nouvelle Génération)
Jean-Luc Porquet (Le Canard enchaîné)
Si le néologisme "gouvernance" est passé dans le langage usuel, c’est qu’il révèle une inquiétude : qui donc manoeuvre le bateau planétaire ?
Les chefs d’État ? Ils ont bien trop de comptes à rendre aux grandes structures internationales telles que le FMI, la Banque mondiale, l’OMC ou la Commission de Bruxelles. Les dirigeants des entreprises multinationales ? Ils sont chahutés sans cesse ni ménagement par leurs actionnaires. Les experts ? On serait tenté de le penser, tant la recherche du moyen le plus efficace d’améliorer la croissance, dans un contexte toujours plus complexe, exige une certaine technicité.
La réalité est en fait plus complexe. La récente crise bancaire nous enseigne qu’aujourd’hui, grâce à la "démocratisation des technologies de l’information", le pouvoir appartient moins aux détenteurs de capitaux qu’à ceux qui les font circuler. Le délit d’initié devient la norme, on le voit avec le trader, si bien que cette mutation rend le pouvoir occulte et aveugle à la fois.
La mer n’est pas mauvaise mais le trafic est intense : le risque de s’échouer est grand pour les passagers, l’immense masse des citoyens. Et de fait, souvent le naufrage a lieu. En fait de gouvernance, il y a donc bel et bien dérive. Mais qu’en conclure ? Probablement que rien n’est plus irréfléchi que de vouloir penser la gouvernance en seuls termes institutionnels et techniques et que le premier acte révolutionnaire consiste à savoir se gouverner soi-même.
Reste à savoir qui cette vision des choses intéresse en dehors des moralistes.
Théâtre Toursky, 16 Passage Léo Ferré, 13003